Migraine : comment vivre avec ?
Qu’est-ce qu’on entend par avoir une migraine ?
La migraine, aussi appelée céphalée, est un mal de tête d’intensité variable mais souvent forte, qui est récurrent, pulsatile et, le plus souvent, unilatéral (il ne touche qu’un seul côté de la tête).
Il peut être accompagné de symptômes digestifs ou neurologiques variés qui se révèlent relativement handicapants au quotidien, notamment en raison de la fréquence des crises (2 ou plus par mois chez 40 à 50 % des patients), de leur durée (plus de 24 heures chez 40 % des patients) et de leur intensité (sévère ou très sévère chez plus de la moitié des patients). Il altère la qualité de vie, nuisant aux relations affectives et compliquant les activités scolaires ou professionnelles.
11 millions de personnes sont touchées par des migraines soit 12 % des adultes et 5 à 10 % des enfants
Les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes
Dans la grande majorité des cas, et sans traitement adéquat, une crise de migraine dure quelques heures, mais chez environ 10 % des personnes elle peut durer plus de 2 jours.
La fréquence de la migraine est également variable d’une personne à l’autre : si vous êtes touché moins de 15 jours par mois, vous êtes considéré comme étant atteint de migraine épisodique ; au-delà, il s’agit de migraine chronique.
Quels sont les symptômes de la migraine ?
Les symptômes ne se limitent pas à des douleurs lancinantes, ils peuvent tout aussi bien toucher le digestif que le sensoriel, et se manifestent parfois sous forme de signes neurologiques annonciateurs appelés « aura ».
La douleur migraineuse
La douleur ressentie peut être modérée ou intense, s’exprimer du côté droit ou gauche de la tête, au niveau d’une tempe, au-dessus ou en-dessous d’un œil, mais elle est toujours pulsatile, au rythme de battements du cœur. Dans 30 % des cas, la douleur est ressentie sur les deux côtés ou à l’arrière de la tête, voire de façon diffuse.
Elle se précède généralement d'une phase d'irritabilité ou de fatigue, avant de progresser rapidement pour atteindre son point culminant 2 à 4 heures après son apparition.
Par ailleurs, au cours de la crise migraineuse, la personne est souvent pâle et ressent une grande fatigue, des troubles de la concentration, de la tristesse et des sensations de vertige.
Les symptômes digestifs
S’il vous est déjà arrivé d’avoir de fortes nausées et de vomir suite au déclenchement d’une crise de migraine, ne vous inquiétez pas c’est normal. Le stress provoqué par la migraine a un impact sur le fonctionnement de votre cerveau et sur le système nerveux.
Bien que le mécanisme reste encore assez mystérieux, les neurones au niveau du tronc cérébral recevraient, pendant une migraine, toutes sortes d'informations incluant des sensations digestives ou de stress, ce qui stimulerait par conséquent le nerf vague. Ce nerf déclencherait alors une contraction du diaphragme et des muscles digestifs.
Les signes sensoriels de la migraine
Peut-être vous a-t-on déjà recommandé de vous isoler dans le noir pour faire passer une migraine et que cela vous a soulagé. Cela s’explique par le fait qu’une difficulté à supporter le bruit (phonophobie), la lumière (photophobie) ou les odeurs (osmophobie) peut survenir durant la crise de migraine. De même, il est possible qu’être touché ou même effleuré par quelqu’un vous paraisse très désagréable.
L’aura
Chez 20 à 30 % des migraineux, la crise est précédée de signes neurologiques annonciateurs appelés « aura », durant entre 30 minutes à 1 heure, qui disparaissent avec l’arrivée de la migraine. Le plus souvent, ils se manifestent sur le côté de la tête opposé à celui de la migraine qui va suivre. Ces signes peuvent se manifester par :
- Des troubles visuels (points lumineux, taches colorées, perception déformée des objets, vision floue, perte d’une partie du champ de vision…) : on parle alors de « migraine ophtalmique » ;
- Des troubles sensitifs (picotements des doigts ou des lèvres) ;
- Des problèmes de langage (difficulté à trouver le mot juste…) ;
- Des troubles de l’équilibre.
La crise de migraine avec aura est trois fois moins fréquente que la migraine sans aura.
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Quelles en sont les causes ?
Même si les causes restent un peu floues, les crises migraineuses sont la conséquence d'une hyperexcitabilité électrique des neurones. Ce phénomène est lui-même lié à une prédisposition génétique, et modulé par des facteurs environnementaux.
La génétique
La douleur de la migraine est causée par une dilatation des vaisseaux cérébraux, notamment les artères des méninges (membranes protégeant le cerveau), elle-même provoquée par une stimulation anormale des nerfs qui innervent les vaisseaux méningés. Elles seraient principalement d’origine génétique.
Il existe d’ailleurs une maladie rare, la migraine hémiplégique familiale, qui est héréditaire et qui survient après la mutation d’un gène. La transmission de la maladie est autosomique dominante, c’est-à-dire que si vous êtes malade, vous avez 50 % de risque de transmettre la mutation à votre enfant. Néanmoins, posséder la mutation ne signifie pas toujours que la maladie s’exprimera. Ce type de migraine est caractérisé par une aura, avec une paralysie transitoire associée à des troubles sensitifs, visuels ou du langage.
Des facteurs déclencheurs
Il a été constaté que l’irrigation sanguine du cerveau était modifiée avant et pendant la crise.
Ainsi, chacun peut attribuer ses migraines à des facteurs déclencheurs variables d’une personne à l’autre. Ça peut être :
- La consommation de certains aliments (le chocolat, la charcuterie ou le café…) ;
- Des facteurs sensoriels (bruit, odeurs, lumière) ;
- La consommation de tabac et d’alcool (vin blanc en particulier) ;
- Le stress, l’anxiété ou une forte contrariété ;
- Un changement dans le rythme de vie, qu’il soit grand (changement de travail, rupture…) ou petit (repas trop copieux ou pas assez, fatigue ou excès de sommeil…) ;
- Des facteurs hormonaux, surtout chez la femme : par exemple, la diminution brutale du taux d'estrogènes en fin de cycle menstruel peut entraîner une migraine dite cataméniale ou menstruelle ;
- Des conditions météorologiques : une chute brutale de la pression atmosphérique par exemple.
Apprenez à éviter les crises
On ne peut pas guérir de la migraine, mais l’on peut tenter de prévenir les crises et contribuer à les espacer.
Un tiers des malades n’ont jamais consulté un médecin et ont recours à l'automédication. Or, les symptômes et les causes d’une migraine varient d’un cas à l’autre et votre médecin traitant saura vous conseiller, notamment en ce qui concerne les médicaments dits « prophylactiques ».
Ces médicaments constituent un traitement de fond, ils ne guérissent pas la migraine, mais vont diminuer l’intensité et la fréquence des crises. Il faudra toutefois faire preuve de patience : l’effet préventif peut prendre 2 à 3 mois avant d’agir.
Tenir un journal vous permettra de déterminer le contexte d’une crise, les circonstances entourant son arrivée, les aliments consommés, votre état psychologique et physique, et votre environnement. Vous pourrez ainsi anticiper vos crises en agissant sur vos habitudes de vie au quotidien. Une bonne hygiène de vie est, dans tous les cas, vivement conseillée (ne pas sauter de repas, pratiquer une activité physique régulière, respecter son cycle de sommeil…).
La migraine entraîne souvent de l’anxiété chez le patient, qui redoute la prochaine crise. Vous pouvez vous orienter vers des méthodes qui pourront vous apprendre à gérer votre stress, mais aussi vous aider à prévenir les crises (yoga, sophrologie, acupuncture, hypnothérapie...).
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C’est la crise ! Comment en sortir ?
Plusieurs solutions peuvent vous aider à soulager la douleur en cas de crise.
Les gestes de base
Si vous sentez qu’une migraine commence à apparaître :
- Allongez-vous dans une pièce sombre et calme.
- Mettez une compresse froide sur votre front.
- Massez-vous le cuir chevelu.
- Exercez une pression sur vos tempes.
Les médicaments en vente libre
Si vous pouvez facilement vous procurer des médicaments sans ordonnance, tels que l’acide acétylsalicylique (aspirine), l’acétaminophène (Tylenol) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en vente libre (ibuprofène, Advil, Motrin, etc.), demandez toujours à votre médecin traitant le traitement recommandé. Si votre crise de migraine est légère, ils seront souvent suffisants pour la calmer, à condition que vous les preniez dès l’apparition des premiers symptômes.
Si vous préférez les solutions naturelles, vous pouvez opter pour des huiles essentielles (menthe poivrée, lavande…) ou des plantes en tisanes ou en gélules (camomille, ginkgo biloba…).
Les médicaments sous ordonnance
Si les médicaments en vente libre ne suffisent pas, il est possible que votre médecin vous prescrive un traitement à base d’antalgiques ou de triptans pour calmer rapidement la douleur.
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Dans tous les cas, gardez à l’esprit qu’il ne faut pas abuser des médicaments à visée antalgique ou des AINS ! En effet, cela pourrait aboutir à la survenue d'une céphalée chronique quotidienne par abus médicamenteux. Il s’agit d’un mal de tête présent plus de 15 jours par mois, évoluant depuis plus de 3 mois, et d’une durée quotidienne supérieure à 4 heures en l’absence de traitement.