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Papillomavirus : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?

Les papillomavirus touchent 80 % des femmes et des hommes au cours de leur vie. Quels sont les symptômes ? Comment se faire dépister ? À quel âge se faire vacciner ? Découverte avec AÉSIO mutuelle.
Matériels médicaux

Chiffres clés

  • Plus de 100 000 millions de personnes ont reçu le vaccin contre le HPV dans le monde depuis 2006;
  • Le HPV est responsable de 6000 nouveaux cas de cancer en France (gorge, anus, pénis, bouche, col de l’utérus);
  • Près de 3000 cas de cancer du col de l’utérus en France dû au HPV, 1000 femmes en succombent.

Sources : Sante publique France

Que sont les papillomavirus humains ? 

Les papillomavirus humains, aussi appelés HPV, désignent un ensemble de virus qui surviennent lorsque les muqueuses (zones intimes, bouche, gorge…) entrent en contact avec un organe génital infecté. 

Il existe plusieurs types d’HPV : 

  • Les HPV de types cutanés (HPV-1, 2, 3) qui touchent principalement la peau ;
  • Les HPV de types cutanés et génitaux à faible risque cancérogène (HPV-6 et 11) qui provoquent des condylomes, des verrues génitales ;
  • Les HPV de types cutanés et génitaux à haut risque cancérogène (HPV-16, 18, 31, 33) qui sont responsables de cancers.

Ces virus sont très répandus et contagieux : pour les personnes ayant une vie sexuelle active, aussi bien les femmes que les hommes, ils risquent d’être confrontés à un papillomavirus au cours de leur vie. La transmission peut se faire dès le premier rapport, avec ou sans pénétration. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente.

Quels sont les symptômes ?

Dans la majorité des cas, on peut ne jamais développer de symptômes et être seulement porteur du virus. Pour autant, si vous ressentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, parlez-en à votre médecin traitant :

  • Apparition de verrues génitales : cela ressemble à des petites bosses roses ou grises qui apparaissent sur les zones intimes ;
  • Douleur et/ou démangeaison dans la zone infectée ;
  • Écoulement vaginal anormal chez les femmes ;
  • Douleurs pendant les rapports sexuels ;
  • Saignements vaginaux après les rapports sexuels.

Comment se déroule le dépistage ?

Si vous êtes sexuellement actif, faites-vous dépister régulièrement, notamment si vous avez déjà eu des verrues génitales ou des lésions anales.

Dépistage du cancer du col de l’utérus

Rendez-vous chez votre sage-femme, votre gynécologue, votre médecin traitant ou votre laboratoire (sur prescription médicale) afin de vous faire dépister du cancer du col de l’utérus !

Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage se déroule par examen cytologique (analyse des cellules du col de l’utérus). Ce frottis est réalisé à plusieurs reprises : 

  • À partir de 25 ans, un premier frottis ;
  • 1 an après, le deuxième ; 
  • 3 ans après, le troisième.

Entre 30 et 65 ans, on réalise un test HPV-HR (Human papillomavirus à haut risque) réalisé sur des cellules prélevées grâce au frottis du col de l’utérus. Contrairement à l’examen cytologique qui s’intéresse à l’aspect des cellules, le test HPV-HR cherche à détecter la présence du virus HPV à haut risque. Ce dépistage est effectué : 

  • 3 ans après le dernier examen cytologique ;
  • Puis tous les 5 ans après le frottis précédent et jusqu’à 65 ans.

Si vous êtes mal à l’aise à l’idée d’effectuer ces dépistages ou que vous avez du mal à avoir un rendez-vous médical, vous pouvez effectuer votre test de dépistage à la maison et remettre votre prélèvement en laboratoire. Ce test permet de détecter la présence du virus. S’il est positif, il faudra réaliser un frottis classique. Demander conseils à votre praticien

Dans le cadre d’un programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus, vous pouvez recevoir un courrier ou mail d'invitation de votre caisse primaire d'Assurance maladie. Sur présentation de ce courrier à votre médecin traitant, sage-femme ou gynécologue, votre dépistage est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.

En Savoir Plus

Prévention du cancer : comment faire ?

Avec plus de 1000 nouveaux cas détectés chaque jour, le cancer est la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Pourtant, le crabe n’est pas une fatalité ! De toutes les armes dont nous disposons pour lutter, la prévention est certainement l’une des plus efficaces. Selon l’Institut national du Cancer, 40% des cas peuvent être évités si nous changeons notre mode de vie. Comment prévenir l'apparition de la maladie ?

#À vos côtés

Quelles sont les conséquences du HPV ? 

Pour 90 % des personnes atteintes du papillomavirus, le virus n’entraînera aucune conséquence et disparaîtra dans les 6 à 18 mois suivant son apparition. Cependant, pour les 10 % des personnes restantes, des complications peuvent survenir : le virus persiste et peut se développer en lésions précancéreuses des muqueuses. 

Non traité, il peut évoluer sous forme de cancers (col de l’utérus, anus, vulve, vagin, pénis et sphère oropharynx : gorge, amygdales, base de la langue). 

Comment traiter les papillomavirus ? 

Il n’existe pas de traitement de l’infection HPV mais il est possible d’éliminer les lésions identifiées (condylomes, lésions précancéreuses ou cancéreuses) et de tenter de prévenir leur réapparition. 

Quelques options de traitement : 

Cette technique permet de détruire les condylomes et lésions précancéreuses qui ne s’étendent pas dans le canal du col de l’utérus en les gelant avec de l’azote liquide.

Réservé à des formes minimes d’anomalie cellulaire (condylomes), le laser est utilisé pour détruire la surface externe du col.

Dans les cas où les lésions persistent chez la femme, il est possible de recourir à une chirurgie :

  • Conisation, c’est-à-dire le fait d’enlever une partie du col utérin, pour les petits cancers ; 
  • Hystérectomie (ablation de l’utérus) pour les cancers plus avancés ; 
  • Ablation des tissus voisins pour les tumeurs larges.

Il peut vous être donné des médicaments antiviraux afin de traiter les lésions liées aux HPV.

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Le moyen le plus sûr pour éviter de déclencher une forme grave du HPV reste le vaccin.

Le rôle de la vaccination dans la prévention des HPV

Que protège la vaccination ?

Le vaccin est efficace pour prévenir une grande majorité des infections au papillomavirus et des cancers associés. La vaccination protège en particulier contre les deux types de HPV qui sont responsables de 90 % des cancers du col utérin (souches 16 et 18).

La vaccination, actuellement proposée mais non obligatoire, peut permettre de combattre les lésions, qu’elles soient bénignes ou malignes.

Il existe plusieurs types de vaccins contre le HPV mais les plus courants sont le Gardasil et le Cervarix. Le Gardasil permet de se protéger contre les types HPV 6, 11, 16 et 18 (responsables de la plupart des verrues génitales et des cancers). Le Cervarix protège, quant à lui, contre les types de HPV 16 et 18. Les deux vaccins sont administrés en 3 doses sur une période de 6 mois.

À quel âge la vaccination est-elle conseillée ? 

  • De 11 à 14 ans : le vaccin contre le HPV est recommandé pour les filles et les garçons car il est plus efficace avant qu’ils n’aient une sexualité active. 
  • Jusqu’à 19 ans comme solution de rattrapage s’ils n’ont pas fait le vaccin entre 11 et 14 ans. Jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.

Il est important que filles ET garçons soient vaccinés, car le papillomavirus peut toucher tout le monde.

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Quel remboursement pour les vaccins ?

Avec la surcomplémentaire santé AÉSIO Surco, bénéficiez de remboursements pour les vaccins prescrits et non remboursés par l'Assurance Maladie.

Une campagne dans les écoles

Dès la rentrée 2023, une campagne de vaccination gratuite sera lancée dans les écoles pour les filles et garçons âgés de 11 à 14 ans (et selon certaines exceptions jusqu’à 19 ans). Près de 800 000 élèves par an pourront être vaccinés et protégés d’éventuelles complications liées au papillomavirus. 

C’est dans la région Grand Est que cette campagne de vaccination a commencé il y a deux ans, et a pu démontrer de bons résultats !

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Le vrai / faux du HPV

Le préservatif protège à 100 %

FAUX 

Il permet de se protéger de nombreuses infections sexuellement transmissibles mais ne permet pas de garantir une entière protection contre les papillomavirus puisque le préservatif ne recouvre pas la totalité des parties génitales.

Le sexe oral ne propage pas le virus

FAUX

La transmission du HPV ne se fait pas uniquement par pénétration, mais aussi à travers des rapports oraux, anaux, et par contact cutané (frottement, caresses sexuelles…), etc.

La vaccination est suffisante pour lutter contre le virus 

FAUX 

La vaccination permet de se prémunir de nombreux papillomavirus, notamment les HPV 16 et 18 qui sont responsables en majeure partie du cancer du col de l’utérus. 
Le dépistage joue un rôle complémentaire afin d’anticiper le risque d’être infecté par d’autres HPV. Il est donc nécessaire de réaliser un frottis régulièrement à partir de 25 ans.

Je peux me faire vacciner dans un centre de dépistage 

VRAI 

Vous pouvez vous faire vacciner contre l’HPV par un médecin ou une sage-femme dans un centre de vaccination public, dans un centre de dépistage, de diagnostic, d’information ou encore dans un centre de planification familiale.