Pourquoi est-ce important de se faire vacciner ?

Quelles sont les bénéfices de la vaccination ?
Pour se protéger soi-même
La vaccination renforce votre système immunitaire. Elle vous aide à vous défendre contre des maladies parfois graves, voire mortelles (comme la rougeole, la grippe, la méningite ou encore le Covid-19). Grâce à elle, vous avez moins de risques de tomber malade, et si vous êtes infecté malgré tout, les symptômes sont souvent plus légers.
Pour protéger les autres
La vaccination joue un rôle de prévention des maladies. En vous vaccinant, vous évitez aussi de transmettre la maladie à votre entourage, surtout aux personnes vulnérables : les bébés, les personnes âgées, ou celles avec un système immunitaire affaibli. C’est ce qu’on appelle l’immunité collective : plus il y a de gens vaccinés, moins le virus circule.
Qui peut se faire vacciner ?
Presque tout le monde peut se faire vacciner ; les bébés et les enfants, les adolescents, les adultes, les personnes âgées et les personnes fragiles. Cependant, il faut tout de même respecter certaines recommandations selon l’âge, l’état de santé et les vaccins concernés.
Respecter les contre-indications
- Certaines situations médicales particulières peuvent nécessiter de reporter ou d’éviter l’administration de certains vaccins. Par exemple :
- Des personnes atteintes de maladies chroniques ou suivant des traitements comme la chimiothérapie, qui affaiblissent le système immunitaire ;
- Des réactions allergiques graves, bien que très rares, à des composants spécifiques d’un vaccin ;
- Un état de santé momentanément altéré, comme une forte fièvre ou une infection sévère le jour prévu de la vaccination.
Ces contre-indications peuvent varier selon le type de vaccin. Si vous avez le moindre doute concernant votre situation ou celle de votre enfant, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Il saura vous guider et vous informer pour prendre la meilleure décision en matière de vaccination.
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La vaccination comporte-t-elle des risques ?
Comme tout acte médical, la vaccination peut entraîner des effets secondaires : douleur, rougeur ou gonflement au point d’injection, fatigue passagère, fièvre légère, maux de tête ou courbatures. Mais dans la grande majorité des cas, ces effets sont bénins et temporaires. Ils montrent que le corps réagit au vaccin et commence à développer une protection.
Dans de très rares cas, une réaction allergique sévère peut survenir (comme une anaphylaxie, qui est une réaction allergique sévère pouvant engager le pronostic vital. Elle se manifeste chez une personne déjà sensibilisée lors d’un nouveau contact avec l’allergène en cause), généralement dans les minutes suivant l’injection. C’est pourquoi la vaccination est toujours faite dans un cadre sécurisé par un médecin, un pharmacien ou une infirmière… sous surveillance médicale.
Quels sont les vaccins obligatoires et recommandés selon l’âge ?
Un certain nombre de vaccins nous protègent au quotidien. Certains sont obligatoires, d’autres recommandés en fonction de l’âge.
Chez les nourrissons (0 à 2 ans)
Depuis 2018, 11 vaccins sont obligatoires avant l’âge de 2 ans. Ils sont généralement combinés pour réduire le nombre d’injections. Il s’agit des vaccins diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, haemophilus influenzae de type b (Hib), hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, pneumocoque, et méningocoque C. Ces vaccins sont administrés entre 2 mois et 18 mois, selon un calendrier précis.
Chez les enfants et adolescents
Des rappels sont nécessaires pour maintenir l’immunité. Le vaccin contre le papillomavirus (HPV) est recommandé dès 11 ans, et fortement encouragé, notamment pour prévenir certains cancers (cancer du col de l’utérus, de l’anus, etc.).
Chez les adultes selon leur situation
Il est important de faire des rappels réguliers contre la diphtérie, le tétanos et la polio (tous les 20 ans à l’âge adulte, puis tous les 10 ans après 65 ans). Certaines professions (personnel de santé, crèches, etc.) peuvent être soumises à des obligations vaccinales supplémentaires. En cas de voyage, des vaccins spécifiques peuvent être obligatoires (ex : fièvre jaune).
Chez les seniors et personnes à risque
Le vaccin contre la grippe saisonnière est fortement recommandée chaque année, de même que celui contre le Covid-19 selon l’âge et les risques. Celui contre le zona est conseillé à partir de 65 ans et également celui contre le pneumocoque pour les personnes fragiles.
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Le vaccin contre la grippe saisonnière peut être pris en charge
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Quelle est la prise en charge des vaccins et de leur administration ?
Les vaccins rendus obligatoires sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, y compris leur administration (c’est-à-dire l’injection par un professionnel de santé).
Pour les vaccins recommandés (grippe saisonnière, papillomavirus (HPV)...), ceux-ci sont en général remboursés à 65 % par l’Assurance maladie. Le reste peut être pris en charge par une complémentaire santé. Certaines campagnes de vaccination (comme celle contre la grippe) permettent une prise en charge à 100 % pour les personnes à risque ou âgées.
Interview avec Dr Guillaume HAJOST, Médecin coordonnateur à la Résidence Beausoleil, Mutualité française Sud Rhône-Alpes
Quels sont, en pratique, les différents types de vaccins ?
On peut grossièrement les classer en quatre familles. D’abord, les vaccins vivants atténués : on injecte un virus ou une bactérie encore vivante, mais tellement affaiblis qu’ils ne peuvent plus provoquer la maladie tout en déclenchant une très bonne réponse immunitaire. Ensuite viennent les vaccins dits « inactivés » : le micro-organisme est tué ou bien on n’en conserve que des morceaux – par exemple une protéine de surface – que l’organisme reconnaît comme étrangers. La troisième famille repose sur des vecteurs viraux : on utilise un virus inoffensif comme cheval de Troie pour faire entrer le gène qui code l’antigène. Enfin, les plus récents sont les vaccins à acide nucléique, notamment l’ARN messager : on injecte directement l’instruction génétique, et nos cellules fabriquent l’antigène elles-mêmes.

Quels bénéfices le grand public doit-il absolument connaître ?
Le premier, c’est la chute spectaculaire de la mortalité. Chaque fois qu’un vaccin est introduit, on voit le nombre de décès s’effondrer. Le deuxième bénéfice, moins visible, mais tout aussi important, concerne les séquelles : poliomyélite et paralysies, rougeole et lésions cérébrales, oreillons et surdité… Tout cela devient rarissime quand la couverture vaccinale est bonne. Troisième point : même quand un vaccin ne bloque pas l’infection à 100 %, il réduit la gravité, typiquement la grippe ou le Covid-19, où l’on évite la réanimation ou les formes graves et longues. In fine, tous ces effets se traduisent par une espérance de vie plus longue dans les pays où l’on vaccine systématiquement.
Pourquoi faut-il respecter scrupuleusement le calendrier et les rappels ?
Les anticorps ne vivent pas éternellement dans le sang ; leur durée varie selon le vaccin et selon la personne. Les calendriers ont été calibrés pour couvrir les nourrissons justement au moment où chaque maladie serait la plus dangereuse pour eux. Si l’on décale une dose ou que l’on zappe un rappel, on risque de redescendre sous le seuil de protection, pour soi-même et pour les plus fragiles autour de soi.
Quelles fausses idées souhaiteriez-vous déconstruire ?
La plus tenace, c’est : « On ne voit plus ces maladies, donc autant arrêter les vaccins ». Si on ne les voit plus, c’est précisément parce qu’on vaccine ! Autre mythe : « Les vaccins sont plus dangereux que la maladie ». Les chiffres de pharmacovigilance montrent qu’en France il y a entre dix et cinquante fois plus de décès liés au paracétamol qu’à l’ensemble des vaccins réunis. Dernière croyance : « Un nourrisson reçoit trop de vaccins à la fois ». En réalité, il affronte des milliers d’antigènes chaque jour rien qu’en respirant ou en mettant ses jouets à la bouche. Les quelques antigènes injectés lors d’une consultation représentent une goutte d’eau pour son système immunitaire.
Peut-on administrer plusieurs vaccins en même temps à un enfant ?
Sans problème. Certaines associations sont même nécessaires pour être pleinement efficaces, la fameuse injection diphtérie-tétanos-poliomyélite, par exemple. À l’inverse, on ne propose plus le tétanos seul : isolé, il suscite une réponse immunitaire moins solide.
Les vaccins sont-ils vraiment sûrs ?
La chaîne de fabrication est l’une des plus contrôlées au monde : normes de production strictes, essais cliniques en plusieurs phases, puis surveillance continue une fois le vaccin sur le marché. En France, la procédure d’autorisation est longue, ce qui nous donne un recul de plusieurs années avant la mise à disposition du public, le vaccin contre le papillomavirus a été suivi pendant vingt ans avant d’être recommandé.
Est-ce la baisse de la couverture vaccinale qui explique le retour de certaines maladies ?
C’est la cause numéro une, oui. On l’a vu avec quelques cas récents de poliomyélite en Italie : là où la vaccination et les rappels étaient négligés, le virus a pu circuler de nouveau. S’ajoutent ensuite les voyages internationaux et les zoonoses, la variole du singe en est un bon exemple. Bref, la vaccination est à la fois une protection individuelle et un acte de solidarité : quand tout le monde joue le jeu, même ceux dont le système immunitaire répond mal au vaccin restent protégés grâce à la barrière collective.