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Gaz lacrymogène, quel impact sur la santé ?

Vous êtes-vous déjà posé la question de l’impact du gaz lacrymogène sur la santé ? De ses composants ? Ses effets à long terme ? Ce qu’il faut savoir.

Peu d’études en France nous démontrent les effets néfastes du gaz lacrymogène sur la santé à long terme. Utilisé depuis la première guerre mondiale, le gaz CS ou 2-chlorobenzylidène malonitrile a été synthétisé en 1928 par des chimistes américains Ben Corson et Roger Stoughton, dont il porte les initiales (CS), pour être moins toxique mais plus irritant.

Il est de nos jours employé dans de nombreuses manifestations par les forces de l’ordre pour neutraliser les « dérapages », grâce à ses propriétés irritantes et incapacitantes sur les yeux.  Le gaz lacrymogène provoque des effets multiples aussi bien sur la santé des manifestants que des policiers ou des habitants des quartiers exposés. 

Quels sont les effets immédiats ?

Le gaz lacrymogène est composé de produits chimiques qui provoquent une irritation des yeux (sensation de brûlure, larmoiement et fermeture des yeux) et de la gorge (toux, difficulté à respirer). Une irritation de la peau peut aussi survenir, ainsi que des phases de panique, de stress ou d’anxiété.

Ces effets apparaissent rapidement, en moins de 10 à 30 secondes et disparaissent entre 15 à 30 minutes après l’arrêt de l’exposition, en général.

Quels sont les effets à long terme ?

Si rien ne prouve que le gaz lacrymogène est dangereux à long terme sur la santé, une étude, publiée par l’Association française de Toxicologie-Chimie en 2020, montre que l’utilisation répétée de ce gaz peut avoir des réactions nocives sur la santé. Ce rapport met également en avant qu’il a des conséquences sur la santé même 6 heures après l’exposition.

— Des désagréments temporaires 

Plusieurs témoignages de manifestants recensent des effets tels que la fatigue, des infections pulmonaires et des problèmes neurologiques plusieurs jours, voire plusieurs semaines après les manifestations.

Les personnes se plaignent également de maux de tête et de ventre, de vomissements. Certains n’arrivent pas à manger pendant plus d’une semaine et perdent du poids. D’autres ont la bouche et les yeux irrités pendant plus de 2 semaines. 

A faibles concentrations, les effets du gaz lacrymogène sont considérés comme temporaires. 

— Un impact sur les voies respiratoires

En revanche, à concentrations plus élevées, des lésions permanentes du système respiratoires peuvent être causées.

Les bronches et les poumons sont particulièrement touchés et certains font des bronchites qui peuvent durer 3 semaines.

Pour les asthmatiques, les crises sont difficiles à gérer car la ventoline écarte les bronches et accentue les effets de gaz.

— Des troubles neurologiques et gynécologiques

Certains se plaignent également de forte fatigue, de troubles du sommeil, de maux de jambes ou de crampes qui les handicapent plusieurs semaines. D’autres ont la gorge irritée, des saignements de nez mais aussi des problèmes neurologiques comme une mauvaise coordination des mouvements, des vertiges et des sensations de désorientation. 

Certaines femmes parlent de troubles gynécologiques. Certaines évoquent l’interruption de règles de plusieurs jours, voire de deux ou trois mois. D’autres des retours de règles alors qu’elles sont ménopausées.

AESIO MUTUELLE

Quels remboursements chez le gynécologue?

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— Les autres effets

Outre les effets cités ci-dessus, des éruptions cutanées, des érythèmes et des dermatites peuvent apparaitre dans les 6 heures qui suivent une exposition, des cloques, des bulles, de l’œdème et de l’eczéma pour lesquels il a fallu plus de temps pour guérir. 

De la tachycardie et de l’hypotension ont été observés. Certains ont même ressenti des douleurs thoraciques.
Des dommages au niveau des yeux peuvent aller jusqu’à la perforation de la cornée, surtout dans les cas où le gaz est tiré à courte distance.  

Que faire en cas d’exposition ?

Les ophtalmologues conseillent de ne pas vous frotter les yeux et d’éviter de vous essuyer avec les manches car vous risquez d’étaler le produit sur le visage, de rincer abondamment les parties touchées avec de l’eau (yeux et peau), de laisser les zones atteintes à l’air libre et si vous portez des lentilles il est important de les enlever après vous êtes lavé les mains.

Si vos vêtements sont imbibés retirez-les en protégeant votre tête, enfermez les dans un sac et lavez-vous les cheveux soigneusement avec un shampoing. Si vous vous trouvez à l’intérieur, ouvrez les portes et les fenêtres afin d’aérer.  

AESIO MUTUELLE

Quels remboursements chez l'ophtalmologue ?

Prenez soin de votre vue dès maintenant ! Si vous souffrez de myopie, presbytie, astigmatisme ou tout autre trouble de la vision, consultez un ophtalmologue sans plus tarder. Les consultations sont remboursées, mais pour une couverture optimale, pensez à souscrire une complémentaire santé.

Conseils pour restreindre les effets si vous risquez d’être exposé.

Pour vos yeux : 

Évitez de porter des lentilles de vue. Le gaz peut se coincer sous les lentilles et endommager la vue. En cas d'exposition aux gaz avec des lentilles, il est conseillé de les faire retirer rapidement par quelqu'un dont les mains n'ont pas été contaminées par le gaz. 

Pour votre peau :  

Évitez d’enduire votre peau de crème ou de corps gras qui fixent les gaz sur la peau. Lavez-vous le visage et les vêtements avec du savon, il aide à la dissolution des graisses dans l’eau et empêche les gaz de se fixer. 

Les lunettes de ski ou de plongée (piscine) protègent efficacement les yeux et le masque de chirurgien le bas du visage. Vous pouvez également porter un foulard imbibé de vinaigre ou de citron sur le visage pour mieux respirer car l'acidité filtre les gaz.
La meilleure des protections reste bien sûr le masque à gaz, mais considéré comme une arme dans beaucoup de pays, son utilisation est interdite sans autorisation.

Les gaz étant, en règle, plus lourd que l'air, il vaut mieux essayer de vous surélever si possible.  

Le rapport de l’Association de Toxicologie-Chimie de Paris souligne ainsi qu’il est urgent que les gouvernements qui utilisent des gaz CS prennent des décisions allant dans le sens de la protection de la santé publique.