Les chantiers d’insertion créent du lien en pleine crise sanitaire

À l’heure de la crise sanitaire due à la COVID-19, doublée d’une crise économique, la photographe Corinne ROZOTTE raconte en images le travail essentiel des équipes d’un chantier d’insertion, créatrices de liens socio-professionnels pour les personnes en situation de retour à l’emploi.

Favoriser la réinsertion dans la société par l’activité professionnelle

En décembre dernier, la photographe Corinne ROZOTTE s’est rendue sur les chantiers d’insertion professionnelle Défis 52 et Défis 21 pour le compte d'AÉSIO mutuelle.

La photographe nous fait découvrir, en images, le travail essentiel des équipes d’un chantier d’insertion, créatrices de liens socio-professionnels pour les personnes en situation de retour à l’emploi.
Les ateliers et chantiers d’insertion jouent un rôle majeur pour accompagner les personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles. En période de crise sanitaire, ces structures s’adaptent et innovent pour préserver leur mission sociale.

Le chantier Défis 52 est une entreprise sociale apprenante dont l’objectif est l’insertion sociale et professionnelle par l’activité économique. Elle s’adresse aux publics les plus fragiles ayant des difficultés à trouver un emploi. ”

Corinne ROZOTTE Photographe

Un acteur majeur de l’ESS en Bourgogne Franche Comté

David Horiot est directeur du chantier Défis 52, et fait partie des 5 cofondateurs de l’association créée en 1997. Implanté en Haute Marne et en Côte-d’Or, c’est selon son directeur "l’ancrage territorial" qui définit le mieux ce chantier d’insertion professionnelle.

Défis 52 compte 40 salariés permanents et 200 salariés en parcours d’insertion, répartis sur deux sites : Langres et Dijon. L’accompagnement de Défis 52 s’articule autour de trois aspects : le social, l’apprentissage et bien évidemment le travail en lui-même. Il dure en moyenne 13 mois.

Reconvertir l’activité pour répondre aux enjeux de la crise

Sur le site de Langres, l’atelier de confection manuelle fabrique des objets en tissus recyclés comme des sacs en jeans ou encore des bavettes pour enfants. Dès les débuts de la crise sanitaire, l’atelier a été reconverti en atelier de confection de masques grand public.

Pour Odile, encadrante de cet atelier, ce challenge restera une grande expérience où il a fallu faire preuve d’ingéniosité, de rapidité et d’un bel esprit d’équipe.
Aliona est employée polyvalente à l’atelier de confection manuelle de Défis 52 et y travaille depuis plus d’un an et demi. Depuis avril 2020 ce sont 70.000 masques qui ont été vendus et produits par Défis 52, auxquels s’ajoutent 30.000 masques confectionnés en sous-traitance dans le cadre du projet Résilience, né pendant le premier confinement.

David Horiot cofondateur et directeur de l'association d'intégration Défis 52 — *David Horiot, cofondateur et directeur de l’association Défis 52 créée en 1997.*
📸 *Corinne Rozotte*

Odile encadre l'atelier confection manuelle d'objets en tissu recyclé -Défis 52 — *Odile, encadrante de l’atelier de confection manuelle, fabrique des objets en tissu recyclé.*
📸 *Corinne Rozotte*

Aliona, employée de confection coud des masques - Défis 52 — *Aliona, employée polyvalente, est particulièrement douée pour la couture. Elle assemble un masque grand public.*
📸 *Corinne Rozotte*

réunion dans les bureaux de Défis 52 — *Réunion dans les bureaux de Défis 52.*
📸 *Corinne Rozotte*

Un cadre de travail historique et naturel

À une dizaine de kilomètres de Langres, se trouve le chantier « Aménagement paysager et Recréation de jardin » au Château du Pailly, un monument datant de la Renaissance. Emmanuel, 33 ans, et Gilles, son encadrant, soulignent l'opportunité de pouvoir travailler dans ce cadre exceptionnel !

Il s’agit d’un site appartenant à l’Etat et géré par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Les équipes de Défis 52 s’occupent exclusivement du parc du château. Ce sont elles qui, en collaboration avec un architecte des Bâtiments de France, ont, à partir de 2016, créé le jardin paysager à la française. Elles sont aujourd’hui en charge de son entretien.

Une ferme agroécologique pour des circuits plus courts

Anaïs est encadrante technique et chef du chantier « Terre du Canal » à l’écluse d’Ouges dans le département de la Côte d’Or, et Michael, un des dix salariés polyvalents de ce chantier initié depuis un an par Défis 21. Leur objectif : réaliser une ferme agroécologique sur un hectare réparti le long du canal de Bourgogne avec vente directe et en circuit court de ses produits bio : fruits, légumes, œufs et même conserves !

Le projet, retardé à cause de la crise sanitaire, devrait être pleinement opérationnel à l’été 2021.

Egayer le paysage urbain

Sur le chantier « Créa » de Défis 21, Ahmed, stagiaire à l’Ecole de la deuxième chance (E2C) et Joëlle salariée polyvalente, décorent les transformateurs électriques à Chevigny-Saint-Sauveur.

Cet atelier réalise également d’autres fresques murales toujours en accord avec le paysage urbain et les demandes spécifiques de la commune.