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PORTRAIT - Carole "revit" grâce à sa lame de course

À 27 ans, Carole a un parcours hors du commun. Son regard sur la vie s’est transformé à la suite d’un accident de moto qui a entrainé son amputation de la cheville. Pour AÉSIO mutuelle, elle se livre et partage cette épreuve, mais aussi la nouvelle force qu’elle en a tiré !
Carole, portrait debout dans son salon, avec sa lame - ©photo Laurent Theillet

photo © Sud ouest, Laurent Theillet

Carole nous raconte son histoire

Accompagnée de son conjoint et son enfant, Carole nous explique ce qu’il s’est passé le jour de sa chute.
Portrait et récit d’une jeune femme courageuse et ambitieuse : « Je me suis fracturée la main gauche, arrachée 15 centimètres de la cheville, la malléole ainsi que le talus de la jambe droite. » 
Elle est plongée dans un coma artificiel sur le lieu de l’accident, au vu de ses blessures. Elle est héliportée au Tripode (CHU) de Bordeaux.

Après avoir subie une première opération à la cheville, la plaie de Carole s’est infectée. Elle nous explique que « les analyses ont révélées un staphylocoque doré multi-résistant. Après plusieurs lavements de plaie, l’infection revenait toujours malgré le traitement antibiotique. » Voyant que celui-ci n’était pas assez efficace, Carole a consulté son chirurgien.
Ce dernier lui a alors exposé la possibilité de « faire des greffes de peau et osseuses sur 1 an et demi / 2 ans, mais il y avait des risques que cela échoue et de se faire amputer ».

Face à ces risques, Carole nous raconte « j’ai pris la décision de me faire amputer pour ne pas attendre plus longtemps et souffrir davantage ».

Portait photo de Carole

La décision d’être amputée a été un grand soulagement, après plusieurs chirurgies qui ont échouées ! ”

Carole

La décision est alors prise : Carole est hospitalisée pour subir une amputation transtibiale. Puis s’en est suivi une longue rééducation semée d’embuches, puisque Carole nous confie qu'à la suite d’une des consultations « j’ai été hospitalisée pour un énième lavement du moignon au bloc opératoire ».

Un nouveau traitement antibiotique lui est alors proposé. C’est seulement le 28 mars 2018, 1 an et demi après son accident, qu’elle sort définitivement du centre médical de la Tour de Gassies – dans l’agglomération bordelaise – avec des séances de kinésithérapie libérale.
Un véritable soulagement pour la jeune femme !

L’amputation a été une délivrance pour moi, ma vie reprenait son cours. ”

Carole

Quelles sont les difficultés d’accessibilité que Carole rencontre au quotidien ?

  • Dans les déplacements

    Selon une enquête réalisée par l’APF France Handicap, près de 9 personnes sur 10 éprouvent des difficultés d’accessibilité dans leurs différents déplacements, qu’elles soient des personnes handicapées ou non.

    Ajouter à cela, ces difficultés sont aussi visibles dans des tâches quotidiennes. « Les problèmes d’accessibilité que je rencontre sont surtout de monter des escaliers, le port de charge à répétition mais aussi surtout la station debout qui me donne des douleurs au dos, qui m’amène à une boiterie et me fatigue vite » nous confie Carole, notamment « lorsque je suis confrontée aux escaliers, aux pentes raides, au réglage de la prothèse entre différentes paires de chaussures ».

  • Dans le travail

    Plusieurs solutions (aides, accompagnement, dispositifs.. ) sont proposées par le gouvernement aux employeurs pour les encourager à embaucher des personnes en situation de handicap. Cependant, plusieurs freins persistent tels que la nécessité pour certains postes de travail d’avoir des aménagements spécifiques ou encore la réticence régulière des entreprises.

C’est pourquoi une personne handicapée ou amputée comme Carole peut rencontrer des difficultés dans son insertion sociale et professionnelle.

 « À la suite de l’accident mon ancien employeur ne m’a pas renouvelé mon contrat » nous explique Carole. La jeune femme a rapidement rebondi, « après ma consolidation, je me suis inscrite à Pôle Emploi et par le biais de Cap Emploi j’ai pu être embauchée en CDI au centre E.LECLERC de ma commune. »

Quelles que soient les difficultés rencontrées, Carole reste très positive « Peu importe le combat que l’on doit affronter, il ne faut pas laisser tomber. C’est important d’avoir la rage de vivre et d’avancer car il y a tellement de manière différente de refaire les mêmes choses qu’avant ». Un véritable message d’espoir et de courage.

Génération Avant-Garde équipe des sportifs de lames de course

De quelle manière Carole peut-elle poursuivre la pratique d’un sport ?

Les bénéfices de l’activité physique ne sont plus à démontrer. Gage de bonne santé, le sport est un facteur important de prévention pour lutter contre de nombreuses pathologies chroniques telles que les cancers ou les maladies cardiovasculaires…

Quel que soit notre âge, pratiquer une activité sportive est primordial mais les personnes handicapées ou amputées n’ont pas toujours cette opportunité. 

Limitée dans certains mouvements avec sa prothèse actuelle qui n’est pas conçue pour pratiquer une activité, Carole a sollicité l'association Génération Avant-Garde pour obtenir une lame et continuer à faire du sport.
 

AÉSIO mutuelle & Génération Avant-Garde

En tant que partenaire de l’association, AÉSIO mutuelle est fière d’avoir contribué à l’obtention d’une lame¹ pour Carole. Cet équipement a un impact positif sur l’aspect physique et mental. Il facilite son quotidien, lui permet de poursuivre la pratique d’un sport et favorise son insertion sociale.

Génération Avant-Garde fait appel à des mécènes via une plateforme de don ouverte à tous pour financer ces équipements. Ainsi, elle permet à des sportifs comme Carole de poursuivre une activité physique malgré leur handicap.

« L’association m’a très bien accompagnée et je les remercie encore d’avoir validé mon dossier.  Elle nous donne l’espoir qu’un jour nos passions et nos plaisirs sont encore possible même avec un handicap » nous délivre la jeune femme avec beaucoup de reconnaissance.

Grâce à l’accompagnement de l’association et au soutien indéfectible de ses proches, Carole n’a jamais renoncé à ses passions. Aujourd’hui « je continue toujours de faire de la moto avec un aménagement spécifique. Je vais pouvoir courir avec une lame de course¹. J’ai même fondée ma propre petite famille, le mot handicap est juste une formalité administrative » nous raconte-t-elle avant de conclure « tant que ma famille et moi-même l’acceptons, le regard des autres importe peu ».

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¹  La lame de course est composée d'une lame composite en fibre de carbone. Elle a pour but de remplacer un membre ou une articulation pour mettre aux personnes amputées, ou handicapées de poursuivre une activité physique et sportive.