#À vos côtés

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Maisons de retraite : comment passer le cap de l’admission en Ehpad ?

La maison de retraite est une étape clé dans la vie d’une personne âgée. Comment la vivre au mieux ? Comment être sûr de trouver un Ehpad dans lequel se sentir bien ?

Un besoin de soutien psychologique renforcé

Le 31 janvier 2020, un rapport [lien] publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), qui dépend du ministère des Solidarités et de la Santé, tire la sonnette d’alarme. L’enquête réalisée entre 2015 et 2016 révèle en effet « qu’un tiers des personnes âgées vivant en établissement sont dans un état psychologique dégradé, contre un quart des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile ». Les états dépressifs y sont plus répandus en établissements que dans le reste de la population du même âge.

Ce constat est d’autant plus important qu’aujourd’hui en France, 10% des plus de 75 ans et plus d’un tiers des plus de 90 ans sont hébergés dans des établissements spécialisés : maisons de retraite non médicalisées, Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou unités de soins de longue durée. 

590.000 personnes âgées ont été accueillies en 2015 dans plus de 7.500 établissements publics, privés non lucratifs et privés commerciaux. 

Pourquoi ce mal-être en maison de retraite ?

La dégradation de l’état de santé est pour 91% des résidents la cause majeure de leur entrée en établissement, ce qui explique en partie leur mal-être. Le rapport pointe également parmi les conditions d'admission en Ehpad « le manque de disponibilité des proches (20%), l'isolement social (9%) ou encore la perte d'un conjoint ».

De plus, la capacité à nouer des relations sociales joue un rôle majeur dans le bien-être au quotidien, que ce soit avec le personnel aidant ou les autres résidents. Ainsi, « 64% des résidents qui peinent à nouer des liens au quotidien sont en détresse psychologique, contre seulement 24% des résidents n’ayant aucune difficulté à en nouer ».

Une nouvelle étude de la Drees réalisée en 2017, révèle que 8 Français sur 10 préfèreraient le maintien à domicile en cas de perte d’autonomie d’un de leurs proches. La Loi Grand âge et autonomie, annoncée depuis 3 ans et présentée en 2019, est attendue au tournant et devrait apporter des réponses pour faire face à cet enjeu. Cette réforme devrait s’attacher particulièrement au soutien et au développement des politiques de maintien des personnes âgées à domicile et sur la refonte du fonctionnement des Ehpad.

Alors, quelles solutions mettre en place ?

Dans notre dossier réalisé en janvier 2020, le sociologue Michel Billé proposait différentes solutions pour décloisonner les Ehpad et permettre aux résidents de rester connectés au monde qui les entoure. Car n’oublions pas que l’entrée en établissement représente un changement de vie majeur, qu’il faut accompagner.
Lorsque l’on entre en institution, c’est souvent à cause de l’âge, ou de l’état de santé (ou les deux) : il est donc logique qu’une baisse de moral se fasse ressentir. « Les gens comparent la vie en Ehpad avec leur vie à domicile qui leur laissait une autonomie ou l’illusion d’une autonomie », indique dans Le Monde, le sociologue Serge Guérin. 

3 sur 4, c’est le taux de femmes en établissements, dont 73% sont veuves. 

C’est pourquoi dans les solutions d’hébergement proposées, l’association France Silver Eco souligne l’intérêt des "résidences services", à mi-chemin entre le soutien à domicile et l’accueil en établissement. Lorsque vous ne pouvez (ou ne voulez) plus vivre à domicile mais que vous voulez rester « autonomes et dynamiques », ces ensembles de logements privatifs proposent de nombreux services collectifs. Ou comment « rester indépendant au sein d’une communauté », une solution intéressante pour rompre l’isolement.
Si ces résidences ne sont pas médicalisées en général, elles offrent en revanche souvent

  • un environnement plus sécurisé (conciergerie, domotique, gardiennage), des dispositifs ciblés (prévention des chutes, appel d’urgence)
  • et des services collectifs (restauration, ménage, animations).

La Cité des Aînés : l’accueil de demain ? 

Restaurant, salon de thé, jardins partagés, espaces bien-être, salle d’activités physiques… La Cité des Aînés innove pour vous accueillir dans les meilleures conditions. Conçue comme un village où il fait bon vivre, elle est un lieu de rencontres et d’échanges ouvert sur l’extérieur.

L’objectif ? Répondre à vos besoins de santé mais aussi de lien social.

La "Cité des Aînés" est un concept innovant qui a vu le jour à Saint-Etienne en 2019, et qui essaime en 2021 à Valence et Montpellier.


Les premiers signes d'une perte d'autonomie

Il faut être attentif et identifier au plus tôt les premiers signes de perte d'autonomie, pour surmonter les difficultés de la vie quotidienne. Or, le Dr Christophe de Jaeger, directeur médical et scientifique le précise, « l'espérance de vie en bonne santé en France pour un homme est de 63 ans, et pour une femme de 65 ans ».

Il faut donc être attentif au moindre changement « et ne pas se cacher derrière l'âge ».

Selon l’INSEE, près de 22 millions de Français seront âgés de plus de 60 ans à horizon 2050. La problématique de l’autonomie est donc à anticiper dès aujourd’hui !

Autonomie : une thématique d’actualité

Un jour dans notre vie, nous constatons que nos parents vieillissent, que nous sommes le maillon d’une chaîne. Leur perte d’autonomie est un moment délicat à vivre.

En général, les premiers signes surviennent entre 70 et 80 ans, marqués par des altérations physiques et psychiques, plus ou moins lentes, parfois fulgurantes. Les signes d’alerte : leur difficulté à faire leur toilette, à s’habiller ou se déshabiller, à bouger, préparer leur repas. Egalement les troubles de l’humeur, de l’audition de la mémoire… qui peuvent accélérer l’isolement social.

Les troubles de l’équilibre représentent un danger particulier, avec un fort risque de chute, donc de fracture du col du fémur. Celle-ci est redoutable car responsable d’une invalidité dans environ 1/4 des cas. Pour limiter les risques, n’hésitez pas à équiper votre proche (canne, déambulateur…) et son logement (bras d’appui pour les WC, siège dans la douche…).

Comment préparer le passage en maison de retraite ?

Si vous envisagez l’hébergement en maison de retraite, ou que vous souhaitez faire une demande en Ehpad, une bonne préparation peut vous aider à marquer le cap sereinement.
Voici nos conseils pour entamer ce nouveau chapitre dans les meilleures conditions :

  • Prenez votre temps : évitez de réserver une place dans l’urgence, il convient d’en discuter avec vos proches et de réfléchir ensemble à l’accueil que vous souhaitez. Un établissement proche du domicile de vos enfants, ou dans lequel vous avez déjà des connaissances… N’hésitez pas à programmer des visites Ehpad, demander un formulaire ou une visite pour vous familiariser et vous aider à vous projeter. 
  • Créez votre espace de bien-être : une fois sur place, il est important d’aménager sa chambre pour s’y sentir chez soi. Photos, objets, livres… Recréez un environnement qui vous sera familier et rassurant. 
  • Partez à la rencontre des autres résidents : en rejoignant un groupe ou des activités, afin de pouvoir partager votre expérience et créer des amitiés.   
  • Gardez une activité physique régulière : une bonne santé psychologique dépend beaucoup de l’activité physique que vous pratiquez chaque jour, en fonction de vos capacités. C’est l’un des avantages de la maison de retraite : différentes activités vous sont proposées, telles que la marche, le yoga (adapté bien sûr) ou encore le jardinage. 

Les maisons de retraite offrent une sécurité mais aussi un cadre où la vie en communauté peut trouver un nouvel élan. Loin d’envisager cette étape comme une fin, il convient de l’aborder comme un nouveau chapitre… avec de nouveaux défis.

AÉSIO Santé expérimente un nouveau modèle d’EHPAD à domicile : Daphné

Pour faire face au vieillissement de la population, à l’augmentation des situations de dépendance, tout en respectant le choix de certaines personnes âgées de préférer rester vivre à domicile, le groupe AÉSIO Santé lance DAPHNE, une plateforme de services favorisant le maintien à domicile, appelée aussi "EHPAD hors les murs".

4 dispositifs renforcés d’accompagnement à domicile à :

  • Tauves (63),
  • Romans-sur-Isère (26),
  • Privas (07)
  • Saint Martin de Londres (34).

Parmi les prestations prévues : aide à la vie quotidienne, aux démarches administratives, soins infirmiers, rééducation et réadaptation fonctionnelle, entretien du domicile, préparation et portage des repas, ateliers de préventions, sécurité à domicile…

—  Découvrez DAPHNÉ