Infarctus du myocarde : quand le cœur s’emballe
Parmi les plus fréquentes, on notera l’infarctus du myocarde communément appelé « crise cardiaque » dont on dénombre quelque 120 000 cas par an en France et qui sont à l’origine de 40 000 décès.
AÉSIO mutuelle vous explique comment reconnaître les symptômes de cette maladie et quels sont les moyens pour s’en préserver.
Les maladies cardiovasculaires regroupent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux parmi lesquels : l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque, les maladies vasculaires périphériques, les maladies hypertensives…
Plusieurs facteurs aggravants pouvant aboutir à ces affections sont identifiés mais il existe en contrepartie des solutions pour aider à protéger la santé de son cœur.
L’infarctus du myocarde à la loupe
L'infarctus du myocarde correspond à la destruction d’une partie du muscle du cœur (le myocarde) lorsque celui-ci n’est plus suffisamment approvisionné en oxygène.
Le défaut d’apport en oxygène qui en résulte peut entraîner des lésions du myocarde de gravité variable, allant de l’ischémie (diminution ou arrêt de la circulation artérielle dans une région plus ou moins étendue d'un organe ou d'un tissu) à la nécrose myocardique.
Cela survient lorsque l’une des artères qui l’irrigue se bouche ou diminue brutalement de diamètre : il arrive qu’un fragment de plaque de graisses se détache de la paroi interne d’un vaisseau sanguin pour venir obstruer une artère du cœur. Cela entraine la formation d’un caillot sanguin et au-delà, l’asphyxie d’une partie du cœur.
C’est la forme la plus grave des syndromes coronariens aigus.
Trois formes sont associées à trois degrés croissants d’urgence :
L’angor instable : l'artère coronaire n'est pas totalement obstruée, mais l'angine de poitrine (douleur thoracique survenant derrière le sternum) répond mal au traitement et s'aggrave rapidement.
L’infarctus sans anomalies à l'électrocardiogramme : l'occlusion de l'artère est partielle et les lésions du muscle cardiaque sont limitées.
L’infarctus avec anomalies : l'artère coronaire est complètement bouchée et les lésions du muscle cardiaque deviennent irréversibles en l'absence d'intervention d'urgence.
Le syndrome coronarien aigu s'oppose au syndrome coronarien chronique qui correspond à un angor stable : les douleurs thoraciques sont espacées et conservent les mêmes caractéristiques au fil du temps sans s'aggraver.
Des chiffres récents
En 2020, l'Assurance Maladie a pris en charge les soins pour 99 780 personnes ayant présenté un syndrome coronarien aigu. Les personnes soignées étaient :
Des femmes dans 31,4 % des cas ;
Des hommes dans 68,6 % des cas.
L’âge moyen se situait autour de 69 ans et la part des personnes âgées de plus de 75 ans était de 37 %, dont 46 % de femmes.
58 % des personnes prises en charge avaient une autre maladie cardio-neurovasculaire (AVC, insuffisance cardiaque, artériopathie des membres inférieurs, troubles du rythme cardiaque, embolie pulmonaire, etc.) et 27 % avaient un diabète.
En augmentation chez les femmes
Les maladies cardiovasculaires sont la 1ère cause de mortalité chez les femmes :
35 % de leurs décès dans le monde ;
26 % des leurs décès France, tout âge confondu (dont 18% d’IDM).
Dans la dernière décennie, une augmentation des infarctus du myocarde (IDM) est observée avec une hausse de 5 % chaque année des hospitalisations chez les femmes de moins de 65 ans.
En cas d’IDM, il semblerait que les femmes présentent un profil de risque bien plus sévère : elles sont en moyenne de 10 ans plus âgées, cumulent les facteurs de risque traditionnels avec plus fréquemment un diabète, une hypertension artérielle, une dyslipidémie (taux de cholestérol et/ou triglycérides élevés).
Selon l’Institut de Cardiologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière APHP de Paris
Les symptômes caractéristiques d'un infarctus du myocarde
Lors d'un infarctus du myocarde, la personne ressent de façon brutale une douleur thoracique très intense qui apparaît au repos comme lors d'un effort :
Elle naît à l'arrière du sternum et agit comme un étau ;
Elle peut s'étendre dans les mâchoires, le bras gauche (voire les deux bras) et le dos ;
Elle est persistante, ne cède pas spontanément et s'accompagne parfois de pâleur, de malaise, de sueurs, d'essoufflement, de nausées, d'éructations, voire d'angoisse.
Chez la femme, l’IDM peut parfois survenir sans douleur et ces dernières peuvent éprouver des symptômes plus subtils qui ne sont pas reconnus comme étant des signes d’un accident cardiovasculaire :
Une douleur thoracique ;
Un essoufflement ;
Des palpitations ;
Un étourdissement ;
Une fatigue intense ;
Des brûlures d’estomac ;
Des nausées ;
Des vomissements ;
Des sueurs
Une sensation de poids sur les épaules.
Un infarctus peut parfois passer inaperçu
Quels que soient les symptômes et lorsqu’ils durent au-delà de cinq minutes et ne disparaissent pas avec du repos, il est indispensable de contacter le 15 (le SAMU) ou le 112 (numéro d’urgence européen).
Quels sont les facteurs de risque ?
Hommes et femmes : des facteurs multiples
Plusieurs facteurs aggravants sont identifiés et « classés » selon leur nature : certains d’entre eux peuvent être limités voire évités et d’autres s’avèrent plus difficilement modifiables.
Les facteurs non modifiables…
L'âge et le sexe : la probabilité d'avoir un accident cardiovasculaire augmente après 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme.
Les antécédents familiaux : le risque cardiovasculaire est augmenté lorsqu’un parent proche a présenté une maladie cardiovasculaire à un âge précoce (AVC avant 45 ans, infarctus du myocarde ou mort subite du père ou frère avant 55 ans, de la mère ou sœur avant 65 ans).
Des facteurs environnementaux comme la pollution atmosphérique ont également été identifiés comme des facteurs de risque de cardiopathies ischémiques dont l’infarctus du myocarde.
… face à des facteurs sur lesquels on peut agir
La mauvaise hygiène de vie demeure globalement l’ennemi public n°1 et plusieurs facteurs dits « modifiables » influent généreusement sur l’apparition des maladies cardiovasculaires : le tabagisme (et notamment pour les femmes, l’association tabac / pilule contraceptive), le manque d'activité physique, une mauvaise alimentation et l'usage nocif de l'alcool ou encore le stress.
Le tabagisme qui favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l'apparition de troubles du rythme cardiaque. Le risque est proportionnel à la consommation de tabac, mais il n'y a pas de seuil de consommation au-dessous duquel le tabagisme (même passif) ne représente pas un réel danger.
Le diabète : en cas de diabète mal contrôlé, l'excès de glucose dans le sang peut endommager les parois des artères.
L'hypertension artérielle : la tension artérielle correspond à la pression exercée par le sang sur les parois des artères. Une hypertension décelée les fragilise de fait.
Un taux élevé de cholestérol : en cas d'alimentation trop grasse, de surpoids ou d'obésité ou en l'absence d'activité physique, le « mauvais » cholestérol augmente et s'accumule sur les parois des artères sous forme de dépôts graisseux qui peuvent ralentir alors et bloquer la circulation du sang : c'est l'athérosclérose.
Le surpoids et l'obésité : en limitant l’apport de graisses et de sucres, on évite l'excès de poids qui oblige le cœur à travailler plus et aggrave le risque d'apparition des maladies cardiovasculaires.
La sédentarité : il est essentiel de bouger davantage en réalisant 30 minutes d’activité physique par jour : marcher dès que possible, utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur, voyager debout dans les transports en commun, se rendre au travail à vélo, jardiner, bricoler, etc. Sans oublier de pratiquer une activité sportive régulière.
L'alcool : il est important de modérer sa consommation d'alcool afin de ne pas dépasser 10 verres d'alcool standard par semaine (2 verres standard par jour) et d'avoir des jours dans la semaine sans consommation.
Source : Assurance maladie
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D’autres facteurs propres aux femmes
Les fluctuations hormonales associées au cycle menstruel, à la grossesse et à la ménopause peuvent influencer la façon dont les femmes ressentent et réagissent à la douleur. Cela peut rendre plus difficile la perception de la douleur cardiaque et retarder son diagnostic :
Avant la ménopause, les femmes ont quatre fois moins de risque de faire un infarctus que les hommes mais la proportion de femmes jeunes qui en sont victimes a toutefois tendance à accroître, notamment en raison de l'augmentation du tabagisme féminin, du surpoids et de la prise de certains types de contraceptifs hormonaux.
Après la ménopause, les risques d'infarctus du myocarde sont équivalents pour les deux sexes. L'arrêt de la production d'œstrogènes dû à la ménopause a un impact significatif sur le système cardiovasculaire des femmes puisque les œstrogènes ont un effet protecteur sur les vaisseaux sanguins.
Enfin, la grossesse peut exercer un stress sur le cœur et les vaisseaux sanguins, en particulier en cas de pré-éclampsie, de diabète gestationnel ou de complications graves. Les femmes qui ont eu des problèmes de santé pendant la grossesse peuvent être plus à risque de développer des maladies cardiovasculaires sur le long terme.
Source : Univers pharmacie (Agrée par le Ministère de la Santé).
L'insuffisance cardiaque, une campagne qui touche au cœur (Campagne de l’Assurance maladie)
Aujourd’hui, l’insuffisance cardiaque touche 1,5 million de Français, notamment les plus de 60 ans. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre pourrait croître de 25 % tous les 4 ans. Malgré sa progression dynamique, l’insuffisance cardiaque et ses symptômes restent peu connus de la population. Ainsi, en France, entre 400 000 et 700 000 personnes en souffrent sans le savoir.
La campagne s’adresse d’abord aux personnes de plus de 60 ans mais aussi à leur entourage et aux professionnels de santé qui les suivent, pour mieux faire connaître la maladie et inciter les patients à dialoguer avec les professionnels de santé autour des signes d’alerte.
En 2024, un nouveau volet est lancé avec un dispositif de communication qui s’adresse également aux patients touchés. Objectif : améliorer leurs connaissances de la maladie et des bons gestes à adopter pour mieux vivre avec.
Quel traitement propose-t-on en cas d’IDM ?
Le traitement immédiat de l'infarctus du myocarde se fait par :
L’angioplastie (envisagée si le délai d'intervention est court, moins de 90 minutes depuis le début des symptômes d'infarctus et jusqu’à 120 minutes au maximum) : cela consiste à introduire un cathéter par une artère du bras, à le pousser jusqu'à l'artère coronaire obstruée, à dilater les parois de celle-ci à l’aide d’un ballonnet gonflable et ce, afin de restaurer la circulation sanguine. S’ensuit alors la pose d’un stent pour maintenir l’artère dilatée.
Ou par la thrombolyse : cela consiste à désagréger par médicament les thrombus (caillots sanguins) obstruant les vaisseaux sanguins et ainsi à rétablir la circulation sanguine.
Le traitement au long cours après un IDM
Le bilan cardiovasculaire
Pendant l'hospitalisation, la prise de tension artérielle et l'examen cardiovasculaire sont réguliers et un bilan complémentaire est réalisé (bilan sanguin, échodoppler cardiaque, une coronarographie, des ECG, une scintigraphie cardiaque...)
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La mise en route d'un traitement de fond
Le traitement est adapté aux résultats du bilan cardiaque.
Il est prescrit à la sortie de l'hôpital par le cardiologue puis, ultérieurement, par le médecin traitant.
Il comporte un traitement par des médicaments et un changement de mode de vie.
Son objectif est d’éviter l'aggravation ou la récidive de l'infarctus et intervient sur plusieurs volets :
Traiter les éventuelles complications ;
Corriger les facteurs de risque cardiovasculaire ;
Eviter les autres atteintes de la maladie cardiovasculaire.
Indépendamment de certains facteurs sur lesquels il est difficile d’agir, s’éloigner des maladies cardiovasculaires reste tout à fait possible lorsque l’on décide de devenir acteur de sa santé.
Cela passe par des petits gestes quotidiens qui permettent à chacun de suivre une bonne hygiène de vie via une alimentation équilibrée, l’arrêt du tabac, une consommation d’alcool modérée, la perte de poids lorsque nécessaire, la pratique d’une activité physique régulière et pour les femmes, la prise en charge de sa santé hormonale.
Enfin, il est essentiel pour chacun d’avoir un suivi avisé et régulier par son médecin traitant, voire son cardiologue, notamment en cas de facteurs héréditaires avérés ou de premiers signaux d’alerte.
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