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7 conseils pour simplifier la vie des aidants

Aidant ou aidante. Pas un métier, pas une vocation. Depuis peu, la reconnaissance d’un statut… Et pourtant, c’est une réalité pour un grand nombre d’entre nous, qui accompagnons un proche malade, vieillissant ou handicapé. Dans un quotidien surchargé, difficile de trouver du temps pour soi.

Nous avons demandé à Adeline, Laure, Lou et Louisa de nous livrer leurs conseils concrets pour y arriver.

Être aidant, c'est quoi ?

Être aidant, c’est s’occuper de façon occasionnelle, récurrente ou permanente d'au moins une personne malade, dépendante ou en situation de handicap. Une mission aimante – puisque l’aidant est aussi et surtout un aidant familial – … souvent prenante !

Un proche aidant peut aujourd’hui se voir reconnaître le statut d’aidant familial salarié.
Son quotidien ? Assurer la toilette de la personne aidée, coordonner ses rendez-vous, surveiller sa prise de médicaments, gérer l’administration, entretenir son logement, faire ses courses, cuisiner ses repas, participer à son éveil, son bon moral, ses distractions, etc.

Sans être vraiment préparés à jouer ce rôle, ces non-professionnels ou plutôt "professionnelles" (les aidants sont en majorité des femmes) se muent vite en experts(es) multi-tâches !

Quelques chiffres sur les aidants :

Des conseils concrets pour se préserver

Alors dans cet ouragan de choses à faire, de missions paramédicales et administratives à s’approprier, comment se préserver soi?

Nous avons posé la question à Adeline, Laure, Lou et Louisa, quatre aidantes familiales.

Elles nous ont livré des pistes – parfois toutes simples, souvent très utiles – tirées de leur expérience personnelle.
Une liste non-exhaustive, bien sûr.

1. Lancer au plus vite les démarches administratives

« Dès l’annonce des premiers diagnostics concernant notre fille, Lou (8 ans), qui est polyhandicapée, nous nous sommes immédiatement plongés dans les démarches administratives pour son orientation, pour identifier des structures qui pourraient participer à son éveil, à son éducation », se souvient Laure.
Conduite en taxi vers l’un de ces établissements, « Lou peut passer un après-midi par semaine en dehors de la maison et jouer avec d’autres enfants. Et nous, ses parents, prendre un peu de temps pour nous ».

2. Un emploi du temps maîtrisé et centralisé

« Entre ma vie pro et ma vie perso, pas toujours facile de faire de la place à ma troisième vie, celle pendant laquelle je m’occupe de mon père de 78 ans, qui se remet des suites d’un AVC », explique Adeline. « Alors j’ai mis en place un agenda partagé avec mon frère et ma sœur. Ainsi, tout le monde a de la visibilité sur les rendez-vous à venir et nous pouvons nous relayer en fonction de la disponibilité de chacun ».

3. Continuer à partager des moments de la « vie d’avant »

Adeline maintient un maximum de moments de vie du quotidien avec son père. Dévorer et commenter le journal ensemble, se lancer dans un Scrabble (« on a toujours adoré ça, une vraie tradition dans la famille ») ou partir pour une balade tranquille sur la voie verte qui longe la Meuse.
« Mon père reste émerveillé par la beauté de la nature. C’est un vrai plaisir ! »

Quand on est aidant, le risque est grand de se transformer en auxiliaire de vie… et de distendre le simple lien d’affection qui nous unit à notre proche. ”

Adeline Aidante familiale

4. Sacraliser du temps pour soi

On l’a compris, l’ensemble des mesures prises par nos aidantes vise à "se libérer du temps".
C’est bien pour cela que Louisa, qui s’occupe de sa mère diabétique, se garde un moment chaque semaine ou presque, pour pratiquer l’aquabike.
Laure, elle, a pu passer quelques après-midis à faire du vélo avec son oncle.
Quant à Adeline, son meilleur conseil : « Ne jamais hésiter à saisir la moindre petite occasion de temps libre ». C’est comme cela qu’elle parvient à trouver des moments pour boire un verre avec des amis ou aller au cinéma avec sa sœur.

Pour les millions de Français en charge d’une personne dépendante, partir en vacances est un véritable casse-tête chinois.

Découvrez notre fiche conseil dédiée sur les aides et dispositifs pour favoriser les vacances des aidants.

5. Accepter l’aide d’autres aidants

« J’ai pris contact avec des associations spécialisées : cela m’aide pour entamer certaines démarches, connaître et comprendre mes droits, etc. C’est aussi un vrai soutien, un contact humain et empathique » souligne Laure.
La rencontre d’autres aidants lui a permis de gagner un temps précieux, car c’est le moment d’échanges de contacts ou de bonnes idées. « Il y en a même qui m’ont aidée à remplir certains dossiers pour ma fille. »

Entre aidants, on a besoin de s’entraider ! ”

Laure Aidante familiale

6. Déléguer, déléguer, déléguer (certaines tâches d’aidants)

Il peut être tentant de tout prendre en charge soi-même, mais Adeline nous l’assure : « Il faut savoir déléguer, le plus possible et sans aucun remords. » D’ailleurs, si elle peut compter sur son frère et sa sœur, elle a aussi eu recours à « la formule de l’accueil temporaire en EHPAD pour papa, pendant quelques semaines, l’été dernier ».

Quant à Laure, elle a pu, pendant un temps, faire appel à une aide-ménagère grâce à une aide financière accordée par sa ville via le Centre Communal d’Action Sociale.

7. Préserver sa santé 

Les personnes aidantes entendent souvent cette petite phrase : « et surtout, prends soin de toi ! ».

Ça peut les faire sourire, les énerver et, avec le temps, ils ne l’entendent plus. Pourtant, les études sont unanimes et montrent qu’une grande majorité des aidants et aidantes souffrent de stress, d’anxiété, de fatigue, voire de troubles physiologiques.

Le Dr. Rossinot, auteure de Aidants, ces invisibles, insiste donc sur le fait qu’il « ne faut pas attendre pour consulter quand on a un souci [de santé], sous prétexte qu’on n’a pas le temps ou que ce n’est pas urgent par rapport à la gravité de la situation de son proche ».

D’ailleurs, Louisa a commencé à voir une psychologue à qui elle parle beaucoup de son statut d’aidante !

  


Prendre soin des aidants familiaux

1 français sur 6 serait aidant familial.

Prendre soin d'un proche peut avoir de nombreuses répercussions. La moitié des aidants travaille et doit ainsi jongler entre vie personnelle et vie professionnelle.
Heureusement, il existe des solutions !

Qui aide les aidants ?

Les aidants, qui préfèrent qu’on les appelle les "aimants", sont environ 11 millions en France, soit un Français sur six. Ils s’occupent d’un conjoint, d’un parent, d’un enfant.

Au cours de la décennie 2020, la tendance va s’amplifier, du fait de l’inversion de la pyramide des âges et des situations de dépendance liées, l’essor des maladies chroniques (sclérose en plaque, maladies d’Alzheimer, de Parkinson).
Sans oublier les personnes en situation de handicap, qui ont également besoin du soutien d’un proche.

Mais qui aide les aidants ?
Vivant souvent des situations difficiles, ils connaissent peu de répit, présentent un risque d’épuisement physique et psychique. Près d’1 aidant sur 2 déclare avoir des problèmes de santé qu’il n’avait pas avant d’être aidant !

Soutenant une personne dépendante, ils ne se perçoivent souvent pas comme des aidants. Pourtant il faut savoir penser à soi, s’accorder du temps, se reposer, se détendre.

Parallèlement, il est essentiel que le statut d’aidant soit mieux reconnu : formations adaptées, droit au répit auprès de l’employeur, prise de relais par un établissement hospitalier…