Découvrez et adoptez l’acné "positive" !
Vivre son acné de manière positive, c’est ce que propose Anne Latuille. AÉSIO mutuelle l’a rencontrée.
Qui est Anne LATUILLE ?
Anne LATUILLE
Future Thérapeute en psychotraumatologie
Créatrice de contenus de l’ancien compte Instagram @acné_ positive, elle tient aujourd’hui le compte @traumagicienne. Future Thérapeute en psychotraumatologie, elle possède un site https://acnepositive.fun/ sur lequel elle présente sa vision positive et bienveillante de l’acné. Une vision qu’elle transmet également dans son livre intitulé « Acné Positive : oubliez tout ce que vous savez » qui retrace son parcours après 10 ans d’acné sévère, et sa philosophie de vie !
En savoir plusQu’est-ce que l’acné ?
L’acné se traduit par une peau grasse et l’apparition de boutons. En général ils se concentrent sur le visage, mais peuvent aussi toucher le dos et le torse.
L’acné se manifeste très souvent à l’adolescence, comme ça a été le cas pour Anne Latuille. « La première fois que j’ai eu de l’acné, j’avais 15-16 ans, et c’était une acné légère à modérée ».
Si elle n’est pas nocive pour la santé en elle-même, elle peut avoir des répercutions psychologiques importantes. « C’était impensable que j’aie des boutons à cette époque-là, ça me complexait énormément ». Surtout qu’à l’adolescence les imperfections ne sont pas tolérées et le physique souvent jugé. « Je sortais du collège et le lycée c’était un renouveau pour moi, j’avais vraiment envie de coller aux standards de beauté pour me faire accepter, pour avoir de la valeur ».
Contrairement à certaines idées reçues, l’acné est loin de disparaître systématiquement une fois l’adolescence passée. Elle peut très bien se manifester aussi à l’âge adulte, comme l’explique Anne Latuille : « là où j’ai eu le plus d’acné de toute ma vie, c’est à 24 ans ».
Un phénomène compliqué à résoudre
Sur internet on peut trouver beaucoup de solutions, de recettes de grands-mères et de thérapies. Néanmoins si l’acné est encore aussi présente chez les adolescents et chez une partie des adultes, c’est bien parce qu’il n’existe pas encore de solution miracle qui fonctionne systématiquement.
Tous les types de peaux sont différents et il est parfois très compliqué de trouver un traitement efficace, comme le révèle l’expérience d’Anne Latuille. « J’ai vu une dermatologue, j’ai tout testé sauf l’isotrétinoïne, mais au final rien n’était efficace puisqu’à chaque fois qu’on réduisait les doses du médicament, l’acné revenait ».
Comment faire alors ? Anne Latuille de son côté a décidé de chercher par elle-même, de tenter de multiples choses. « J’ai pu petit à petit tester des choses, j’ai voulu être mon propre cobaye et j’ai essayé pas mal de thérapies alternatives ».
Elle réalise alors qu’il y a un profond manque de données sur l’acné en France, elle emprunte donc à la médecine chinoise, à des thérapies anglophones et à de nombreuses autres, pour mieux comprendre son acné et la réduire.
Les étapes pour réduire votre acné ?
- La première étape, c’est d’aller voir un dermatologue, afin de « pouvoir poser un diagnostic, définir le type d’acné ».
- Ensuite, c’est très important d’apprendre à connaître votre acné et donc de « vous faire accompagner par un naturopathe ». Avant de tenter quoi que ce soit sur vous-même, vous devez pouvoir avoir une vue d’ensemble.
- La dernière étape, et pas des moindres, c’est de « travailler sur votre sphère psychologique ».
L’acné : le reflet du psychologique ?
Quand on considère l’acné, on a tendance à penser qu’il s’agit d’un phénomène avant tout physique qui dépend de notre type de peau, de l’application de crèmes ou de régulateurs d’hormones.
En vérité, l’état de notre peau est extrêmement lié au psychologique, à la manière dont se porte notre mental. « Lorsque j’ai eu 24 ans, cela faisait un an que mon papa était décédé, j’avais arrêté la pilule cinq-six mois avant et j’ai eu une acné très sévère qui a été extrêmement difficile à vivre », nous explique Anne Latuille.
La peau exprime des choses qui se passent dans notre mental, dans notre psychologie, et moi je n’étais pas bien du tout dans ma tête . ”
Ainsi, une dépression, un état de stress intense ou un profond mal-être peuvent entraîner l’apparition d’acné ou l’accentuer, à la manière d’un message que notre corps nous envoie pour exprimer physiquement notre détresse psychologique.
« Dans 100% des cas d’acné, il y a une partie psychologique en amont, ce qui cause, ou en conséquence, ce que ça provoque ». Or que ce soit en tant que cause ou en tant que conséquence, l’acné entraîne très souvent une baisse de moral voire d’importants complexes, enclenchant alors un engrenage. « On rentre dans un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir et surtout de sortir seul ».
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Comment sortir de ce cercle vicieux ?
Écoutez votre corps
Après de multiples recherches et des emprunts à plusieurs thérapies et disciplines, Anne Latuille s’est construite une solide connaissance et a réussi à beaucoup mieux cerner sa peau et surtout les causes de son acné. « J’ai compris alors que si je voulais réduire mon acné, il fallait que je m’occupe de mon deuil et que je me permette de vivre mes émotions ».
On voit souvent les réactions du corps comme de simples manifestations, alors qu’elles ne sont que le reflet d’un autre dysfonctionnement. « Écoutez votre corps, il a quelque chose à dire » et ce message ne se manifeste pas que sous la forme de l’acné mais de maladies de peau, de troubles alimentaires…
Apprenez à vous voir tel que vous-êtes
Si l’acné peut faire autant de dégâts psychologiques, c’est parce qu’elle impacte directement notre vision de nous-même. « Le cheminement s’est fait parce que je me sentais très malheureuse et qu’au bout d’un moment j’ai compris que, pour être heureuse, il fallait que je change ma manière de penser ».
L’acné ne doit en aucun cas définir votre valeur et déterminer votre bonheur. « Si j’attends d’avoir une peau parfaite pour me sentir bien dans ma vie, si j’ai de l’acné toute ma vie alors je serai malheureuse toute ma vie ».
La prise de conscience est une étape très importante, mais comment faire pour y croire vraiment ?
Pour Anne Latuille, c’est passé par la valorisation d’elle-même : « J’ai commencé à faire des affirmations positives en me regardant le matin dans le miroir, à me dire ˝Je suis belle˝, ̏J’ai de la valeur ˝, ˝Je peux accomplir tout ce que je veux˝, même si à ce moment-là je n’en croyais pas un mot ». Évidemment il faut se montrer patient, ça prend du temps et ce n’est pas un compliment qui va transformer totalement votre vision de vous-même, « ça se fait petit à petit, c’est une sorte de pacte avec soi-même : je vais me comporter comme si j’avais déjà les croyances que j’aimerais avoir ».
L’acné va parfois entraîner une baisse de la valeur que nous nous donnons à nous-mêmes et nous valoriser permet de regagner cette valeur perdue : vous n’avez pas besoin de vous voir mieux, vous avez besoin de vous voir tel que vous êtes vraiment. Vous ne fabriquez pas une image enjolivée de vous-même, vous corrigez simplement une image faussée par l’acné.
« Par exemple, j’ai un ami qui un jour m’a dit ̏Si tu ne m’avais pas dit que tu étais complexée par ta peau, je n’aurais jamais vu que tu avais des boutons ˝ et je me suis dit ̏Mais c’est impossible, on ne voit que ça ! ˝ ».
Détachez-vous de ce que vous pensez être le regard des autres
Parfois, nous sommes aveuglés par ce que nous pensons être l’avis des autres et nous développons une sorte de paranoïa vis-à-vis de notre physique et dans ce cas précis de nos boutons.
Nous nous voyons comme une extension de notre acné, alors que les gens voient un ensemble et c’est cette vision faussée de nous-même qui nous bloque au quotidien, comme le prouve l’exemple d’Anne Latuille. « Mon ami m’a aussi dit qu’il m’avait toujours trouvé très belle et que c’était le cas de beaucoup de clients du magasin où je travaillais. J’ai alors vraiment pris conscience que très souvent c’est nous qui nous enfermons nous-mêmes, qui nous créons notre propre cercle vicieux ».
Pour vous accepter vous-même et ne plus laisser votre acné orchestrer votre vie, il est très important d’apprendre à vous détacher du regard des autres. D’une part parce que, comme dit plus tôt, cette vision n’est pas forcément celle que vous pensiez, mais aussi parce qu’il n’y a pas qu’une vision générale et négative.
Chaque personne est différente et sa manière de vous voir aussi.
Avant c’était impossible de me détacher du regard des autres, c’est pour ça que je ne pouvais pas sortir sans maquillage, parce que j’avais l’impression que c’était un manque de respect envers autrui de montrer mon acné. ”
Comment a-t-elle appris à s’en détacher ?
Elle a compris que, tout comme son ami, de nombreuses personnes la trouvaient belle et que l’avis des autres était loin d’être unanime. « Si je plais aux autres tant mieux et sinon tant pis, puisque quoi que je fasse je ne plairai pas à tout le monde ».
Nous avons tendance à toujours écouter le négatif avant le positif, alors que c’est justement ce positif qui nous fait avancer. « Moi j’ai préféré me concentrer sur les personnes qui me trouvent belle telle que je suis plutôt que sur ceux que me disent ̏Tu es jolie mais c’est dommage que tu aies de l’acné˝ ».
Il faut prendre de la distance avec les personnes qui véhiculent une vision de nous-même qui nous tire vers le bas, même s’il s’agit de personnes très proches comme de la famille ou des amis.
Le déclic vient de vous
Lorsqu’il s’agit de générer un important changement dans notre vie, nous avons tendance à attendre une sorte de signe, un évènement extérieur qui nous ferait comprendre que c’est le moment de changer, mais en vérité « il n’y a pas un déclic, c’est un cheminement ».
Pour Anne Latuille, « le déclic c’est toi qui le crées, ça vient toujours de toi. Si toi tu n’as pas la volonté de t’ouvrir et de changer les choses, il n’y aura pas de déclic ».
Un autre point qui est parfois difficile à accepter, c’est que changer ça prend du temps. « Le chemin n’est pas linéaire et il n’est pas rapide, parfois il y a des choses qu’on peut comprendre mais pas encore intégrer en nous ». Il faut donc vous ouvrir, vous permettre d’évoluer et de développer une vision plus positive et bienveillante de votre acné sans pour autant vous précipiter, « il y a plusieurs étapes : la compréhension, la prise de conscience et l’incarnation de la chose ».
Qu’est-ce que vous devez retenir de l’acné "positive" ?
Nous en parlons depuis le début de cet article, mais concrètement qu’est-ce qu’implique l’acné positive ?
Deux choses :
- « Comprendre que l’acné c’est un symptôme de quelque chose et non la finalité. Il s’agit d’un message, d’un signal du corps qu’il faut écouter »
- « Réaliser que oui j’ai de l’acné, mais que pour autant j’ai de la valeur, je suis beau ou belle, je peux séduire, je peux être heureux et rien n’est impossible pour moi »
Par où commencer ?
Vous l’aurez compris l’acné positive, c’est opter pour un cheminement psychologique qui prend du temps et qui repose avant tout sur vous-même.
La mettre en œuvre nécessite une ouverture, un déclic dont vous seul êtes l’origine, dès lors quel pourrait être le point de départ lorsque nous sommes totalement fermés ?
Tout d’abord il est important « de vous amener à prendre conscience que vous avez des croyances et à vous interroger sur ces croyances ».
Qu’est-ce que vous pensez de vous-même ? Est-ce que penser ça de vous vous rend heureux dans votre vie ? Est-ce que le fait de penser que vous devriez avoir moins d’acné a tendance à vous aider ou au contraire à aggraver la situation ?
« Il faut que vous preniez conscience vous-même que penser que vous êtes horrible ne fera pas partir l’acné, que le changement vient de vous et non de l’extérieur et qu’il n’existe pas de pilule magique pour régler le souci ».
Il faut partir de votre propre vision de vous, de vos propres croyances pour réaliser que ce que ces dernières reflètent n’est pas la réalité et surtout que vous ne vous posez pas les bonnes questions.
Au lieu de vous questionner sur le regard des autres ou sur la meilleure manière de dissimuler votre acné, demandez-vous « si votre peau essayait de vous parler, qu’est-ce qu’elle vous dirait ? Qu’est-ce que vous pensez qu’elle cherche à vous dire par le biais de l’acné ? ».
Vous pouvez aussi vous questionner sur votre ressenti face à l’acné sur autrui « qu’est-ce que vous diriez à un ami qui a de l’acné ? ».
Vous verrez que très souvent on est beaucoup plus dur envers soi-même qu’envers les autres. Il faut questionner vos croyances pour comprendre comment les dépasser.
À un moment je me suis juste dit : il faut que je devienne la belle personne que j’ai envie d’être ”