L’histoire mouvementée de la LSF
La LSF : de l’Antiquité au 19ème siècle
Dans l’Antiquité, les sourds étaient considérés comme des simples d’esprit. Ils n’avaient pas droit à l’éducation et utilisaient une gestuelle simpliste.
Au 16ème siècle, en Espagne, un alphabet manuel est utilisé par un moine ayant fondé une école pour les sourds.
En 1760, en France, l’Abbé de l’Epée découvre l’existence d’une langue des signes, en observant des jumelles sourdes communiquer. Il va adapter cette langue en y ajoutant des notions grammaticales (les signes méthodistes). Il va créer la première école gratuite pour les Sourds de France. La BD Jean le Sourd (disponible sur le site des éditions Monica Companys) illustre cette époque et raconte l’histoire d’un sourd vivant à Paris qui va rencontrer l’Abbé de l’Epée.
En 1880, lors du Congrès de Milan, il est décidé que la méthode orale pure doit être préférée. Pendant 100 ans, la Langue des signes est proscrite et s’est naturellement appauvrie.
Le retour de la LSF
Dans les années 1980, les linguistes commencent à s’intéresser à la Langue des signes en la considérant comme une véritable langue. À cette période, est aussi créé l’International Visual Theatre qui propose des créations en LSF et l’association 2 Langues pour une Education qui milite pour le bilinguisme dans l’éducation.
Petit à petit, la LSF et la culture sourde se médiatisent. L'émission "La Marche du siècle" lui consacre une émission en 1992. En 1993, Emmanuelle Laborit, comédienne sourde, reçoit le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans "Les Enfants du silence". La même année, Nicolas Philibert réalise le documentaire "Le Pays des sourds".
À la même époque, le métier d’interprète LSF/français se professionnalise et des cours de LSF sont proposés aux entendants. Depuis 2005, la LSF est reconnue comme une langue à part entière. En 2008, elle devient une option pour le Bac, et en 2010 le CAPES et le Master de LSF sont créés.