Alzheimer : des alternatives pour vivre avec la maladie
L’Alzheimer, qu’est-ce que c’est ?
Découverte en 1906 par le psychiatre et neurologue allemand Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer se caractérise par la disparition progressive des neurones dans les régions du cerveau qui gèrent la mémoire, le langage, le raisonnement… Les personnes qui en sont touchées ont alors du mal à communiquer, à réaliser des actes de la vie quotidienne et à se souvenir de certaines choses, ce qui entraîne une perte d’autonomie progressive.
On distingue 3 stades de la maladie :
- Déficit cognitif léger : les personnes touchées par ce stade oublient des événements récents, et la mémoire à court et long terme devient plus confuse.
- Déficit cognitif modéré : des troubles des gestes, du langage et de la reconnaissance sont engendrés. Les personnes concernées ont besoin d’une aide dans la vie quotidienne.
- Déficit cognitif sévère : les événements disparaissent de la mémoire et il devient extrêmement difficile de récupérer des informations. La perte d’autonomie s’avère quasi-totale.
Qui est concerné ?
Selon France Alzheimer, 3 % des personnes âgées de 65 ans et plus souffrent d’Alzheimer, et jusqu’à 20 % des 80 ans et plus.
Toutefois, il existe aussi plus de 60 000 personnes en France qui ont moins de 65 ans et qui sont touchées par la maladie, une tranche d’âge qui rencontre en plus des difficultés liées au monde du travail.
Quels sont les signes d’alerte ?
S’il existe de nombreux symptômes à la maladie d’Alzheimer, certains signes peuvent nous alerter :
- Perte de mémoire et/ou d’objets ;
- Difficulté à réaliser des tâches quotidiennes ;
- Problèmes de langage ;
- Désorientation ;
- Altération du jugement ;
- Modifications de l’humeur et du comportement…
Dans le cas où l’un de ces signes, ou plusieurs d’entre eux, apparaît à répétition, il faut penser à consulter un professionnel de santé. Plus le diagnostic est posé tôt, plus la prise en charge sera adaptée.
Existe-t-il des traitements ?
À ce jour, Alzheimer n’est pas une maladie que l’on peut guérir mais il existe certains traitements qui visent à ralentir le déclin cognitif et à réduire certains troubles du comportement.
Quelques chiffres
1ère cause de dépendance lourde
1ère cause d’entrée en institution
900 000 malades en France
225 000 personnes diagnostiquées par an
Source : rapport du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge : Le soutien à l’autonomie des personnes âgées à l’horizon 2030
Des alternatives pour vivre avec la maladie
S’il n’existe pas encore de médicaments qui permettent de soigner la maladie, certaines alternatives peuvent aider à différer la maladie : les activités physiques et artistiques, le sport cérébral, les disciplines alternatives…
Zoom sur quelques-unes de ces alternatives.
L’activité physique
On connaît les bienfaits de la pratique d’une activité physique régulière sur le corps et le mental mais on ne connaît pas forcément ces bienfaits pour les patients qui ont la maladie d’Alzheimer. Avec des troubles de l’orientation, parfois une perte d’équilibre, la difficulté de réaliser certaines tâches simples, etc., tous les sports ne sont pas adaptés.
En fonction du stade de la maladie, certaines activités comme la marche, le yoga, la gymnastique douce, le renforcement musculaire, sont pourtant conseillées. En plus de faire travailler physiquement le corps, ces activités permettent aux patients de mobiliser les capacités mentales nécessaires à leur pratique.
L’activité artistique
Que ce soit la pratique d’un instrument de musique, la réalisation d’une toile ou d’un dessin, la photographie ou le théâtre, les activités artistiques ont de nombreux bienfaits pour les malades. Elles permettent de :
- Travailler la mémoire ;
- Encourager la vie relationnelle ;
- Développer la créativité et les émotions…
Le sport cérébral
Selon une étude publiée dans la revue de l’Académie américaine de neurologie, Neurology, pratiquer des activités intellectuellement stimulantes permettrait de retarder de 5 ans l’apparition des premiers symptômes d’Alzheimer chez les personnes âgées. Quels types d’activités sont alors possibles ? :
- Écrire des lettres ;
- Faire des mots croisés, des mots fléchés, etc.
- Lire ;
- Réaliser des puzzles ;
- Faire des jeux de société ou jouer aux cartes ;
- Remplir des cahiers de vacances pour adultes…
Des médecines alternatives comme l’aromathérapie, le tai-chi, la stimulation multisensorielle, etc. peuvent aussi avoir des effets positifs sur certains malades. Renseignez-vous.
Et la méthode Montessori ?
Habituellement mise en place à l’école pour encourager les enfants à prendre confiance en eux et à devenir plus autonomes, la méthode Montessori s’est aussi développée dans le cadre de la maladie d’Alzheimer afin d’encourager les malades à utiliser leurs capacités cognitives restantes, et de freiner leur perte d’autonomie.
Pour cela, les malades sont invités à choisir l’activité qu’ils souhaitent faire et se lancent dans sa réalisation. Généralement, il s’agit d’une activité qu’ils aimaient pratiquer avant d’être malades donc elle leur rappelle de bons souvenirs, les encourage à continuer, et redonne un sens à leur vie là où ils se sentent souvent délaissés.
Si un proche d’un malade lui fait réaliser une activité qui ne lui correspond pas, cela aura des effets négatifs sur sa motivation et sur les bienfaits qui pourraient en découler par la suite (physiques, mentaux, sur le bien-être général du malade…).
La pédagogie Montessori cherche donc à rappeler aux malades les gestes qu’ils connaissent pour les aider à les pratiquer régulièrement et à stimuler leur mémoire.
Les bienfaits de ces alternatives
Différentes activités sont donc possibles pour aider à freiner la progression de la maladie, et parfois tenter de prévenir certains symptômes. Celles-ci aident les malades à travailler leur mémoire et à réapprendre à bouger leur corps, mais elles servent aussi à :
- Leur redonner confiance ;
- Les détourner de la maladie en leur donnant des repères et des habitudes ;
- Les aider à communiquer ;
- Leur faire rencontrer d’autres personnes pour être entouré ;
- Améliorer leur humeur et leur comportement ;
- Les détendre et les rendre heureux…
L’important est surtout de trouver une activité qui plaît au malade pour qu’il se sente impliqué dans sa réalisation. Cela peut aussi être une activité de la vie quotidienne comme la cuisine, le jardinage, le ménage, regarder un album photos… Dans la mesure du possible, laissez vos proches choisir ce qui les rend heureux, communiquez et accompagnez-les tout en les encourageant !
Plus d’informations sur le site de France Alzheimer