Vaginisme : comprendre, diagnostiquer et se soigner
Qu’est-ce que le vaginisme ?
Définition
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) parle de « contraction involontaire, répétée, persistante, des muscles périnéaux qui entourent le tiers externe du vagin en cas de tentative de pénétration par le pénis, doigt, tampon ou spéculum. » Cette contraction peut se déclencher non seulement au moment de la tentative de pénétration, mais parfois déjà à l’idée qu’elle va avoir lieu : l’anticipation crée une boucle douleur-peur-tension.
Selon le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), le vaginisme touche 1 à 5% des femmes et représente 6 à 15% des consultations en sexologie. Dans la quasi-totalité des cas, c’est la peur panique de la pénétration ou une perception erronée du vagin qui est en cause. Cela représente entre 6 % et 15 % des consultations de sexologie. Des chiffres qui rappellent qu’il s’agit d’un trouble plus fréquent qu’on ne le croit et surtout, qu’il n’a rien de honteux.
Types et distinctions
On distingue souvent le vaginisme primaire (qui survient dès les premiers rapports ou dès l’entrée dans la sexualité et rend aucune pénétration possible) et le vaginisme secondaire (qui survient après une période où la pénétration était possible).
Attention à ne pas confondre les symptômes de vaginisme avec d’autres troubles, comme la dyspareunie (douleur lors de la pénétration) qui peut être présente mais ne signifie pas forcément vaginisme.
Ces deux formes de trouble sexuel féminin peuvent traduire des blocages psychologiques ou des musculaires du plancher pelvien.
Pourquoi et comment le vaginisme survient-il ?
Mécanismes et causes du vaginisme
Le vaginisme est souvent envisagé comme un mécanisme de défense, face à la peur de la pénétration ou à un traumatisme sexuel. Le corps réagit par une tension réflexe du périnée, un véritable trouble psychosomatique féminin.
Les causes peuvent être multiples et souvent combinées :
Des facteurs psychologiques : peur de la pénétration, d’une grossesse, culpabilité liée à la sexualité, éducation stricte, traumatisme sexuel.
Des facteurs physiques : infections génitales ou urinaires à répétition, manque de lubrification, accouchement, troubles hormonaux ou ménopause.
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Comment repérer le vaginisme ?
Concrètement, parmi les symptômes du vaginisme, on retrouve une douleur à la pénétration, une impossibilité d’insertion ou une contraction involontaire du périnée. Certaines femmes décrivent une sensation de “mur”, d’autres parviennent à une insertion partielle, mais au prix d’une douleur intense ou d’une contraction réflexe du périnée qui rend la poursuite impossible.
À cette réalité corporelle s’ajoute souvent une dimension psychologique, celle de l’anticipation anxieuse de la pénétration. Avant même toute tentative, la peur de la douleur peut provoquer une appréhension marquée, accompagnée d’une tension visible ou ressentie au niveau du bassin et du périnée. Ce réflexe de protection, totalement involontaire, traduit la manière dont le corps cherche à éviter une expérience perçue comme menaçante.
Beaucoup de femmes redoutent d’en parler, craignant l’incompréhension ou le jugement. Pourtant, ce trouble n’est ni rare ni honteux : il traduit une réaction de défense du corps, face à la peur ou à la douleur.
Il n’est pas rare que la vie de couple en soit affectée : incompréhension du partenaire, évitement de la sexualité, peur de “décevoir”. Mais parler, consulter et se faire accompagner permet de rompre le silence, de comprendre le mécanisme et de retrouver progressivement une intimité sereine et sans douleur.
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Peut-on guérir du vaginisme ?
Comment diagnostiquer le vaginisme ?
Avant toute chose, il est essentiel de consulter un professionnel de santé : gynécologue, sage-femme ou médecin traitant. Cette étape permet :
D’écarter les causes physiques telles que les infections, la sécheresse vaginale, ou certaines douleurs pelviennes ;
De poser un diagnostic clair et de proposer un accompagnement adapté.
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Quels traitements pour le vaginisme ?
Le traitement du vaginisme repose sur une synergie de soins qui agissent sur le corps, l’esprit et la relation à soi.
La rééducation périnéale : guidée par un kinésithérapeute ou une sage-femme formée, elle apprend à identifier, détendre et maîtriser les muscles du plancher pelvien. Des techniques de respiration, de relaxation et parfois de biofeedback (prendre conscience des tensions du corps grâce à des capteurs, pour apprendre à les relâcher), permettent d’apprendre à relâcher progressivement cette zone trop contractée.
La thérapie psychosexuelle, parfois fondée sur les principes de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : aide à déconstruire les peurs et les croyances liées à la sexualité, et à retrouver une relation positive avec son corps. Les exercices proposés, parfois en couple, visent à réintroduire la confiance, la douceur et la communication dans la vie intime.
Les dilatateurs vaginaux : utilisés à domicile, toujours sans douleur et avec lubrification, ils permettent une exposition progressive et bienveillante à la pénétration. L’objectif n’est pas la performance, mais le confort.
Un accompagnement psychologique : lorsque le vaginisme fait suite à un traumatisme, à une éducation culpabilisante ou à une anxiété importante, le soutien d’un psychologue ou sexothérapeute est essentiel pour travailler en profondeur sur les causes du blocage.
Comment le couple peut-il aider à surmonter le vaginisme ?
La guérison passe aussi par la relation. Une communication ouverte dans le couple et une sexualité basée sur la confiance sont essentielles pour retrouver un bien-être sexuel durable.
Oser parler de ses émotions, exprimer ses craintes, et partager chaque étape du parcours permet de renforcer le lien de confiance et de réinventer la complicité du couple.
Comment adapter le traitement du vaginisme à chaque femme ?
Chaque femme vit le vaginisme différemment. Les causes, les ressentis et le rythme de guérison varient d’une personne à l’autre. C’est pourquoi il n’existe pas de solution unique, mais un accompagnement personnalisé, construit pas à pas. L’essentiel est d’avancer à son rythme, sans pression ni objectif imposé.
Certains progrès sont physiques, comme apprendre à relâcher les muscles du périnée, d’autres sont émotionnels, comme retrouver confiance en son corps et en sa vie intime.
Avec le soutien des professionnels et, parfois, du partenaire, chaque femme peut trouver le chemin qui lui correspond, dans la douceur et le respect de ses limites.
Le vaginisme est un trouble réel, fréquent, mais encore trop souvent ignoré ou tabou. Heureusement, il se soigne : avec une approche bienveillante, adaptée et globale, il est possible de retrouver une vie intime sereine.











