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L’ergothérapie au service de l’autonomie des personnes âgées

Professionnel de santé peu connu du grand public, l’ergothérapeute joue un rôle crucial auprès des personnes en perte d’autonomie. Avec le vieillissement de la population, il devient un maillon essentiel pour prévenir la dépendance des personnes âgées. Zoom sur un métier qui a de l’avenir !
Jeune femme qui aide une femme âgée à faire du sport

L’ergothérapie : un métier articulé autour de trois missions

Titulaires d’un diplôme d’État obtenu après trois ans d’études, les ergothérapeutes interviennent auprès de toute personne qui rencontre des difficultés dans la réalisation de ses activités. Ils peuvent se déplacer à domicile, exercer en libéral, ou être salariés au sein d’un hôpital, d’un Ehpad ou d’une autre structure spécialisée. Si les seniors sont particulièrement concernés, l’ergothérapie s’adresse également à des personnes de tous les âges en situation de handicap ou confrontées à une maladie ou à un accident de santé. 

1. Prévenir la perte d’autonomie

L’avancée en âge s’accompagne parfois d’une perte progressive d’autonomie. En intervenant dès les premiers signes au domicile des personnes âgées, l’ergothérapeute permet de créer un cadre favorable à un maintien à domicile durable.

Dans cette situation, l’ergothérapeute se déplace au domicile de son patient pour analyser son mode de vie et son environnement. Il peut alors identifier les situations à risque, formuler des recommandations et proposer des solutions concrètes : 

  • Aménager le logement pour faciliter certains actes de la vie quotidienne ;
  • Prévenir les risques de chute, qui se traduisent souvent chez les personnes âgées par une hospitalisation et parfois par une perte importante d'autonomie ;
  • Prescrire des aides techniques et orienter ses patients vers des équipements qui facilitent les activités de la vie quotidienne.

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2. Animer des ateliers de rééducation ou de réadaptation

L’ergothérapeute anime également des ateliers thérapeutiques pour la rééducation ou la réadaptation de ses patients. Il joue un rôle clé dans le cadre d’une maladie neurodégénérative ou à la suite d’un accident de santé.

Des exercices spécifiques peuvent par exemple aider une personne âgée souffrant de la maladie de Parkinson à conserver son autonomie dans des actes simples de la vie quotidienne comme lacer ses chaussures. 

Ce professionnel de santé vient aussi au secours de personnes victimes d’un accident de santé qui doivent se réapproprier autrement les gestes de la vie quotidienne. Après un accident vasculaire cérébral, l’ergothérapeute anime des ateliers de réadaptation qui permettent aux patients de réaliser à nouveau des gestes simples comme s’habiller.

Il contribue également à prévenir ou freiner le déclin cognitif, grâce à des exercices qui stimulent les fonctions motrices et cognitives.

3. Aider au maintien de l’autonomie

Grâce à l’ergothérapie, une personne âgée peut également réinvestir des activités qu’elle apprécie, mais qu’elle ne se sent plus capable de réaliser. 

L’accompagnement offert par l’ergothérapeute apporte une sécurité indispensable et redonne une certaine confiance en soi. Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peut notamment réapprendre à cuisiner des recettes qu’elle appréciait réaliser autrefois, sans se mettre en danger ni menacer son entourage. 

L’implication des proches permet généralement d’obtenir de meilleurs résultats, car ils sont parties prenantes de l’état de santé de la personne âgée en perte d’autonomie.

Travailler la mobilité et la cognition : nos idées d’exercices d’ergothérapie pour les seniors

L’ergothérapeute s’appuie sur une grande variété d'exercices. Déclinés sous forme d’ateliers ou de jeux, ils favorisent l’autonomie des personnes âgées  sur les plans cognitifs et moteurs. Nous vous proposons des exemples concrets d’exercices réalisés en ergothérapie

Les jeux de conversation et de cognition

La stimulation des fonctions cognitives associées au langage a un effet bénéfique sur les personnes âgées atteintes d’un syndrome de démence. Plusieurs exercices de conversation très simples à mettre en œuvre peuvent notamment aider à la stimulation de la mémoire ou de l’imagination.

Vous pouvez par exemple lui poser des questions sur sa vie et sur ses préférences

  • Quel est ton meilleur souvenir ?
  • Quel est le pays le plus lointain que tu as visité ?
  • Quel est ton dessert préféré ?
  • Qu’as-tu fait de plus fou par amour ?

Les mots croisés, le sudoku, les jeux de société comme les dames, les échecs ou le scrabble font partie des exercices utiles pour travailler la cognition en mettant l’accent sur le raisonnement logique ou la mémoire.  Le Memory est très utilisé, mais il peut devenir plus complexe selon l’avancée du syndrome de démence. Vous pouvez également vous appuyer sur le jeu des métiers, qui consiste à associer un métier avec ses outils. 

Vous devez toujours adapter la difficulté à la personne avec qui vous jouez, en trouvant le juste équilibre pour qu’elle sorte de sa zone de confort sans la frustrer ou la renvoyer face à ses limites.

Les exercices de préhension et de mobilité

Les activités manuelles favorisent la motricité fine et aident les personnes âgées à réaliser des gestes essentiels au maintien à domicile. L’ergothérapie s’appuie sur différents jeux de préhension que vous pouvez facilement reproduire à domicile.

Un exercice simple consiste à déplacer des objets à l’aide d’une pince à épiler ou d’une pince à linge. Manipuler une balle à l’aide de deux baguettes, pour la faire passer d’un récipient à l’autre, est un autre exemple d’activité facile à mettre en place.

D’autres exercices s’intéressent plus particulièrement à l’équilibre. Un exercice simple consiste à tourner la tête pour regarder par-dessus son épaule et à avancer de quelques pas. Nous vous conseillons de consulter un professionnel pour éviter tout risque de chute ou de blessure.

Les arts créatifs contribuent également au maintien d’une motricité fine. La peinture, le dessin, la pâte à modeler, la pâte à sel et la poterie font partie des activités d’art thérapie proposées aux seniors. Ces exercices peuvent également être l’occasion de travailler la mémoire : vous pouvez par exemple demander à une personne âgée de peindre ou de dessiner de mémoire sa maison d’enfance, ou un lieu qu’il aime particulièrement.

L’activité physique et sportive permet un renforcement musculaire, et contribue ainsi à une meilleure mobilité. Les activités douces et non traumatiques pour les articulations sont privilégiées comme la natation, le yoga ou le tai-chi. Le jardinage peut également être utilisé en ergothérapie car il fait appel à la fois à l’activité physique et à la cognition.

Chaque patient est unique, et seul un professionnel de santé peut vous recommander des exercices adaptés à votre situation ou à celle d’un proche que vous souhaitez aider. Nous vous invitons à vous rapprocher d’un ergothérapeute avant de réaliser les exercices proposés : il vous orientera vers des exercices personnalisés, qui tiennent compte d’un état de santé particulier, et il vous conseillera sur les bonnes pratiques pour une sécurité optimale.

La prise en charge de l’ergothérapeute pour les personnes âgées

L’ergothérapeute est en contact étroit avec les différents professionnels de santé (médecins, infirmiers, orthophonistes, kinésithérapeutes…). Il peut intervenir à domicile, en Ehpad, en centre hospitalier ou dans différentes structures médicales ou paramédicales. Les exercices peuvent être collectifs, notamment au sein de structures d’accueil des personnes âgées.

Bénéficier de soins d’ergothérapie 

Vous pouvez bénéficier de soins d’ergothérapie dans le cadre d’une hospitalisation, d’une rééducation ou d’une réadaptation dans un centre hospitalier. Les séances sont alors comprises dans le parcours thérapeutique.

Certains ergothérapeutes interviennent directement sur les lieux de vie des patients. Les personnes âgées peuvent ainsi bénéficier de séances d’ergothérapie en Ehpad.

Vous pouvez sinon consulter un ergothérapeute libéral sur prescription médicale. 

L’Association nationale française des ergothérapeutes (Anfe) met à votre disposition un annuaire de ses adhérents à l’adresse suivante : https://annuaire.anfe.fr/public/list. Vous pouvez également demander à votre médecin traitant de vous orienter vers un praticien.

La prise en charge de l’ergothérapie par l’Assurance maladie obligatoire

Les séances d’ergothérapie peuvent être intégralement remboursées par l’Assurance maladie obligatoire si elles sont réalisées par un professionnel de santé salarié, et dispensées dans un hôpital ou dans une structure spécialisée (centre de rééducation, maison de convalescence, Ehpad, structures médico-sociales…).

Les consultations d’un ergothérapeute qui exerce en libéral ne sont, en général, pas prises en charge par l’Assurance maladie obligatoire. D’autres aides sont cependant possibles pour financer votre séance :

  • Prise en charge de vos séances d’ergothérapie par votre complémentaire santé ;
  • Financement d’un diagnostic par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) dans le cadre du dispositif MaPrimeAdapt’ ;
  • Prise en charge par l’Agirc-Arrco d’un diagnostic “Bien chez moi” pour les adhérents à partir de 75 ans (participation forfaitaire de 15 euros) ;
  • Aides spécifiques versées par certains conseils régionaux ;
  • Etc.

Vous pouvez vous adresser au point d’information local dédié aux personnes âgées le plus proche, au centre communal d’action sociale (Ccas) ou à la mairie de la commune de résidence, ou à votre caisse de retraite pour faire un point sur les dispositifs d’aides.

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La prise en charge des aides techniques prescrites par l’ergothérapeute

Les ergothérapeutes peuvent prescrire certains dispositifs médicaux, pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire depuis le 23 août 2023.

Une liste précise des dispositifs éligibles à un remboursement a été établie. Elle comprend entre autres les lits médicaux, les cannes et les béquilles, les déambulateurs, des aides à la prévention des escarres, des appareils destinés au soulèvement du patient, des colliers cervicaux, des ceintures de soutien lombaire, bandes ceintures et chaussures thérapeutiques de série…

Les garanties d’une assurance prévoyance qui couvre la perte d’autonomie

Vous pouvez souscrire une assurance prévoyance dédiée spécifiquement à la perte d’autonomie et à la dépendance. Avec AÉSIO Protection Autonomie, vous bénéficiez par exemple du versement d’une rente en cas de dépendance totale ou partielle, que vous pouvez allouer aux dépenses de votre choix. Vous pouvez ainsi faire face aux dépenses liées à un diagnostic et à des séances d’ergothérapie non pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire ou d’autres aides. 

AÉSIO Protection Autonomie intègre également de nombreuses prestations d’assistance destinées au bénéficiaire du contrat et à ses aidants : accompagnement personnalisé, aide à domicile, répit de l’aidant…

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