#Objectif bien-être

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À quelle fréquence changer nos draps ?

Le soir, nous ne sommes pas vraiment seuls sous la couette. En effet, une multitude de micro-organismes plus ou moins déplaisants accompagnent nos nuits ! Quelques pistes pour que nos draps restent propres le plus longtemps possible.
Changer ses draps

Dans votre lit, savez-vous qu’acariens, champignons microscopiques, peaux mortes, restes de maquillage ou de crème, bactéries, poussières et même pollens s’accumulent au fil des jours ? Nos conseils pour passer des nuits plus saines entre des draps propres.  

Qui sont ces invités indésirables de notre literie ?

Partons tout d’abord à la rencontre des acariens : s’ils ne sont pas dangereux, ils peuvent entraîner des allergies assez sévères lorsqu’ils sont présents en trop grandes quantités.

Par exemple, ils peuvent être à l’origine (ou aggraver) de l’asthme, des rhinites ou de l’eczéma. Et ces « squatteurs » augmentent en nombre dès lors que notre environnement est poussiéreux, tiède et humide car ils se nourrissent des squames de notre épiderme. Autrement dit, nos draps lavés trop peu souvent se retrouvent infestés par ces intrus invisibles à l’œil nu.

S’ils bénéficient d’une attention particulière, les acariens ne sont pas les seules personae non gratae de nos nuits. Comme l’évoque une parution du département de microbiologie et d'immunologie de l'université de New York, il est fréquent de retrouver des traces de terre, d’huile, de pollen et même parfois des restes de matières fécales animales dans nos draps.

Au total, ce sont plus de 16 variétés de microbes qui ont été recensées par cette étude ! De fait, selon l’étude menée par Philip M. Tierno, microbiologiste et pathologiste à la New York University School of Medicine, votre matelas et vos draps deviennent rapidement « l’endroit le plus sale de votre chambre ». De quoi se motiver à adopter une bonne hygiène et ainsi éliminer régulièrement ces nuisibles qui peuvent être source de nuisance, voire de maladie.

A quelle fréquence laver nos draps pour une bonne hygiène ?

La réponse dépend de vos habitudes nocturnes et parfois diurnes. En effet, si vous vous douchez le soir et que vous portez un pyjama, votre rythme de lavage sera moins élevé que si vous dormez nu et que votre douche date du matin.

Mais ce ne sont pas les seules pratiques à prendre en compte. Si vous dormez accompagné, si vous avez la manie de grignoter devant la télé sous la couette, si Médor le chien ou Mimi le chat partagent vos nuits, vos draps seront logiquement salis plus vite.

Une autre composante majeure est à prendre en compte sur la durée de propreté de vos draps : il s’agit de la transpiration. En effet, nous sécrétons en moyenne 100 litres de sueur chaque année dans notre lit.

Certaines pathologies (hyperthyroïdie, reflux gastro-œsophagien, arthrites, maladies infectieuses, dérégulation de l'hypothalamus, stress…) ou la prise de médicaments (anti-dépresseurs, cortisone, corticoïdes…) peuvent générer une transpiration nocturne excessive. Ce symptôme, appelé hyperhidrose nocturne, peut nous faire perdre jusqu’à 1 litre de sueur par nuit et nous oblige à changer le linge de lit parfois quotidiennement.

Enfin, il nous arrive également d’être malade sans transpirer excessivement. Les virus hivernaux (grippe, rhinopharyngite, bronchite …), les gastro-entérites et tous les autres maux, qui nous clouent au lit pour quelques jours, doivent nous faire augmenter la fréquence de changement de nos draps et taies. 
En fonction de tous ces paramètres une moyenne de 10 jours est le laps de temps acceptable pour changer ses draps. 

Cette durée peut être raccourcie à la semaine voire moins si vous dormez nu ou que vous prenez votre douche le matin, que vous souffrez de sueurs nocturnes, ou encore si votre lit est aussi votre canapé, votre coin repas ou le panier des animaux. 

Adoptez les bons réflexes pour un lit sain

"Si vous voulez changer le monde, commencez par faire votre lit tous les matins"

Cette phrase de l’amiral William McRaven devenue virale sur les réseaux sociaux ne favoriserait pas vraiment une literie exempte de bactéries ! En effet, des chercheurs de l’université de Kingston, en Angleterre, ont mis au point un modèle informatique permettant de déterminer comment les changements apportés dans la maison peuvent réduire le nombre d’acariens dans les lits.  

Leur constat est sans appel : un lit fait dès le matin est un endroit propice pour que les acariens se reproduisent. Il faut laisser les draps s’aérer et ouvrir les fenêtres au moins 10 minutes par jour au saut du lit. Continuons donc cet usage à l’image de nos grands-mères qui avaient l’habitude de « laisser prendre l'air le lit, les oreillers et les couvertures" après s'être levées.

Désinfection des draps : à quelle température ?

Le débat 40, 60 ou 90 degrés est toujours source de discussion, tant dans les familles que sur les nombreux blogs de bien-être ou, plus récemment sur les réseaux sociaux des « cleanfluenceuses ». 

D’un point de vue scientifique, seul un lavage à 90° permet d’éliminer radicalement les bactéries, microbes ou acariens des draps. Mais, hormis le coton, peu de matières résistent à cette température. Laver à 60° élimine également la plupart des micro-organismes. Enfin, faire « tourner une machine » à 40° ne vous permettra pas de vous débarrasser de tous les résidus de saleté mais certaines matières synthétiques ne supportent pas de plus hautes températures. 

D’un point de vue économique, la récente sobriété énergétique demandée par nos gouvernants nous suggère de ne pas laver à plus de 40°.  

Comment purifier vos draps, taies et couettes ?

Plusieurs solutions sont envisageables. Tout d’abord, il existe quelques lessives désinfectantes et antibactériennes (créées à l’origine pour le linge des enfants prématurés) dont l’usage a été intensifié pendant l’épidémie de Covid-19. Souvent plus chères que les lessives classiques, elles peuvent servir au coup par coup et pour des occasions très spécifiques comme un voyage et l’obligation de vous servir d’un lave-linge qui n’est pas le vôtre. 

Vous pouvez également adjoindre à votre lessive un désinfectant. Le plus classique et le plus ancien est l’eau de javel. Mais il est obligatoire, dans ce cas, que votre linge soit d’un coton blanc uni. Il en existe d’autres, de marques diverses, qui ont l’avantage de ne pas décolorer le linge et qui sont efficaces dès 30°. 

Vous pouvez décider aussi de fabriquer votre propre désinfectant. Plusieurs formules sont possibles, à vous de trouver celle qui vous convient le mieux. Cependant, certaines imposent de faire tremper son linge avant le passage en machine, ce qui, reconnaissons-le, n’est pas la chose la plus simple avec une housse de couette de 220x240 cm ! Voici les principaux composants de ces désinfectants maison : le percarbonate de sodium, le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc, l’huile essentielle de tea tree, l’extrait de pépins de pamplemousse ou encore le citron.

Pour les perfectionnistes de la désinfection du linge, sachez que le séchage au soleil est également un excellent antibactérien, grâce aux ultraviolets qui assainissent les surfaces qu’ils touchent.

Quelle matière privilégier pour votre linge de lit ?

Mieux vaut choisir le naturel (coton, lin, bambou, chanvre) que le synthétique (polyester et polyamide).

En effet, les fibres végétales évacuent la transpiration et sont naturellement antibactériennes contrairement aux matières issues de la pétrochimie. 

Prendre soin de ses draps, c’est aussi prendre soin de son matelas.

Si nous changeons régulièrement nos draps, nous réduisons déjà grandement les conséquences néfastes que cela peut avoir sur notre santé. Cependant, il est également important de garder son matelas propre et au sec afin d’éviter la formation de moisissures. Pour le protéger recouvrez-le d’une alèse imperméable, conçue pour absorber l’eau, la transpiration et la salive.

Et l’été, n’hésitez pas à placer votre matelas au soleil afin d’éliminer les odeurs, bactéries et germes.

Laver ses draps sans lessive, c'est possible !

Laver sans lessive n’est pas synonyme de lavage inefficace. En effet, des solutions naturelles ont fait leurs preuves. 
Du côté de l’univers végétal, les noix de lavage (dont la coquille contient un agent lavant naturel libéré au contact de l'eau dès 30°C), le lierre, la sève de la saponaire (plante appelée aussi herbe à savon) et les cendres de bois sont utilisés depuis longtemps, parfois même depuis l’antiquité. La plupart de ces plantes ou leurs dérivés sont disponibles déjà préparés dans les magasins bio ou sur certains sites mais leurs prix restent élevés par rapport aux lessives « classiques ».

Plus économique, le savon de Marseille, le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude, le savon noir et les cristaux de soude sont des substituts performants mais veillez toujours à consommer la bonne quantité et leur compatibilité avec votre lave-linge.  Enfin, pour n’utiliser que de l’eau, les boules de lavage (qui agissent comme des petits battoirs) constituent une alternative zéro détergent. Certaines contiennent des billes de céramique ou des aimants, d’autres sont uniquement composées de caoutchouc. Mais leur action n’est vraiment efficace qu’à partir de 60° pour une demi-charge de linge. À méditer si l’on s’inscrit dans une démarche écologique.