#Comprendre, prévenir, agirMaladies bénignes

Temps de lecture estimé : 4 min

Syndrome rotulien : comprendre, traiter et prévenir

Douleur à l’avant du genou, gêne en position assise, difficulté à monter les escaliers ou à reprendre le sport… Le syndrome rotulien, aussi appelé syndrome fémoro-patellaire, est l’une des causes les plus fréquentes de douleur du genou, notamment chez les jeunes et les sportifs. AÉSIO mutuelle vous explique les causes, les traitements et les gestes simples pour retrouver mobilité et confort au quotidien.
Femme souffrant de douleur au genou chez son médecin

Qu’est-ce que le syndrome rotulien ?

C’est une douleur à l’avant du genou causée par un mauvais alignement de la rotule sur le fémur. Il s’agit d’un déséquilibre mécanique : la rotule ne glisse plus harmonieusement dans sa gorge (la trochlée), provoquant des frottements répétés et une inflammation douloureuse.

Cette affection ne concerne pas seulement les sportifs : elle touche aussi les personnes sédentaires, les adolescents en croissance ou les femmes actives. Selon les estimations de la Haute autorité de santé (HAS), elle représente près d’un quart des douleurs antérieures du genou observées en consultation. 

Quelles sont les causes d’un syndrome rotulien ?

Le syndrome rotulien ne correspond pas à une usure du genou. Il résulte d’un déséquilibre entre les forces musculaires, les postures et les charges supportées par l’articulation. Chez les sportifs, une augmentation trop rapide du volume d’entraînement ou la répétition de gestes techniques (sauts, course, squats) provoque souvent la douleur. Chez les personnes sédentaires, c’est plutôt la position assise prolongée, genoux pliés, qui entretient la gêne.

Les morphologies individuelles jouent aussi un rôle : un bassin plus large, un genou légèrement en valgus (vers l’intérieur) ou un pied plat peuvent modifier la trajectoire de la rotule. Les muscles de la cuisse, de la hanche et du bassin interviennent directement dans la stabilité du genou. Lorsqu’ils sont affaiblis ou déséquilibrés, la rotule subit des contraintes asymétriques.

Le stress, la fatigue, une mauvaise récupération ou un surpoids peuvent enfin accentuer les symptômes. C’est donc une pathologie multifactorielle, où la prévention et l’adaptation des gestes du quotidien comptent autant que le traitement médical.

Adopter une activité physique régulière et adaptée reste l’un des meilleurs moyens de prévenir ce type de douleurs. En renforçant les muscles du bas du corps et en améliorant la posture, on limite les déséquilibres responsables des troubles musculo-squelettiques. Ces exercices contribuent aussi à entretenir la souplesse articulaire et à mieux répartir les charges sur l’ensemble du corps. 

Quels sont les symptômes du syndrome fémoro-patellaire ?

Le principal signe du syndrome rotulien est une douleur diffuse à l’avant du genou, qui apparaît lors de la montée ou de la descente d’escaliers, en position accroupie, ou après être resté longtemps assis. Cette douleur peut s’accompagner d’une sensation de lourdeur, d’instabilité ou de craquement. Elle est parfois plus intense après un effort ou en fin de journée.

Certaines personnes décrivent un inconfort en voiture, au cinéma ou devant l’ordinateur, lorsque le genou reste plié longtemps. Dans les formes plus avancées, la gêne peut s’étendre à la marche rapide ou aux mouvements du quotidien. 

Comment poser un diagnostic ? 

Le diagnostic repose principalement sur l’examen clinique. Votre médecin traitant ou un kinésithérapeute cherche à reproduire les gestes qui déclenchent la douleur : flexion, montée d’escaliers, squat contrôlé. Il examine également la position de la rotule, la tonicité musculaire et la posture générale du patient.

L’imagerie (radiographie ou IRM) n’est pas systématique, car elle ne montre pas toujours d’anomalie significative. Elle est prescrite en cas de suspicion d’une autre pathologie (ménisque, cartilage ou instabilité rotulienne) ou d’échec du traitement rééducatif.  

Besoin d’un deuxième avis médical ? Ici 

Peut-on guérir du syndrome rotulien ? 

Oui, la majorité des patients guérissent grâce à la rééducation fonctionnelle et à la reprise progressive du mouvement.

L’objectif de cette rééducation est de restaurer l’équilibre musculaire entre le quadriceps, les muscles de la hanche et ceux du bassin, tout en réapprenant les bons gestes. Le kinésithérapeute guide le patient à travers un programme d’exercices progressifs, centrés sur le renforcement musculaire doux, le contrôle moteur et la souplesse. Elle peut durer entre 3 mois et 6 mois, à condition de bien faire les exercices conseillés.

Des techniques complémentaires peuvent être envisagées : le taping rotulien, qui consiste à repositionner la rotule à l’aide d’un bandage, les semelles orthopédiques si un trouble de l’appui du pied est constaté, ou encore des massages et étirements ciblés. Les médicaments antalgiques ne sont utiles que ponctuellement, et la chirurgie reste exceptionnelle, réservée aux cas de déséquilibre structurel majeur.

Le mot d’ordre est la patience : la rééducation demande plusieurs semaines, parfois quelques mois, mais elle donne d’excellents résultats lorsque le patient est impliqué et assidu. 

Quels remboursements pour le kinésithérapeute ? Ici 

Comment vivre avec le syndrome rotulien ?

Le syndrome rotulien n’empêche pas de vivre ni de pratiquer une activité physique, à condition de respecter certaines règles. Il est important d’apprendre à écouter son corps, à reconnaître les signaux de surcharge et à ajuster l’effort. Dans la vie quotidienne, alterner les positions, éviter de rester assis trop longtemps et renforcer régulièrement les muscles stabilisateurs du genou contribuent à limiter les douleurs.

La reprise du sport doit se faire progressivement, en ajustant la fréquence, la durée et l’intensité des séances selon la tolérance du genou. Les activités à faible impact, comme le vélo avec une selle bien réglée et peu de résistance, la nage en crawl ou la marche sur terrain souple, sont idéales pour retrouver mobilité et confiance. Les sports plus dynamiques pourront être repris par la suite, avec l’accord de votre médecin traitant ou du kinésithérapeute. 

Profitez de vos loisirs en toute tranquillité ! Ici 

Témoignage : “J’ai appris à composer avec la douleur sans renoncer à bouger”

Edona, 23 ans, étudiante en communication et ancienne sportive, a découvert le syndrome rotulien durant ses études. « Tout a commencé pendant mes stages, raconte-t-elle. Je restais souvent assise plusieurs heures, et j’ai ressenti une douleur diffuse à l’avant du genou droit. Au début, je pensais que ce n’était rien, mais la gêne est devenue constante, même en marchant. »

Après un diagnostic posé par son médecin traitant, confirmé par un kinésithérapeute, elle entame une rééducation de plusieurs mois. « Au bout de trois mois, j’ai senti les premiers progrès. Le kiné m’a appris à faire des demi-squats, du vélo léger et à masser la zone pour la détendre. La douleur ne disparaît pas totalement, mais elle se contrôle. Aujourd’hui, je sais comment réagir quand elle revient. »

Edona admet que le plus difficile à vivre n’a pas été la douleur physique mais le ressenti : accepter qu’il faille du temps pour guérir.

On veut aller vite, mais le genou, lui, a son propre rythme. J’ai appris à l’écouter ”

Edona THACI

Rédigé par : Faustine Desbonnet

A lire aussi