Tout savoir sur la syphilis : symptômes, causes, et traitements

Qu’est-ce que la syphilis ?

La syphilis touche en grande majorité, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (78 % des cas diagnostiqués en 2021).

La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) qui est causée par la bactérie Treponema pallidum. Elle évolue en plusieurs phases et peut entraîner des conséquences graves si elle n'est pas traitée correctement . 

Quels sont les symptômes de la syphilis ? 

Vous pouvez avoir plusieurs symptômes selon le stade de l'infection.

La syphilis évolue en 2 phases : une phase précoce et une phase tardive au-delà d'un an.

La phase précoce dure moins d'un an (la contagiosité est maximale durant cette période) et comprend la syphilis primaire, la syphilis secondaire et des phases de latence sans symptômes où la sérologie est positive mais sans symptômes ressentis par la personne.

Ensuite, au-delà d’un an il y a la phase tardive que l’on appelle la syphilis tertiaire et la syphilis sérologique tardive.

La phase primaire 

D’abord, il y a la phase primaire durant laquelle apparaît un ou plusieurs chancres (ulcères indolores) sur les parties génitales, l'anus ou la bouche.

Ces chancres apparaissent généralement 3 semaines après la contamination et peuvent guérir spontanément en quelques semaines.

La phase secondaire 

Ensuite, vous pouvez avoir :

• Des éruptions cutanées (souvent sur les paumes des mains et la plante des pieds).

• Des symptômes grippaux (fièvre, fatigue, douleurs musculaires).

• Des ganglions lymphatiques enflés.

• D’autres symptômes peuvent apparaître plusieurs semaines après la guérison des chancres.

La phase latente 

Pendant, cette phase, il n’y a aura aucune manifestation visible de la maladie. La bactérie reste néanmoins active dans l'organisme et peut provoquer des ulcérations qui peuvent apparaître sur la peau ou les muqueuses au début de la phase de latence. Le contact avec ces ulcérations peut propager l’infection.

Phase tertiaire 

Elle peut survenir des années après l'infection initiale et provoquer des dommages graves aux organes internes (cœur, cerveau, foie, os) ainsi que des problèmes neurologiques (paralysie, troubles de la mémoire).

Phase tardive 

Elle se caractérise par une sérologie positive, non datable ou datant de plus d'un an, sans symptômes chez la personne.

Comment se transmet la syphilis ? 

Le tréponème (une bactérie responsable de la syphilis) ne survit pas à l'air libre et ne peut être transmis que par contact direct avec :

• Un chancre (ulcération isolée ou plaie syphilitique) qui est un signe de la syphilis primaire ;

• Des lésions cutanées ou muqueuses superficielles et écorchées, observées lors de la syphilis secondaire.

La syphilis se transmet principalement lors de rapports sexuels directs non protégés avec une personne contaminée. 

Cela peut-être des rapports : 

• Vaginaux (pénétration vaginale) ;

• Anaux (pénétration anale) ;

• Oraux-génitaux (rapports bouche-sexe, bouche-anus).

Elle peut également être transmise de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'accouchement, entraînant la syphilis congénitale. Le tréponème peut traverser le placenta dès la 11ème semaine d'aménorrhée (SA), avec une certitude à partir de 16 semaines d’aménorrhée et jusqu'à la fin de la grossesse. La transmission peut également se produire lors de l’accouchement par contact avec les sécrétions maternelles infectées.

La syphilis chez la femme enceinte peut entraîner des conséquences graves pour l’enfant, telles que :

• Une augmentation significative des cas de décès in utero ou peu après la naissance ;

• Une prématurité et un faible poids de naissance ;

• Une infection congénitale avec un risque élevé de séquelles graves (surdité, troubles de la vue, malformations, etc.).

Grâce au dépistage précoce et, si nécessaire, au traitement avant 16 semaines d’aménorrhée, le risque d’infection congénitale devient pratiquement nul.

Comment se prémunir contre la syphilis ? 

Pour une meilleure prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), nous vous donnons quelques conseils :

• Utilisez des préservatifs : en latex ou en polyuréthane lors des rapports sexuels vaginaux, anaux et oraux. Cela réduit considérablement le risque de transmission des IST.

• Faites-vous dépister régulièrement : surtout si vous avez plusieurs partenaires sexuels ou si votre partenaire a été diagnostiqué avec une IST. Le dépistage permet une détection précoce et un traitement rapide des infections.

• Communiquez : parlez ouvertement avec vos partenaires sexuels de votre statut sérologique et des pratiques de prévention. Une communication honnête est essentielle pour prendre des décisions éclairées concernant votre santé sexuelle.

• Évitez les comportements à risque : limitez le nombre de partenaires sexuels et évitez les pratiques sexuelles à risque. Cela contribue à réduire les chances de contracter ou de transmettre des IST.

Existe-t-il des traitements de la syphilis ? 

La syphilis est généralement traitée efficacement avec des antibiotiques.

Pour le traitement de la phase primaire et secondaire :

Pour traiter ces deux phases, on utilise une injection de benzathine pénicilline G « retard » une seule fois. Cet antibiotique appartient à la famille des pénicillines. Il est conçu pour libérer l'antibiotique lentement dans l'organisme sur une période prolongée, ce qui permet d'assurer une action continue contre les infections bactériennes sensibles à ce médicament.

En cas de syphilis secondaire avec de nombreuses lésions cutanées et muqueuses, une réaction d'Herxheimer peut survenir. Cette réaction se produit quelques heures après l'injection et se manifeste par une fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une aggravation temporaire des lésions cutanées.

Un antipyrétique comme le paracétamol peut être utilisé pour soulager les symptômes.

Pour le traitement de la phase latente et tertiaire :

En cas de syphilis tertiaire ou de syphilis latente tardive, le traitement est plus long et repose sur une injection intramusculaire de benzathine pénicilline G « retard » par semaine, pendant 3 semaines.

Le traitement de la femme enceinte pour cette phase est le même que pour toute autre personne infectée.