La coloscopie : un examen clé pour votre santé digestive

Tout d’abord à quoi sert une coloscopie ? Elle permet de dépister des maladies comme les polypes intestinaux, les inflammations, ou encore le cancer colorectal. Ce dépistage est donc crucial pour détecter des problèmes le plus souvent bénins, mais qui peuvent s’aggraver. C’est le cas notamment des polypes, qui, s’ils ne sont pas repérés et pris en charge, peuvent évoluer en cancer.

Quelles sont les principales pathologies détectées par la coloscopie ?

• Les maladies inflammatoires de l’intestin : comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

• Les polypes : bénins au début, ces petites excroissances sont retirées dès qu’elles sont détectées, afin de prévenir une évolution vers un cancer.

• La diverticulose : des petites poches, ou diverticules, se forment sur la surface extérieure du côlon. Elle peut évoluer en une diverticulite, c’est-à-dire une inflammation ou une infection des diverticules. Elle provoque des douleurs abdominales intenses, de la fièvre et des nausées.

• Le cancer colorectal : le plus souvent, ce sont d’abord des polypes bénins qui se développent en tumeurs malignes, à partir des cellules de la paroi interne du côlon ou du rectum. 

Alors concrètement, pourquoi est-il utile d’effectuer une coloscopie ? En cas de douleurs, elle permet d’identifier la cause et ainsi de mettre en place un traitement adapté. Dans le cas du cancer colorectal, il faut avoir en tête que détecté à un stade précoce, il est guérissable dans 9 cas sur 10, selon l’institut Curie. Le jeu en vaut donc la chandelle, même si ça n’est pas l’examen le plus agréable à réaliser !

La coloscopie se réalise en clinique ou à l'hôpital, dans un service de gastro-entérologie. Elle se fait sur ordonnance, que vous délivrera votre médecin traitant ou un gastro-entérologue, vers lequel vous aurez été dirigé. Comme la coloscopie se passe sous anesthésie générale, vous devrez également consulter l’anesthésiste avant de la réaliser.

Ce qu’il faut savoir sur le déroulé de l’examen :

• Il se passe sous anesthésie : le plus souvent sous anesthésie générale, pour assurer un confort optimal et éviter toute douleur. Parfois il peut être réalisé sous anesthésie légère (sédation consciente).

• Il consiste à introduire un coloscope : le gastro-entérologue insère doucement un tube flexible, équipé d’une petite caméra, dans le rectum pour examiner la paroi intestinale sur toute sa longueur. S’il repère des polypes, il les retirera et les enverra pour analyse.

• La coloscopie dure en moyenne 20 à 30 minutes. Grâce à l’anesthésie, vous ne ressentez aucune gêne. Ensuite, vous passez en salle de réveil. Une collation vous est proposée avant que vous ne repartiez.

• Après l'examen, le gastro-entérologue explique les premiers résultats, sur place. En cas de prélèvements ou de polypes retirés, les résultats de l’analyse vous sont communiqués ultérieurement. 

• Vous devez être accompagné pour repartir.

L’examen se prépare aussi avant le jour J ! 

La préparation à la coloscopie est une étape clé pour assurer le succès de l'examen. Il est primordial de respecter toutes les consignes. Si vous ne le faites pas, vous pourrez être amené à reprogrammer l’examen ! En effet, l’objectif est de bien « nettoyer » votre côlon pour que le médecin puisse observer la paroi intestinale en détail.

Quelles sont les différentes composantes de la préparation ?

• Un régime alimentaire spécifique 48H avant l’examen : il devra être pauvre en fibres et privé de certains aliments comme les légumes et les fruits, les céréales complètes, les aliments frits...

• La prise d’une solution de préparation : la veille de l’examen, vous devrez boire une solution purgative prescrite par votre médecin, afin de nettoyer le côlon. Cette étape est désagréable mais essentielle !

Votre médecin vous indiquera toutes les consignes nécessaires. Posez-lui toutes les questions que vous pourriez avoir et indiquez-lui si cela vous semble difficile à appliquer.

La coloscopie est généralement recommandée :

• Dès 45 ans ou même avant, en cas d’antécédents familiaux de cancer colorectal.

• En présence de symptômes digestifs anormaux, tels que des saignements, des douleurs abdominales chroniques, ou des modifications des habitudes de transit.

A savoir : Le dépistage organisé du cancer colorectal est proposé par l'Assurance maladie tous les 2 ans, aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans, sur invitation.

Y a-t-il des personnes plus à risque ?

Vous devez être particulièrement attentif si vous êtes concerné par l’un de ces facteurs : 

• Antécédents familiaux : si un proche parent a eu un cancer colorectal.

• Maladies inflammatoires de l’intestin : la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn augmentent le risque de complications.

• Polypes déjà retirés lors d’examens précédents : cela peut nécessiter des coloscopies de suivi. Votre gastro-entérologue vous indiquera la fréquence. 

Existe-t-il d’autres examens pour surveiller ma santé digestive ?

Outre la coloscopie, d'autres examens gastro-intestinaux peuvent être proposés. Ils ne substituent pas mais complètent le diagnostic :

• La coloscopie virtuelle : il s’agit d’une technique par imagerie médicale (scanner) qui permet de visualiser le côlon. Toutefois, cette méthode ne permet pas de retirer des polypes ou de faire des biopsies.

• La fibroscopie : cet examen est similaire mais permet d'explorer l’œsophage, l'estomac et le duodénum, la première partie de l’intestin grêle. La coloscopie, elle, se concentre uniquement sur le côlon et le rectum.

Que retenir de la coloscopie ? S’il ne s’agit pas de l’examen le plus fun qu’il soit, il permet de sauver des vies, en détectant précocement des maladies graves comme le cancer colorectal. Si vous avez des doutes, des inquiétudes, des questions... Ayez le réflexe d’en parler à votre médecin traitant ou le gastro-entérologue.