En savoir plus sur l'épilepsie : causes, symptômes et traitements

En chiffres

Selon les sources de l’Inserm,

• L’épilepsie est la 3ème maladie neurologique la plus fréquente derrière la migraine et les démences.

• C’est une pathologie qui touche plus de 700 000 Français (soit 1 personne sur 100), dont 350 000 en âge de travailler.

• 50 % des épilepsies se manifestent avant l’âge de 10 ans.

• L’étude des causes des épilepsies demeure inexpliquée dans plus de 50% des cas.

Qu'est-ce que l'épilepsie ?

L’épilepsie est une maladie chronique caractérisée par des crises répétées dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Ces crises d’épilepsie traduisent un dérèglement soudain et transitoire nerveux cérébral. Elles apparaissent sans cause identifiée ou sont liées à une autre affection (maladies infectieuses, lésions cérébrales).

Classification des épilepsies

On distingue deux grands types de crises d’épilepsie :

• Les crises partielles ou focales

Les manifestations nerveuses anormales restent localisées dans une zone cérébrale appelée "foyer épileptogène" : on parle de crise d’épilepsie partielle.
Les crises peuvent engendrer des symptômes très variés. Elles n’affectent que certaines parties du corps.
Elles touchent plus de 60% des épileptiques.

• Les crises généralisées

Dans ce cas, les décharges électriques excessives diffusent à tous les neurones et intéressent les deux hémisphères de votre cerveau. Les symptômes de la maladie affectent alors l’ensemble du corps : on parle de crise d'épilepsie généralisée.
Les crises se manifestent par une perte de connaissance avec chute, mouvements convulsifs, morsure de la langue…
Elles touchent environ un tiers des épileptiques.

Quelles sont les causes de l’épilepsie ?

Les causes de l’épilepsie varient considérablement d’une personne à l’autre. Elles peuvent inclure des facteurs génétiques (ou héréditaires, ce qui signifie qu’elles peuvent être transmises au sein d’une famille) ; des traumatismes crâniens ; des infections comme la méningite ou l’encéphalite ; des maladies neurologiques (suites AVC ou tumeurs cérébrales).

Quels sont les symptômes observés ?

Les différents syndromes épileptiques dépendent de :

• La ou les région(s) du cerveau touchée(s) ;

• L’âge d’apparition de vos symptômes ;

• Le type de crise ;

• La présence ou l’absence de maladie cérébrale décelable ;

• La prédisposition génétique à la maladie.

Les crises peuvent se manifester de façon très diverse, vous pouvez noter :

• Une perte d’attention ;

• Des secousses musculaires ;

• Des convulsions sévères et prolongées : raidissement du corps suivi de secousses, perte de connaissance.  

Comment est établi le diagnostic de l’épilepsie ?

Le diagnostic est souvent délicat à poser. Votre médecin traitant (ou le médecin des urgences) évoquant le diagnostic d'épilepsie vous adresse à des médecins spécialisés : neurologue ou neuropédiatre.

L'examen médical

La consultation médicale se déroule en plusieurs étapes. Le médecin interroge votre entourage, ou les personnes qui ont assisté à la crise d'épilepsie : circonstances de survenue du malaise, description la plus précise des manifestations, traitement pris habituellement. Il vous examine pour déceler :

• Des signes de traumatisme (contusions liées à une chute) ;

• Des symptômes généraux (fièvre par exemple) ;

• Des troubles neurologiques, une confusion après la crise...

Votre médecin élimine d’autres diagnostics possibles pouvant expliquer les symptômes présentés (syncope, attaque de panique, migraine, malaise dû à une hypoglycémie, à un trouble anxieux, etc.). 
Il recherche également une cause ou des circonstances favorisant la survenue d'une convulsion ponctuelle (convulsion due à une substance toxique).

La confirmation du diagnostic d'épilepsie

Si le diagnostic d'épilepsie est probable, votre médecin :

L’électroencéphalogramme contribue à définir l’épilepsie, afin de vous prescrire le traitement le mieux adapté.

Les autres examens en cas d'épilepsie

D’autres examens vous sont prescrits pour confirmer le diagnostic et rechercher une cause à l'épilepsie. En fonction des symptômes cliniques et des résultats de l’électroencéphalogramme, la cause de l’épilepsie est parfois recherchée grâce à des analyses biologiques (recherche d'un syndrome inflammatoire, présence d'un produit toxique ou d'alcool par exemple), un électrocardiogramme pour rechercher un trouble du rythme cardiaque, une IRM (ou à défaut un scanner, aussi appelé tomodensitométrie) du cerveau.

Quelles sont les options de traitement ?

La prise en charge de l’épilepsie est coordonnée par votre médecin traitant.

Les objectifs du traitement de l’épilepsie

Le traitement de l’épilepsie proposé a plusieurs objectifs : faire disparaître les crises d'épilepsie (ou, à défaut, réduire leur fréquence, leur durée et leur intensité) en s'assurant que votre traitement est bien supporté ; supprimer leur cause lorsque cela est possible (ablation d’une lésion cérébrale par exemple) ; corriger les facteurs favorisant des crises (hypoglycémies, photosensibilité par exemple) ; détecter et soigner les éventuelles complications de l'épilepsie (en particulier les troubles de l’apprentissage et la dépression) ; apporter une aide psychologique et sociale, pour améliorer la qualité de vie. Ce soutien peut faciliter votre vie familiale, scolaire ou professionnelle (parfois perturbée par le caractère imprévisible des crises).

Le traitement de l’épilepsie

Le traitement de l’épilepsie vise principalement à contrôler les crises. Les options incluent :

Le traitement médicamenteux : 80 % des patients sont stabilisés par la prise de médicaments antiépileptiques. Les médicaments antiépileptiques agissent en diminuant l’excitabilité des membranes des neurones dans certaines zones de votre cerveau et aident à réduire la fréquence et l’intensité des crises. Il existe de très nombreux médicaments antiépileptiques. Ces traitements appartiennent à plusieurs familles de médicaments, comme le phénobarbital, le valproate de sodium, la carbamazépine.

Mais pour environ un quart des patients, ces médicaments sont insuffisamment efficaces et des crises d'épilepsie persistent.

Le traitement chirurgical : Une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer la zone du cerveau responsable des crises, en fonction de :

• La fréquence et l’ancienneté des crises épileptiques ;

• Leur retentissement sur votre vie sociale ;

• L’existence d’un foyer épileptogène précis (zone cérébrale où se déclarent des crises récurrentes, liées par exemple à une tumeur ou une malformation engendrant des lésions).

Avant toute intervention, un bilan approfondi est réalisé par l’équipe médicale pour mieux localiser le foyer épileptogène et contrôler s’il peut être enlevé, sans risque de handicap.

Pour réaliser ce bilan, l’imagerie cérébrale fonctionnelle (ensemble de techniques d’imagerie médicale permettant d’analyser le fonctionnement du cerveau) est utilisée. Une fois le bilan de l'épilepsie réalisé, le chirurgien fait le choix de la technique chirurgicale.

Si vous êtes soigné pour une épilepsie, conservez une bonne hygiène de vie pour éviter de nouvelles crises. Rendez-vous aux consultations. Elles permettent d’évaluer l’efficacité du traitement antiépileptique, voire de l’adapter à l’évolution de votre maladie. Un accompagnement psychologique peut être proposé.