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L’infection à Chlamydia : prévention, symptômes et traitement

La chlamydiose est une infection sexuellement transmissible (IST) d’origine bactérienne qui touche particulièrement les plus jeunes. Zoom sur une maladie parfois considérée à tort comme bénigne ! Souvent asymptomatique, l’infection à Chlamydia peut présenter des conséquences importantes sur votre santé en l’absence de traitement. Faisons le point sur les voies de transmission, la prévention, les symptômes, le diagnostic et les traitements disponibles.
femme avec les mains devant son pelvis

La chlamydiose, une infection bactérienne fréquente

La chlamydiose, causée par la bactérie Chlamydia trachomatis, est aujourd’hui l’infection sexuellement transmissible la plus répandue dans le monde. En France, l’épidémie ne cesse de progresser, avec plusieurs dizaines de milliers de nouveaux cas diagnostiqués chaque année.

Une infection sexuellement transmissible

L’infection à Chlamydia se transmet lors de contacts sexuels avec une personne infectée.

Les rapports sexuels avec pénétration sont naturellement à risque, qu'il s'agisse de rapports vaginaux, anaux ou oraux. Les autres contacts sexuels, représentent également une voie de contamination importante, en cas de contact entre les sécrétions vaginales, le sperme ou le liquide pré-éjaculatoire et une muqueuse (bouche, vagin, urètre, anus ou yeux).

La transmission peut aussi se faire par l’intermédiaire d’objets porteurs de la bactérie, tels que des sextoys non lavés ou non protégés par un préservatif. La bactérie ne survivant que peu de temps hors du corps humain, cette voie de contamination demeure cependant rare.

Des symptômes variables, parfois inexistants

L’infection à Chlamydia est asymptomatique dans près de la moitié des cas. Les manifestations de la maladie peuvent prendre différentes formes selon le sexe de la personne et le mode de transmission.

Les symptômes urogénitaux sont les plus fréquents, chez la femme comme chez l’homme.

Chez la femme, l’infection se traduit le plus souvent par une inflammation du col de l’utérus (cervicite), accompagnée de signes cliniques variés :

  • Des pertes vaginales anormales, souvent blanchâtres (leucorrhées) ;

  • Des douleurs ou des brûlures en urinant ;

  • Des douleurs pendant les rapports sexuels ;

  • Des saignements légers après un rapport ou en dehors des règles ;

  • Des douleurs pelviennes, localisées dans le bas-ventre ;

  • Des douleurs ou des écoulements au niveau de l’anus.

  • Dans de rares cas, une fièvre peut être observée.

Chez l’homme, la chlamydiose se traduit généralement par un écoulement au niveau du pénis ou du rectum, avec parfois :

  • Une rougeur de l’orifice de l’urètre ;

  • Une sensation de brûlure à la miction ;

  • Des douleurs au niveau des testicules ;

  • Des douleurs au niveau de l’anus.

Une infection à Chlamydia peut également atteindre l’œil, le plus souvent à la suite d’un contact direct ou indirect avec une sécrétion sexuelle contaminée. Elle se manifeste généralement par une conjonctivite unilatérale, caractérisée par un œil rouge, des écoulements et une sensation de gêne. Dans certains cas, une atteinte plus profonde de l’œil peut survenir, notamment au niveau de la cornée (kératite).

Une pharyngite peut se manifester à la suite d’un rapport oral non protégé, en particulier après une fellation ou un cunnilingus avec une personne infectée. Elle se manifeste par des maux de gorge persistants, parfois accompagnés de douleurs à la déglutition.

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV)

La lymphogranulomatose vénérienne, ou maladie de Durand-Nicolas-Favre, est provoquée par certaines souches de Chlamydia trachomatis. Elle se manifeste par l’apparition de lésions ulcéreuses (papules ou vésicules) sur la zone de contamination. En l’absence de traitement, de gros ganglions peuvent apparaître au niveau de l’aine, et évoluer vers une fistulisation (ouverture à la peau). Une inflammation du rectum (rectite) est parfois observée : elle s’accompagne de douleurs, d’écoulements muco-purulents ou de saignements dans les selles.

Des complications possibles à long terme

La chlamydiose expose à des risques de complications en l’absence de traitement.

Les femmes peuvent souffrir de salpingite (infection des trompes utérines) ou d’une inflammation chronique du pelvis, avec un risque d’infertilité, des douleurs chroniques et une probabilité accrue de grossesse extra-utérine. La maladie peut également être transmise au nouveau-né, avec notamment des infections oculaires ou pulmonaires.

Les hommes peuvent être confrontés à une inflammation des testicules, des épididymes1 ou de la prostate, ou à un syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter, qui associe urétrite (inflammation de l’urètre), conjonctivite, rhumatisme, lésions de la peau et des muqueuses. 

Diagnostiquer et soigner une infection à Chlamydia

L’infection à Chlamydia, lorsqu’elle est diagnostiquée à temps, se soigne bien à l’aide de médicaments antibiotiques.

Un dépistage indispensable

L’infection demeurant souvent silencieuse, seul un dépistage permet de détecter avec certitude la présence d’une chlamydiose. Le prélèvement vaginal est l’examen de référence le plus fréquent chez la femme, tandis que l’analyse d’urine est privilégiée chez l’homme.

Vous pouvez réaliser un test de dépistage dans un laboratoire d’analyse médicale sans ordonnance et sans rendez-vous, pris en charge à 100 % sans avance de frais pour les personnes de moins de 26 ans. Les femmes de 18 ans à 25 ans peuvent également commander un kit de dépistage par auto-prélèvement sur mon-test-ist.ameli.fr : il est livré à votre domicile et entièrement pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire.

Le test est remboursé à 60 % par l’Assurance maladie obligatoire si vous avez plus de 25 ans. Votre complémentaire santé peut alors couvrir le ticket modérateur. Selon les laboratoires, une ordonnance peut être exigée : n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou votre gynécologue. Vous pouvez aussi vous rendre dans un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) pour bénéficier d’un dépistage gratuit et anonyme, quel que soit l’âge et le sexe. 

 

Un traitement médicamenteux efficace

Le traitement de référence de l’infection à Chlamydia repose sur les antibiotiques, principalement la doxycycline, l’azithromycine ou l’érythromycine.

Votre médecin traitant ou votre gynécologue vous proposera une prise en charge adaptée à votre situation. Nous vous recommandons de suivre scrupuleusement la posologie et de ne pas interrompre votre traitement, même en cas de disparition des symptômes.  

Il est également recommandé d’éviter les rapports sexuels pendant la durée du traitement, ou, à défaut, de recourir au préservatif. 

Questions / réponses  

Voici les réponses aux principales questions que vous vous posez autour de l’infection à Chlamydia.

La Chlamydia est-elle une infection sexuellement transmissible grave ?

L’infection à Chlamydia se soigne très bien avec des antibiotiques. Mais elle présente des risques de complications sévères en l’absence de traitement, notamment chez les femmes chez qui elle peut favoriser une infertilité ou mener à une grossesse extra-utérine.

Dois-je faire un dépistage d’infection à Chlamydia si je ne présente pas de symptômes ?

La chlamydiose est asymptomatique dans près d’un cas sur deux. Le dépistage est fortement recommandé si vous avez une pratique à risque, y compris en l’absence de symptômes : partenaire contaminé, rapports sexuels non protégés, etc.

Puis-je contracter la Chlamydia en côtoyant une personne infectée ?

La bactérie se transmet principalement par contact avec les sécrétions sexuelles. Les actes de la vie courante ne présentent aucun risque de contamination, et vous pouvez embrasser une personne infectée, lui serrer la main ou utiliser les mêmes sanitaires en toute sécurité. Vous devez à l’inverse garder à l’esprit qu’un rapport sexuel, y compris sans pénétration, est une voie de transmission possible.

Une mère peut-elle transmettre la Chlamydia à son enfant ?

Le risque de transmission existe à l’occasion de l’accouchement si la mère est porteuse de la bactérie Chlamydia trachomatis. Vous êtes enceinte et avez eu des rapports à risque ? Parlez-en à votre médecin traitant ou votre gynécologue. 

Rédigé par : Benjamin Thiers