Un enfant à tout âge, est-ce possible ?

Avec les évolutions sociétales et professionnelles, de nombreuses femmes deviennent mères plus tard. Si les grossesses autour de la quarantaine deviennent de plus en plus courantes, elles nécessitent pour autant une vigilance particulière.
Qu’entend-on par grossesse tardive ?
L’âge à partir duquel on parle de grossesse tardive a évolué. Selon la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO), la grossesse tardive en 1958 démarrait à partir de 35 ans.
En France, de nos jours, on considère une grossesse tardive à partir de 40 ans et la grossesse ultra-tardive après 45 ans.
Ces grossesses sont parfois qualifiées de « grossesses gériatriques », ce qui peut être particulièrement offensant, inapproprié et qui n’est surtout pas reconnu en tant que tel en médecine (selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français – le CNGOF-).
En France, d’après les données de l’INSEE, l’âge moyen des femmes lors de leur accouchement a augmenté ces dernières années. Il est passé de 26,1 ans en 1975 à 31 ans en 2023. Les grossesses tardives (après 40 ans) représentent 6,2 % des naissances en France en 2022, et celles ultra-tardives, 0,43 %.
Pour ces mamans en devenir, plusieurs raisons éclairent ce choix de grossesse tardive :
- Une meilleure maîtrise de la contraception,
- Un allongement des études supérieures,
- Un désir de carrière professionnelle voire d’épanouissement personnel,
- Un âge plus tardif pour se mettre en couple,
- Parfois un parcours de PMA qui peut s’avérer long,
- Des schémas familiaux qui évoluent avec l’émergence des familles recomposées.
Face à ce constat et bien que la médecine ait fait d’immenses progrès pour accompagner ces grossesses, il est important de rappeler que l’âge est un facteur influant sur la fertilité et sur certains aspects médicaux liés à ce moment clé dans la vie d’une femme.
Quels sont les risques liés à l'âge ?
Du côté des mamans
Au-delà de 35-40 ans, les femmes enceintes présentent un risque plus important de complications médicales.
Parmi les plus fréquentes, on notera :
- Le risque de fausse couche.
- L’hypertension artérielle et la pré éclampsie (selon l’INSERM, il s’agit d’une pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle accompagnée d’une augmentation des protéines présentes dans les urines. Cela peut parfois s’accompagner d’autres symptômes comme la dysfonction d’un organe maternel (foie, rein...) ou encore d’un œdème pulmonaire.), qui peuvent compliquer la grossesse et nécessiter un suivi renforcé.
- Le diabète gestationnel (selon la Fédération française des diabétiques, il s’agit d’une augmentation de la glycémie qui apparaît pendant la grossesse et disparaît après l’accouchement), une pathologie pouvant affecter le développement du bébé.
- Et un risque plus élevé d’accouchement par césarienne, souvent lié à des complications lors de l’accouchement naturel.
Du côté des bébés
L’âge maternel avancé peut également entraîner des conséquences sur la santé du bébé, à savoir :
- Des risques accrus de malformations chromosomiques (telles que la trisomie 21) ou de malformations congénitales (défauts structurels ou fonctionnels d'une partie du corps présents dès la naissance, selon Santé Publique France).
- Une probabilité plus élevée de prématurité ou de faible poids à la naissance, nécessitant parfois une hospitalisation après l’accouchement.
- Un retard de croissance.
Vous souhaitez des conseils pratiques pour vivre votre grossesse le plus sereinement possible ?
Comment vivre mieux sa grossesse ?
Du premier examen gynécologique aux soins postnataux, la vie d’une femme enceinte est jalonnée de rendez-vous médicaux, d’examens et de moments forts comme la première échographie et, bien sûr, l’accouchement. En plus de ce parcours qui génère des inquiétudes tout au long de la grossesse, le moral fluctue, le corps se transforme.
Voici quelques conseils aux futures mères pour vivre mieux leur grossesse, qui incluent ce qu’il faut vérifier sur son contrat de mutuelle, pour être sûre d’être bien protégée lorsqu’on attend un heureux événement.
Un accompagnement médical sur mesure
Un suivi spécifique est naturellement requis et il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour vous accompagner, si vous envisagez une grossesse tardive.
La consultation pré-conceptionnelle qui permet d’évaluer les risques et de prendre les mesures nécessaires avant même la conception.
Ensuite, dès le début de la grossesse, la réalisation d’un bilan de santé complet afin de déceler tout facteur de risque potentiel (notamment les troubles cardiaques, les troubles circulatoires et le diabète, en vue de les prendre en charge de façon optimale le cas échéant).
La planification de consultations régulières avec un gynécologue-obstétricien ou une sage-femme spécialisée.
La prescription d’examens complémentaires répondant au suivi personnalisé de la maman afin de surveiller de manière très précise la santé du fœtus (en plus des 3 échographies obligatoires, d’autres échographies peuvent être programmées).
Pour déceler certaines anomalies chromosomiques (trisomie 21), la possibilité de réaliser des examens spécifiques. Lors d’une grossesse classique et pour déceler ces risques, on propose un tri-test (prise de sang spécifique réalisée entre la 11ème et la 14ème semaine d’aménorrhée) puis un dépistage prénatal non invasif (DPNI). Dans le cadre d’une grossesse tardive et si ces tests révèlent un risque élevé, une amniocentèse ou une biopsie du trophoblaste est alors indispensable : c’est le seul moyen de poser un diagnostic sûr à 100 %.
La prescription d’examens supplémentaires liés à d’autres potentielles problématiques de santé peuvent également s’ajouter le cas échéant et permettre un suivi personnalisé.
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Chacune de ces mesures de précaution est respectée pour garantir un maximum de sécurité à la mère comme à l'enfant, et éviter d’éventuelles complications.
En parallèle de cet accompagnement médical spécifique et encadré, il est recommandé aux futures mamans d’adopter un mode de vie sain et adapté :
- Privilégier une alimentation équilibrée,
- Pratiquer une activité physique douce,
- Eviter les substances nocives (tabac, alcool)
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Un soutien psychologique et émotionnel
Outre les aspects médicaux, une grossesse tardive peut également engendrer des interrogations voire certaines angoisses.
Un carrousel d’émotions contradictoires peut s’installer dans votre esprit et l’exaltation suscitée par l’arrivée d’un enfant peut parfois laisser la place à certains doutes : vais-je pouvoir jongler entre ma vie familiale et ma vie professionnelle, ou bien quel impact aura mon âge sur mon énergie à long terme ?
Il est essentiel de ne pas minimiser ces enjeux et de s’entourer de professionnels capables d’accompagner cette réflexion. Psychologues, sages-femmes et groupes de soutien peuvent offrir un précieux appui pour vivre sereinement cette étape.

Si une grossesse tardive présente des défis spécifiques, elle peut aussi être une aventure enrichissante et pleine de joie. Et la plupart des grossesses tardives se déroulent sans encombre et se finissent par la naissance d’un beau bébé !
De nombreux aspects positifs peuvent aussi conforter les futures mamans à envisager une grossesse après 40 ans. Riches d’années d’expérience et d’une certaine maturité, elles se sont souvent réalisées dans leur travail et ont profité de leur vie de jeune adulte pour vivre certains rêves et s’épanouir à travers leur passion.
Avec les avancées médicales et un suivi adapté, elles sont plus que jamais prêtes à accueillir leur futur bébé, avec sagesse et sérénité. En s’écoutant, s’informant et s’entourant des bons interlocuteurs, ces futures mamans ont toutes les cartes en main pour vivre pleinement cette expérience avec enthousiasme et confiance.