Cueillette de champignons : les bons réflexes à adopter !
Des intoxications toujours plus nombreuses
Plus de 600 cas ont déjà été répertoriés par les Centres antipoison depuis le 1er juillet de cette année. Ces intoxications dues à l’ingestion de champignons non comestibles semblent être en hausse par rapport à l’année 2022 qui s’était soldée par 1 923 cas, dont 37 graves, dont deux décès. Il faut également noter que 74 enfants ont été intoxiqués l’année dernière, alors qu’il est formellement déconseillé de leur servir des champignons sauvages cueillis.
Un risque souvent lié à une confusion
L’intoxication reste dans la plupart des cas due à une erreur d’appréciation entre une espèce comestible et une espèce toxique. Pour autant, même dans le cas de champignons comestibles, le risque reste important lorsqu’ils sont en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits. Enfin, l’utilisation d’applications de reconnaissance des champignons sur smartphone est fortement déconseillée en raison de leur manque de fiabilité.
Quels sont les risques pour la santé ?
Même si, fort heureusement, les cas de décès restent exceptionnels, une intoxication aux champignons peut entrainer de lourdes conséquences : troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe… Il n’est pas rare qu’elle entraine une hospitalisation en urgence. Ainsi, en cas de tremblements, vertiges, troubles de la vue, nausées, vomissements… vous devez contacter sans plus attendre le centre antipoison de votre région. Il est accessible 24 heures/24 et 7 jours/7.
Si la personne est inconsciente, si elle a des difficultés respiratoires ou si elle a des convulsions, composez immédiatement le service d’urgence 112.
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Cueillettes : quelles précautions devez-vous prendre ?
En amont
- Munissez-vous d’un contenant neutre évitant le pourrissement : panier en osier, caisse ou carton mais jamais de sac en plastique. Prenez soin de séparer les différentes espèces.
- Choisissez un lieu de cueillette loin des sites pollués : bords de route, aires industrielles, décharges, pâturages.
- Repérez les structures susceptibles de contrôler votre cueillette : pharmaciens spécialisés, associations de mycologie.
Pendant
- Ne choisissez que les champignons que vous connaissez : certaines espèces vénéneuses sont semblables à des espèces comestibles.
- Ne détruisez pas les champignons que vous ne savez pas identifier. Ils ne sont peut-être pas comestibles, mais ils ont une utilité dans l’écosystème forestier.
- Ne vous fiez pas aux applications de reconnaissance de champignons pour smartphone qui ne sont que peu fiables.
- Ne cueillez que les spécimens en bon état, avec le pied et le chapeau afin d’en permettre la bonne identification.
- Ne ramassez pas les jeunes spécimens dont l’identification est plus difficile, ni ceux qui sont abîmés ou colonisés par des vers ou des insectes.
Après
- Si vous avez un doute, ne consommez pas votre récolte avant de l’avoir fait contrôler par un pharmacien ou une association de mycologie.
- Lavez-vous soigneusement les mains.
- Prenez une photo de votre récolte avant de les cuisiner. Elle facilitera le traitement en cas d’intoxication.
- Évitez tout contact des champignons avec d’autres aliments dans votre réfrigérateur.
- Cuisinez votre récolte dans les deux jours suivant la cueillette.
- Nettoyez et lavez les champignons.
- Ne consommez jamais les champignons crus et faites cuire chaque espèce séparément (20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l'eau bouillante).
- Assurez-vous que le pied soit comestible, ce n’est pas le cas de tous les champignons.
- Modérez votre consommation : 150 à 200 grammes par adulte et par semaine.
- Ne servez pas de champignons sauvages à de jeunes enfants, ni à des personnes âgées (Risque de déshydratation et de décès en cas d’intoxication), ni aux femmes enceintes (Risque pour le fœtus si présence de bactéries ou de parasites comme la toxoplasmose).
- Ne consommez pas de champignons proposés à la vente sur le bord des routes par des non professionnels.
Une fois ces précautions respectées, que ce soit en fricassée ou en omelette, vous savez désormais tout ce qui est nécessaire pour consommer les champignons sauvages en toute sécurité. Ils seront encore deux fois meilleurs s’ils sont le fruit de votre cueillette. Bon appétit !
Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).