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Connaissez-vous vraiment la varicelle et ses conséquences ?

Sans vaccin, tout le monde est plus ou moins destiné à avoir la varicelle au moins une fois dans sa vie… mais pas forcément au même âge !
Or, il y a des moments où la varicelle peut causer plus de dégâts sur la santé que d’autres. D’où la nécessité de savoir s’en protéger.

La varicelle, qu’est-ce que c’est ?

La varicelle est une maladie infectieuse virale relativement connue, extrêmement contagieuse, qui touche en majeure partie les bébés ou les enfants. Elle est due au virus varicelle-zona (VZV) et sa manifestation la plus visible est une éruption de vésicules sur la peau et les muqueuses.

La plupart du temps, la varicelle guérit rapidement sans aucune conséquence importante sur la santé. Mais il peut arriver qu’elle prenne des proportions plus graves, notamment lorsque la personne qui l’attrape a plus de 15 ans.

Comment ça se transmet ?

Si la varicelle est très contagieuse et peut s’attraper à tout moment de l’année, elle connaît des pics saisonniers le plus souvent au début du printemps et de l'été. Elle se transmet :

  • Par contact direct avec les vésicules
  • Par voie respiratoire
  • Par inhalation de salive
  • Par contact avec du matériel contaminé

Si vous avez la varicelle, sachez que vous êtes contagieux 48 heures avant l'apparition des rougeurs et que vous le resterez environ 1 semaine après, jusqu'à ce que les vésicules soient sèches.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de la varicelle ne se manifestent pas tout de suite, bien au contraire, il vous faudra attendre entre 10 et 21 jours avant de voir apparaître les premiers. Il s’agit de la période d’incubation.

Passé ce délai, l’enfant présente :

  • Des rougeurs surélevées avec des vésicules molles de 3 à 4 millimètres, remplies d’un liquide clair et entourées d’auréoles rouges
  • De fortes démangeaisons 
  • Une fièvre modérée qui peut aller jusqu'à 38°C
  • Des maux de tête
  • Une toux légère et le nez qui coule

Les vésicules apparaissent généralement d'abord sur la nuque, le thorax, le ventre ou le dos. Elles vont progressivement couvrir tout le corps, mais aussi l’intérieur de la bouche et des muqueuses génitales, en dehors de la paume des mains et de la plante des pieds. Il n’y a pas de nombre prédéfini de ces "boutons de varicelle", ceux-ci peuvent être rares ou au contraire extrêmement nombreux (10 à 2 000 vésicules).

Comment soigner la varicelle

Dans la grande majorité des cas, et même si le nombre de vésicules est impressionnant, la varicelle guérit naturellement en 10 à 12 jours. Les vésicules vont peu à peu sécher, formant des croûtes brunâtres. Au bout de 6 jours environ, les croûtes tombent, laissant des taches rosées.

Les taches s’estompent ensuite sans laisser de cicatrice, mis à part dans la situation où la vésicule en question a été grattée. Si c’est le cas, votre peau formera un petit creux qui restera. Évitez également l’exposition au soleil pendant la phase de cicatrisation, sous peine de conserver des marques.

Si vous avez eu la varicelle enfant, vous êtes en général immunisé pour le reste de votre vie.

Toutefois, il existe des exceptions car le virus n’est pas éliminé totalement de l’organisme.
Ainsi, chez 15 à 20% des personnes, il peut se réactiver dans les nerfs de la peau, s'exprimant sous la forme d'un zona.

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La varicelle chez les adultes

Un cas plus rare

Les complications de la varicelle sont extrêmement rares lorsqu’elle concerne les bébés ou les enfants. Néanmoins, il en existe certaines comme une surinfection bactérienne de la peau, une méningite, un impétigo ou une atteinte pulmonaire par le virus. Mais si cela reste très peu courant chez les enfants, ça l’est moins pour les adultes.

Si 90% des cas surviennent avant 15 ans et sont majoritairement bénins, les conséquences peuvent être différentes si vous attrapez la varicelle pour la première fois adulte. Si cela vous arrive, faites preuve de beaucoup d’attention et de prudence : une varicelle tardive peut mener à de sérieuses complications.

Des symptômes plus graves

L’importance des symptômes n’est pas dans leur variété – on observe les mêmes symptômes que chez les enfants (vésicules sur le corps, démangeaisons, fièvre…) – mais dans leur intensité.
La varicelle de l’adulte est souvent impressionnante, les vésicules sont très nombreuses et fréquemment surinfectées, ce qui augmente considérablement le risque de cicatrices.

Alors que chez l’enfant l’éruption cutanée est généralement accompagnée tout au plus d’une légère fièvre, chez l’adulte, la fièvre peut être très forte et atteindre les organes profonds, en particulier les poumons et l’encéphale.
- C’est pourquoi, il vous faudra vous montrer particulièrement vigilant vis-à-vis de la pneumonie varicelleuse. Cette dernière débute par l’apparition d’une toux sèche et provoque une douleur thoracique, un essoufflement mais aussi le crachement de sang.
- L’inflammation de l’encéphale (partie supérieure du système nerveux central), la méningo-encéphalite, fait elle aussi partie des symptômes qu’il faut surveiller de près. Elle se manifeste par des convulsions et des troubles de la conscience.

Les symptômes de la varicelle chez l’adulte sont totalement différents s’il en est atteint pour la deuxième fois.
Comme vu plus haut, si le virus se réactive, il va suivre le trajet du nerf qui correspond au ganglion sensitif suscitant l’apparition d’un zona. Les principaux symptômes sont donc une éruption de vésicules le long du nerf et des douleurs névralgiques intenses, pendant plusieurs mois.

Comment savoir si on a déjà attrapé la varicelle enfant ?

Il se peut donc que vous ignorez totalement si vous avez eu la varicelle enfant.

Pour le vérifier, il vous suffit de faire une simple prise de sang. Cette dernière permettra de repérer ou non la présence d’anticorps à cette maladie dans votre sang.

Comment savoir si vous courez un risque ?

Les cas où la varicelle et ses complications peuvent mettre en réel danger la vie de ceux qui en sont atteints sont rares. Néanmoins, certaines catégories de personnes non immunisées doivent faire preuve de beaucoup plus de vigilance que d’autres.

Parmi elles :

  • Les personnes âgées
  • Les personnes immunodéprimées (chimiothérapie, VIH, leucémie, transplantation d’organe…)
  • Les personnes souffrant d’affections pulmonaires chroniques
  • Les femmes enceintes : le pourcentage de femmes enceintes non immunisées contre la varicelle est inférieur à 5 %. Ainsi, la plupart de temps, leurs anticorps vont protéger leurs nourrissons pendant 3 à 6 mois. En revanche, si une femme attrape la varicelle pendant sa grossesse, le virus est transmis à l'enfant par voie transplacentaire. La gravité que peut prendre la maladie varie alors en fonction de la date de sa survenue. Si elle survient avant 20 semaines d'aménorrhée, elle expose le fœtus à un retard de croissance intra-utérin et à des malformations multiples. Le plus grand risque est toutefois celui d’une varicelle néonatale, qui arrive dans les jours qui encadrent la naissance. Les conséquences sur le nouveau-né peuvent alors être très graves : éruption cutanée étendue, atteinte pulmonaire et neurologique.

Si vous faites partie de ces catégories de personnes et que vous n’êtes pas immunisé, sachez qu’il existe un vaccin pour vous protéger ainsi que des traitements pour limiter ses conséquences.

Quels traitements prendre ?

Le vaccin

Si vous craignez les conséquences de la varicelle pour vous ou votre enfant, vous pouvez tout à fait vous faire vacciner ou le faire vacciner. Pour cela, il vous suffira d’en parler à votre médecin traitant.

Toutefois, évitez la vaccination, si :

  • Votre bébé a moins d’1 an : les enfants doivent recevoir 2 doses du vaccin contre la varicelle, la première entre l’âge de 12 et 15 mois, et la deuxième entre 4 et 6 ans.
  • Votre système immunitaire est affaibli
  • Vous êtes enceinte : si vous voulez obtenir une immunité à la varicelle, faites-le à moins de 4 semaines d’intervalle de votre grossesse.

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Les traitements

Il existe des traitements pour soulager les manifestations de la varicelle lorsque ces dernières sont réellement gênantes ou douloureuses. Afin d’alléger les maux de tête et la fièvre, vous pouvez opter pour du paracétamol.

En revanche, l’aspirine et l’ibuprofène (ou autres anti-inflammatoires) sont à éviter absolument : ces médicaments présentent un risque de surinfection bactérienne.

En ce qui concerne les vésicules et les éventuelles plaies, il est très important d’adopter une hygiène corporelle adaptée (1 à 2 douches par jour, avec un savon dermatologique spécial) pour limiter les risques d’infections. Il n’est pas nécessaire d’utiliser une solution antiseptique, en revanche des lotions calmantes ou des antihistaminiques peuvent être utiles pour limiter les démangeaisons.
En cas de surinfection, consultez immédiatement votre médecin, il vous prescrira un traitement antibiotique adapté.

Attention ! Les pommades aux corticoïdes sont formellement contre-indiquées : elles risquent d’entraîner une poussée très importante de l’éruption et favoriser les surinfections.

Si vous observez des symptômes inhabituels ou particulièrement forts, rendez-vous rapidement chez un médecin ou aux urgences. Des complications comme l’inflammation de l’encéphale et la pneumonie varicelleuse, nécessitent la prise rapide de médicaments antiviraux et un suivi rigoureux.

 

Rédigé par : Clotilde CHEVALIER