Santé au travail

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Comment lancer une démarche de prévention des TMS ?

En France, les troubles musculosquelettiques, ou TMS, sont la cause d’une grande partie d’accidents du travail et de maladies professionnelles. La sédentarisation de certains métiers, les postures contraignantes ou le port de charge sont des facteurs de développement des TMS.

Les troubles musculo-squelettiques, plus communément appelés les TMS, touchent aujourd’hui toutes les activités, aussi bien les métiers physiques (manutention, gestes répétitifs) que les métiers sédentaires (travail sur écran).

Pour prévenir efficacement les TMS, des actions de prévention structurées, complètes et sur le long terme doivent être déployées au sein des entreprises. 

Élaboration du plan d'action

La première étape avant de lancer un plan d’action est de réaliser un diagnostic

Il aura pour but de comprendre et d’analyser l’activité, afin de proposer un plan d’action spécifique à l’entreprise, en fonction de ses problématiques et de son organisation. 

Le diagnostic ou audit peut être réalisé en interne (service de prévention et de santé au travail, ergonome, responsable QSE...) ou par des cabinets d’audit externes qui vont faire intervenir des spécialistes (ergonome, ostéopathe, kinésithérapeute).  

Pour tenir compte du travail réel, ce diagnostic doit impliquer les collaborateurs et les managers de l’entreprise, ainsi que les équipes santé sécurité internes à l’entreprise le cas échéant.  

Le diagnostic doit prendre en compte les éléments chiffrés de l’entreprise : taux de fréquence, taux de gravité, bilan sociaux, DUERP… et tout autre élément qui permettra une meilleure compréhension de l’activité. 

Il existe de nombreux outils qui permettent de réaliser ce diagnostic, par exemple l’outil d’analyse de l’INRS ED6161, ou encore des logiciels d’analyse de risques beaucoup plus poussés.  

A l’issue de cette phase d’analyse, en ressort un plan d’action détaillé qui comprend trois piliers. 

1/ Matériel et organisation

C’est la base de toute action de prévention. Il convient d’avoir du matériel réglable, adapté à ses activités, mais également une organisation qui permet de mener à bien ses différentes missions.

—  Exemple 1 : Dans une entreprise de logistique, les salariés utilisent des engins de manutention qui ne permettent pas de mettre les charges à hauteur pour éviter de se baisser.

→ Solution proposée : L’utilisation de tire-palettes à hauteur variable ou de gerbeur permettrait de baisser considérablement le nombre de manutention au sol.

 — Exemple 2 : Dans une structure administrative, les salariés travaillent sur une chaise en bois devant une table trop haute. Le matériel n’est ni réglable, ni adapté à leurs activités.

→ Solution proposée : Utiliser une chaise réglable permettrait au collaborateur de l’adapter à sa morphologie.

Ce pilier est probablement le plus complexe à traiter sur du court terme puisque qu’il impose des coûts matériels qui peuvent être importants, ou des changements d’organisation comme les rythmes de travail, les cadences, les flux de circulation…

Il existe des entreprises spécialisées qui peuvent vous accompagner sur le choix du matériel, tant sur les engins de manutention que sur le matériel de bureau.

2/ Apprentissage des bons gestes

Avoir le bon matériel, c’est bien mais savoir l’utiliser, c’est mieux.

En effet, bien souvent, nous disposons du matériel adapté, mais nous ne savons pas le régler. La formation des collaborateurs est donc essentielle.

— Exemple 1 : Une entreprise industrielle a mis en place un système d’aide à la manutention pour la prise de sac. Au bout de quelques mois la machine n’est pas du tout utilisée car elle déchire les sacs qui sont donc portés à la main.

— Exemple 2 : Une grande surface vient d’investir dans des nouveaux sièges pour les caisses, mais quelques semaines après le déploiement de nombreux collaborateurs se plaignent. Les sièges sont-ils correctement utilisés ? Les collaborateurs connaissent-ils les différents réglages ?

Les entreprises qui vendent du matériel proposent souvent des accompagnements pour former les collaborateurs. Un accompagnement spécifique est également proposé par des organismes de formation spécialisés dans la prévention des TMS, composés d’experts comme des ostéopathes ou des kinésithérapeutes, pour adapter les postures de travail.

3/ Hygiène de vie

Le dernier pilier concerne le corps, qui est notre outil de travail !

Les personnes ayant une excellente hygiène de vie ont beaucoup moins de chance de développer des douleurs, et ce, même si le matériel n’est pas adapté ou la position de travail contraignante.

En effet, une alimentation déséquilibrée, la déshydratation, le manque de sommeil, le manque d’activité physique peuvent entrainer des douleurs chroniques.

Exemple : Une entreprise de production a mis en place des plans de travail réglables en hauteur et a formé tous les collaborateurs sur l’utilisation du matériel et sur les postures à adopter. Malgré cela, certains collaborateurs développent des tendinopathies de la coiffe des rotateurs (épaule) en raison notamment d’une déshydratation, première cause de tendinopathie.

L’eau est principalement située dans les muscles et dans le sang.

Quand la soif apparait, il est déjà trop tard, les muscles n’ont plus assez d’eau, perdent en élasticité et frottent contre les os à l’image d’une éponge sèche.

La mise en place d’une communication sur l’hydratation et l’installation de fontaines à eau participent donc pleinement à la prévention des TMS.

L’organisation d’ateliers de sensibilisation ou de formation autour de l’hygiène de vie permet de participer à cette culture sécurité.

En conclusion, pour être efficace il faut avoir une approche globale, qui prend en compte les 3 grands piliers et ancrer cette démarche sur le long terme en impliquant l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise ! La prévention des TMS est l’affaire de tous !

3 vidéos pratiques à consulter

Elles peuvent être utilisées en complément ou indépendamment des kits auprès de vos collaborateurs.