Mettre en place une politique aidant en entreprise, c’est profiter d’un impact positif en termes sociaux et économiques
Prendre en compte les salariés aidant induit des effets de bord positifs dans les organisations
L’étude Supporting Working Carers: The Benefits to Families, Business and the Economy1 réalisée en Angleterre auprès de 223 dirigeants d’entreprises de tailles diverses - 46% du secteur privé ; 38% du secteur public et 17% mixte - met en avant de véritables bénéfices partagés par l’ensemble de l’organisation, allant jusqu’à constituer un avantage « majeur » ou important dans de nombreux domaines.
Les décideurs interrogés font ainsi état d’une amélioration sensible de leur organisation, notamment en termes de réduction de l’absentéisme (88% des répondants) comme d’amélioration de la productivité (69%), voire de qualité de service (72%).
Plus encore, ils témoignent d’une transformation des pratiques et de la culture d’entreprise, puisque la mise en place de dispositifs dédiés semble :
- améliorer significativement le climat social (93%) ;
- accroître le taux d’engagement des collaborateurs (85%) ;
- et réduire le turn-over (92%), avec à la clé une attractivité d’entreprise nettement supérieure (61%).
Ces résultats britanniques entrent d’ailleurs en résonnance avec une expérimentation menée en France auprès des salariés aidant par l’unité EDF DCPP2 dans le Sud-Ouest qui s’est notamment traduite par une diminution de 50% de l’absentéisme – pour l’ensemble des salariés – et un accroissement à deux chiffres en termes de baromètre du climat social.
Être plus attentif aux salariés aidant ouvre la voie à l’accueil de nouvelles formes de compétences issues de l’expérience
Regroupées sous le vocable de « savoirs expérientiels », les nouvelles compétences ou capacités développées dans le cadre d’une situation de vie dont on a su tirer des enseignements, s’inscrivent de plus en plus au cœur des politiques RH, s’agissant notamment des questions de recrutement.
Dans le cas spécifique des proches aidant, les apprentissages identifiés à ce jour3 correspondent précisément aux compétences professionnelles que le Forum Economique Mondial de Davos met en avant dans son Future of jobs report (2020) comme celles qui seront les plus recherchées à partir de 2025, à savoir principalement l’auto-organisation, la capacité à travailler avec les autres, la capacité à gérer des situations complexes et la maîtrise des technologiques et supports techniques.
Enfin, à travers une meilleure prise en compte de ce sujet, l’entreprise peut tirer parti de la potentielle fonction de rôle modèle des salariés aidant
C’est un plus pour construire des organisations résilientes et plus durables.
Les aidants ont des besoins souvent similaires à de nombreuses autres catégories de population dans l’entreprise : comme les jeunes parents, ils doivent pouvoir concilier responsabilité privée et engagement professionnel ; comme les personnes malades, ils doivent pouvoir s’organiser au rythme parfois instable de la maladie ; comme les personnes handicapées, ils ont parfois des besoins spécifiques d’aide ou de soutien…
Agir en faveur des salariés aidant contribue à faire émerger de nouveaux modèles d’organisation, adaptés aux attentes de tous et notamment des catégories les plus jeunes, ce qui en ces temps de « grande fatigue » ou de « grande démission » est loin d’être négligeable.
1Supporting Working Carers: The Benefits to Families, Business and the Economy
2EDF DCPP
3 Etude Cercle Vulnérabilités et Société, Association Française des Aidants 2021