Femmes et cancers : pas de fatalité, nous avons les moyens d’agir
À l’occasion d’un partenariat avec Marie-Claire pour Octobre Rose, nous avons mené un questionnaire sur « Le rapport aux femmes à la prévention et leur perception du cancer ». Cet article est issu du dossier dédié à la « Santé au féminin ».
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Vous le savez déjà : 4 cancers sur 10 seraient directement liés à notre mode de vie.
Pour qu’une cellule devienne cancéreuse, il faut que l’un ou plusieurs de ses gènes aient muté. Ces mutations, qui résultent d’une prédisposition génétique dans 10% des cas de cancers, sont souvent provoquées ou favorisées par notre environnement ou nos modes de vie.
La bonne nouvelle ? Chacune d’entre nous peut rompre ce cycle en diminuant les risques.
Comment ? En adoptant la formule magique 0 / 5 / 30 au quotidien : 0 tabac, 5 fruits et légumes minimum et 30 minutes d’activité physique dynamique.
Le sport, c’est vital !
« Il faut absolument bouger », alerte le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport à l'Université Rennes-1. Et ce, dès le plus jeune âge ! Entre 1971 et 2011, les capacités physiques des enfants ont diminué de 25% !
Ce n’est pas juste un "plus" pour notre santé, c’est vital ! La bonne dose : 30 minutes par jour d’activité physique qui essouffle modérément pour les adultes – les femmes ne doivent pas se contenter d’une heure en moyenne par semaine ! ¹ -, et 1h par jour pour les enfants (skate, frisbee, vélo, marche rapide, foot…).
« Leurs parents et l’école doivent vraiment leur expliquer comment prendre soin de leur corps, bouger, bien manger… ». Aux garçons ET aux filles ! « Car on entend encore trop souvent que la danse, c’est pour les filles, le foot, le rugby et le judo, pour les garçons ! », regrette Anaïs Bounouar, responsable de la section féminine du Stade Malherbe de Caen.
Les filles sont tout aussi capables de s’entraîner intensément ! Les bienfaits du sport, physiologiques et psychologiques, sont universels : renforcement musculaire, meilleure estime de soi, sociabilité renforcée…
En plus de limiter la prise de poids (responsable de près de 20.000 nouveaux cas de cancers en 2020 selon l’Inca) et de favoriser un bon sommeil – « visez 7h de sommeil pour bien récupérer », précise Patrick Lemoine, docteur en neurosciences-, pratiquer une activité physique régulière diminue de 20 à 30% les risques de développer une pathologie chronique comme le cancer.
Pour les femmes atteintes de cancer du sein, bouger régulièrement diminue le risque de mortalité de 30% et de récidive de 35%.
Être actrice de sa santé
« En complément de ces règles d’hygiène de vie, il faut vraiment insister sur les facteurs de risques majeurs que sont l’alcool et le tabac », indique Anne Feyler, docteur en santé publique et médecin coordonnateur du site Charente-Maritime du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) de Nouvelle-Aquitaine.
Impliqués dans la survenue de très nombreux cancers, sein, foie, poumon, voies aérodigestives supérieures, vessie…, « il n’est jamais trop tard pour agir ! ». Diminuer ou arrêter sa consommation, c’est gagnant-gagnant !
- 5 ans après avoir fumé la dernière cigarette, le risque de cancer du poumon est réduit de moitié. Et continue de baisser avec les années.
- Pour ce qui est de l'alcool, comptez 10 ans après l'arrêt de sa consommation pour voir diminuer les probabilités de développer un cancer des voies aérodigestives. Après 20 ans, le niveau est le même que pour quelqu'un n'ayant jamais bu !
D'ailleurs, d'après l'enquête AÉSIO mutuelle menée avec Harris Interactive, la majorité des femmes âgées de 18 à 24 ans affirme maîtriser leur consommation d’alcool : moins de 5 verres par semaine, soit moitié moins que le seuil maximal recommandé.
Bonne nouvelle, 91% de la population française déclare avoir une consommation inférieure ou égale à la limite recommandée de 10 unités d'alcool /semaine.
- Le manque d'équilibre alimentaire est lui aussi une des principales causes de dégradation de la santé.
À l'inverse, malgré une bonne connaissance des messages de prévention autour des 5 fruits et légumes par jour dont la réputation n'est plus à faire, seulement un tiers de la population consomme quotidiennement ces quantités.
- Autre arme pour faire reculer le cancer, ne pas faire la politique de l’autruche ! Remettre au lendemain les rendez-vous de dépistage (sein, cancer colorectal, cancer du col de l’utérus, mélanome…) n’a jamais sauvé personne : « Contrairement aux programmes de dépistages des cancers du sein, du cancer colorectal et du col de l'utérus qui permettent, en les diagnostiquant plus précocement, d'améliorer les chances de guérison et d'alléger les traitements de ces maladies. Ces gestes très simples peuvent vous sauver la vie. Rapprochez-vous de votre médecin traitant pour faire le point », ajoute Dr Anne Feyler.
- Dernière piste pour préserver votre capital santé, limitez l’automédication !
Si, comme 75%² des femmes de 35 à 49 ans, vous piochez dans votre armoire à pharmacie pour vous soigner, par manque de temps ou de moyens, ou parce que vous avez du mal à obtenir un rendez-vous médical, vous prenez le risque de masquer certains symptômes et de passer à côté d’une pathologie plus grave si cette pratique n’est pas encadrée par votre médecin. Sans compter les éventuelles interactions médicamenteuses ou les risques de surdosage.
Mieux vaut donc toujours passer par la case conseils en pharmacie !
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¹ ² Sondage AÉSIO mutuelle x Harris interactive sur la santé au féminin, enquête réalisée en ligne du 29 avril au 6 mai 2021. Échantillon de 2.027 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Prendre soin de soi
« Souvent débordées, les femmes n’ont pas toujours le temps de penser à elles », souligne Elodie Lévy, directrice de la Prévention et de la Promotion de la Santé au sein d’AÉSIO mutuelle. Raison pour laquelle nous souhaitons leur souffler les bons gestes, les bonnes attitudes pour vivre en meilleure santé ».
Cela s’inscrit bien au-delà de la prise en charge d’actes de prévention (vaccins, sevrage tabagique…), de forfaits pour les consultations de nutritionnistes, psychologues, sophrologues proposés dans les garanties de couverture santé. « Nous multiplions les actions de sensibilisation et nous associons à de nombreux événements en faveur du dépistage » :
- Sur le terrain, nous avons noué des partenariats forts dans nos régions, en participant à de nombreuses courses solidaires, "Boucles roses" avec la branche professionnelle de la coiffure, Demoiselles du Bugatti au Mans…
- En septembre, le Rallye des Deuch’S, #cancertousconcernés, a repris la route à travers la France pour sensibiliser les femmes à la prévention solaire, aux cancers du sein, colorectal, des voies respiratoires liés au tabac et à l’amiante…
- Une expo photos, "Ce lien qui les unit", met en lumière des binômes, patient-e et soignant-e ou proche… et des podcasts donnent la parole à des témoins qui abordent leur expérience du cancer, de l’annonce à la résilience ;
- Autre moment fort, nous avons proposé une webconférence sur le thème "Cancer du sein : le dépistage et après ?" avec AÉSIO Santé, la Ligue le CRCDC et Coquelicot 42, début novembre.
- Et toujours en fil rouge, sur le site ensemble.aesio.fr, de nombreux articles, conférences en replay pour informer, prévenir, soutenir…
- sans oublier la communauté Instagram "Martine & son crabe", active et réactive.
Agir ensemble, c’est aussi…
- Un partenariat avec les associations Laurette Fugain (cancers du sang), ImaGyn (cancers gynécologiques et sensibilisation à la vaccination contre le HPV – filles ET garçons !) et le navigateur Nicolas Jossier (lymphome) ;
- L’offre AÉSIO santé Pro (offre à destination des professionnels indépendants) avec un forfait "Mieux vivre les pathologies lourdes" ;
- La garantie complémentaire maladies graves avec le versement d’un capital forfaitaire si une maladie grave est déclarée ;
- Le pack accompagnement cancers et des dispositifs d’action sociale, grâce au Fonds de solidarité (mail) pour proposer des aides exceptionnelles aux adhérentes en cas de coups durs ;
- L'assistance IMA : une enveloppe budgétaire pour les soins de supports, services annexes, de la lingerie médicale aux compléments alimentaires, en passant par le sport et les soins de médecine complémentaire.