Connaissez-vous le syndrome du bébé secoué ?
Chiffres clés
- 400 à 500 nourrissons en sont victimes chaque année* ;
- Le chiffre a doublé pendant la pandémie en région parisienne* ;
- 10 à 40 % des bébés secoués décèdent ;
- 75 % des nourrissons qui survivent auront des séquelles graves et définitives (troubles de la parole, cécité, retard mental, déficit ou handicap moteur, épilepsie) ;
- Les enfants de moins de 6 mois et d’1 an sont les plus touchés*.
*Etude de l’hôpital Necker 2022
Quels sont les symptômes du bébé secoué ?
Il peut y avoir des symptômes immédiats chez le nourrisson :
- Le bébé est assommé, il somnole de manière inhabituelle ;
- Il présente des troubles de la conscience, qui peuvent aller jusqu’au coma ;
- Il a du mal à respirer, voire même un arrêt respiratoire ;
- Il montre des troubles du tonus. Il tient moins bien assis, il est tout mou comme une poupée de chiffon ou au contraire son corps est rigide ;
- Il fait des convulsions (ses bras et ses jambes se raidissent ou se mettent à bouger dans tous les sens) ;
- Il vomit ou alors il refuse de manger ;
- Il est tout pâle ;
- Il manifeste des troubles oculaires, il louche ou il bouge les yeux anormalement.
Autant de symptômes qui doivent vous alerter. Si vous observez l’un ou plusieurs d’entre eux, appelez immédiatement le 15 ou le 112.
Quelles séquelles pour l’enfant ?
L’enfant peut conserver de lourdes séquelles à vie. En effet le cerveau est directement touché et les dommages internes sont souvent sévères : des troubles du comportement, de l’attention, des convulsions, un retard du développement psychomoteur, une déficience intellectuelle, des troubles cognitifs ou un retard des apprentissages tels que la lecture, la parole…
Pourquoi en arrive-t-on à secouer son enfant ?
Un nourrisson, dès sa naissance, réclame plusieurs fois par jour le biberon ou la tétée, de jour comme de nuit. Cependant l’enfant peut également pleurer, car il a froid, chaud, soif ou alors il veut simplement être rassuré ou réconforté.
Vous êtes fatigué et vous vous sentez démuni ? Vous ne savez plus quoi faire ? Vous ne comprenez pas ce qu’a votre bébé, les pleurs incessants stressent, vous êtes sur le point de craquer. Ne le manipulez pas brusquement, soyez vigilant. Prenez garde à ne pas le secouer.
Votre bébé aime être bercé, blotti dans vos bras, c’est rassurant pour lui. Reconnaître votre odeur, votre voix ou votre chaleur le sécurise. Mais attention, le bercer ne veut pas dire le secouer.
Ne bercez pas votre bébé trop fort ! Le bercement le plus efficace, qui doit être régulier, cadencé et sans secousses violentes doit être compris entre 60 et 70 oscillations par minute. C’est le rythme des battements du cœur au repos.
Quelques conseils si votre bébé pleure trop
Si votre enfant pleure beaucoup, vous ne savez pas pourquoi, vous n’arrivez pas à le consoler malgré tous les soins que vous lui avez apportés (changé la couche, donné à manger, contrôlé la température…) voici quelques pistes pour le calmer et l’apaiser :
- Prenez-le dans vos bras ;
- Frottez-lui doucement le ventre ;
- Mettez de la musique douce ou chantez-lui une berceuse ;
- Installez-le dans un porte bébé ou une poussette et promenez-le, les mouvements lents et réguliers l’apaiseront ;
- Donnez-lui la tétée ou une tétine qui lui permettront de le détendre ;
- Mettez-le dans un endroit calme (sans télévision et lumière). Trop de bruit déclenche ou empire les pleurs ;
- Vous pouvez lui donner un bain avec une eau à 37 degrés tout en le rassurant.
Comment faire quand on est « au bout du rouleau » ?
Vous pouvez à certains moments de la journée ou du soir être irritable, fatigué pour des raisons qui ne sont pas toujours identifiables. Votre bébé est lui aussi stressé, il n’arrête pas de pleurer et cela ne fait qu’amplifier votre tension. Vous ne savez plus comment vous y prendre. Il existe des moyens, dans ces moments pour faire retomber la pression.
Essayez de vous détendre car votre bébé ressent votre stress. Vous vous sentez fatigué, vous ne supportez pas les pleurs de votre bébé ? La première chose à faire est de l’allonger dans son lit et de sortir de la pièce. Isolez-vous quelques minutes dans une autre pièce, respirez, écoutez une musique zen, buvez un thé ou un rafraîchissement... Vous pouvez aussi prendre une douche, passer l’aspirateur, faire quelques exercices de yoga, appeler une amie ou un parent pour vous aider... Dans tous les cas, accordez-vous un petit temps pour vous avant de vous occuper de votre enfant.
Autre solution : vous pouvez sortir prendre l’air ou faire une balade en plaçant votre bébé dans un porte-bébé ou une écharpe. Le contact rassure, apaise bébé et réduit ses pleurs. Au moment du coucher, bercez votre bébé, fermez les volets, emmaillotez-le ou parlez-lui d’une voix douce. Mettez une veilleuse qui diffuse un bruit d’ambiance ou de la musique douce. Et si vous n’arrivez toujours pas à calmer votre enfant, demandez à une personne de confiance ( grands-parents…) de prendre le relai le temps de vous détendre.
Si malgré tous ces conseils, vous avez l’impression que vous allez craquer, gardez à l’esprit qu’il y a quelqu’un qui peut vous aider et vous soutenir, appelez les numéros suivants :
- "Allô enfance en danger" au 119, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ;
- ou "Allô parents bébé" au 0 800 00 3456 (appel gratuit et anonyme) du lundi au vendredi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures.
AÉSIO mutuelle
Découvrez nos surcomplémentaires santé
Des médecines complémentaires existent pour vous aider au quotidien en cas de stress: psychologue, psychothérapeute, acupuncteur, homéopathe…
Ne confondez pas jeux et secouement
Il n’y a pas de danger à jouer avec son enfant. Le secouement est un geste extrêmement violent, que l’on ne retrouve pas dans le jeu. Il est très important de jouer avec son bébé, le jeu aide à son épanouissement et son développement. Toutefois, quelques précautions sont à prendre en considération.
Maintenez toujours la tête de votre nourrisson quand vous le prenez dans vos bras ou que vous jouez avec lui.
Adaptez les jeux en fonction de son âge. Ne le lancez pas en l’air, ne le faites-pas tourner à bout de bras, ne le faites pas bondir brutalement sur vos genoux, ne faites pas de jogging avec votre nourrisson sur le dos ou contre votre poitrine.
Qui provoque les secouements chez le nourrisson ?
En France, les études scientifiques montrent que les 2 principaux secoueurs sont les hommes et les nourrices, rarement les mères (10 %). En effet 51 % des nounous sont responsables et 70 % les hommes qui vivent avec la mère. Tous les milieux sont concernés (intellectuels, culturels et socio-économiques).
Le secouement du bébé est un acte volontaire considéré comme une maltraitance et passible de la cour d’assise.
Pour plus d’informations.