Ménopause et libido : comment maintenir une sexualité épanouie ?

La ménopause a beau être une étape inévitable dans la vie des femmes, elle n’en reste pas moins synonyme de profonds changements. Aux bouleversements psychologiques (baisse de l’estime de soi, perte de repères…) s’ajoutent des symptômes physiques, dont l’intensité peut varier d’une personne à l’autre. Au quotidien, ces symptômes peuvent avoir un réel impact sur le bien-être et la qualité de vie.

Pour autant, ce sujet reste tabou, et nombre de femmes n’osent pas parler de ce qu’elles vivent. Surtout lorsqu’elles rencontrent des difficultés liées à leur sexualité, comme une baisse de libido ou des problèmes de sécheresse vaginale : seulement une femme sur trois consulte un professionnel de santé pour des inconforts vaginaux modérés à sévères. Alors, comment préserver sa santé sexuelle à la ménopause pour continuer à vivre une sexualité épanouie ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la ménopause et les solutions possibles pour mieux vivre cette transition.

La ménopause et ses symptômes

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la ménopause ne s’installe pas du jour au lendemain, et elle n’est pas linéaire. Généralement, les femmes passent par 3 phases :

• D’abord par une période de péri ménopause, qui peut durer de 2 à 4 ans, et marque déjà les premiers signes de fluctuations hormonales : cycles irréguliers, sautes d’humeur, premiers signes de sécheresse vaginale, etc. ;

• Puis la ménopause est considérée comme atteinte après l’arrêt définitif des règles, pendant au moins 12 mois consécutifs ;

• Enfin, lorsque les symptômes de la ménopause s’atténuent, on parle alors de la période de postménopause.

La péri-ménopause et la ménopause sont déclenchées par la chute des hormones sexuelles, principalement les œstrogènes et la progestérone. Ces hormones sont essentielles au fonctionnement du cycle menstruel, mais pas uniquement : elles jouent aussi un rôle clé pour la santé et le bien-être général. Elles influencent par exemple l’humeur, la qualité du sommeil, la libido, la croissance musculaire et osseuse...  

Avec la baisse hormonale, des changements corporels se produisent : perte ou prise de poids, sécheresse cutanée, bouffées de chaleur, troubles du sommeil… Certains symptômes peuvent aussi avoir une incidence directe sur la sexualité :

• Diminution de la libido, c’est-à-dire une baisse du désir spontané,

• Sécheresse et atrophie vaginale, quand la muqueuse vaginale devient plus mince, plus fragile et moins lubrifiée,

• Douleurs lors des rapports sexuels, aussi appelées dyspareunies, notamment à cause d’une sécheresse vaginale ou d’une perte de tonicité musculaire du périnée, liée aux changements hormonaux.

Un impact sur le désir et les relations de couple

Tous ces symptômes peuvent entraîner une appréhension chez les femmes qui en souffrent : plus on craint de ressentir de l’inconfort ou d’avoir mal pendant les rapports sexuels, et moins on a envie d’en avoir. Il est d’ailleurs important de faire la distinction entre libido et désir sexuel. Si la libido est influencée par les hormones sexuelles, le désir, lui, est lié à une dimension psychologique.

À la ménopause, outre l’appréhension des douleurs, ce désir peut être perturbé par d’autres facteurs. On peut, par exemple, se sentir moins bien dans sa peau ou penser que l’on est moins désirable parce que le corps a changé. La perte de confiance en soi ou la dégradation de l’image que l’on a de soi, de sa féminité, se répercutent sur le désir. Ce qui peut générer de l’incompréhension ou des tensions au sein du couple.

Quelles solutions et traitements pour apaiser les signes de la ménopause ?

Si vous souffrez de symptômes tels que des inconforts vaginaux modérés à sévères (sécheresse vaginale…), plusieurs options s’offrent à vous pour améliorer votre santé sexuelle :  

• Les solutions naturelles, comme la phytothérapie avec des compléments alimentaires à base d’actée à grappes noires, de houblon ou de ginseng, réputés pour soulager les signes de la ménopause, ou encore les huiles essentielles ayant des propriétés qui miment l'action des œstrogènes, telles la Sauge sclarée, le Cyprès vert ou encore l'Anis vert. Les traitements naturels peuvent constituer une alternative si vous ne souhaitez pas prendre de traitement hormonal ou si vous ne pouvez pas en prendre pour des raisons médicales. Attention toutefois : si vous souhaitiez combiner ces solutions avec la prise d’un traitement hormonal, parlez-en d’abord avec le professionnel de santé qui vous suit (médecin traitant, gynécologue, sage-femme), afin d’éviter tout risque dû aux interactions médicamenteuses.

• Les traitements locaux, comme les hydratants vaginaux qui préviennent la sécheresse vaginale, ou les lubrifiants qui apportent plus de confort lors des rapports sexuels.

• Le traitement hormonal de la ménopause (THM), sur prescription médicale, qui permet de compenser la chute hormonale en cas de symptômes sévères.

Par ailleurs, les douleurs à la pénétration peuvent être liées à une faiblesse du périnée. Dans ce cas, il est recommandé de réaliser des massages du vestibule vulvaire (la partie de la vulve située entre les petites lèvres et l’entrée du vagin) et de faire des séances de rééducation périnéale avec une sage-femme ou un kinésithérapeute spécialisé. Cette rééducation sera aussi utile si vous souffrez d’incontinence urinaire. Une partie du montant de vos séances peut être prise en charge par l’Assurance Maladie. Le taux de remboursement dépendra du type de spécialiste consulté (kinésithérapeute ou sage-femme) et pourra être complété par votre complémentaire santé selon votre contrat.