Chalazion : comprendre, prévenir et soigner cette affection de la paupière

Un problème des glandes de Meibomius

Le chalazion se développe à partir des glandes de Meibomius, qui sont de petites glandes situées à l’intérieur des paupières, chargées de produire une partie du film lipidique qui protège l’œil. Lorsque ces glandes se bouchent, le liquide gras qu’elles sécrètent ne s’évacue plus correctement. Cela entraîne une inflammation chronique qui forme une petite masse au niveau de la paupière. Contrairement à l’orgelet, un chalazion n’est pas lié à une infection bactérienne aiguë.

Comment le reconnaître ?

Un chalazion se présente sous la forme d’une petite boule dure, non douloureuse dans la majorité des cas, sauf si elle se complique. Il apparaît plutôt sur la paupière supérieure, mais peut toucher la paupière inférieure. La peau au-dessus peut être légèrement rouge. En général, il n’y a pas de pus ni de point blanc comme dans un orgelet. Toutefois, un chalazion peut entraîner un œdème plus diffus de la paupière. Il peut aussi, en fonction de sa taille et de sa localisation, provoquer une gêne visuelle s’il appuie sur l’œil. 

Les facteurs favorisants

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un chalazion. Parmi eux, on retrouve la peau grasse ou sujette à l’acné, la rosacée oculaire (Maladie inflammatoire qui entraine des rougeurs sur les différentes zones du visage comme les yeux), une hygiène des paupières insuffisante, ou encore un frottement répété des yeux. Le port prolongé de lentilles de contact peut aussi constituer un facteur aggravant. Certaines personnes ont une prédisposition à faire des chalazions à répétition.

Une bonne hygiène des paupières est la clé pour prévenir les chalazions, notamment en cas de terrain prédisposant. Il est recommandé de nettoyer quotidiennement les bords des paupières avec un produit adapté (lingettes spécifiques, solution oculaire, disponibles en pharmacie sans ordonnance). Les personnes qui portent des lentilles doivent veiller à bien les entretenir et à respecter les durées de port recommandées. Éviter de se frotter les yeux avec des mains sales permet également de limiter les risques.

Chalazion et récidives

Il peut arriver qu’une personne développe plusieurs chalazions au cours d’une même année. Dans ce cas-là, on parle alors de chalazions récidivants. Ces récidives peuvent révéler un terrain particulier, comme une blépharite chronique (inflammation des bords des paupières). Dans de rares cas, un chalazion persistant ou récidivant doit amener à consulter un ophtalmologue pour exclure une autre pathologie, comme une tumeur des glandes de Meibomius qui arrive très rarement.

En cas de chalazions récidivants, un suivi ophtalmologique s’impose. Votre ophtalmologue pourra alors rechercher une blépharite ou une autre cause sous-jacente et vous proposer un traitement de fond, par exemple des cures de doxycycline (un antibiotique utilisé à faible dose pour son effet anti-inflammatoire). Il pourra également vous conseiller des gestes préventifs adaptés à votre cas.  

Les gestes simples à adopter

Dans la majorité des cas, un chalazion guérit spontanément en quelques semaines. Il est néanmoins possible d’accélérer sa résorption grâce à des soins locaux. L’application de compresses tièdes plusieurs fois par jour pendant une dizaine de minutes aide à fluidifier les sécrétions bloquées dans la glande. Un massage doux de la paupière, après application des compresses, peut également favoriser le drainage du chalazion. Il vous est conseillé d’éviter de manipuler ou de percer vous-même la petite boule afin que vous ne vous provoquiez pas d’infections.

Quand faut-il envisager un traitement médical ?

Si le chalazion persiste au-delà de quelques semaines, s’il devient douloureux, ou si la paupière est très gonflée, un avis médical est nécessaire. Votre médecin traitant pourra prescrire un traitement local (pommade ou collyre à base de corticoïdes et/ou d’antibiotiques). En cas d’échec des traitements ou si le chalazion est volumineux et gênant, une incision chirurgicale peut être réalisée sous anesthésie locale pour évacuer le contenu. Cette petite intervention est rapide et sans douleur.