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Comment reconnaître et limiter les allergies aux pollens ?

Mai-juin est la période de pic du rhume des foins : les pollens activent chaque année les allergies de près de 20% des Français !
Voici quelques conseils pour comprendre ce qui vous fait éternuer et comment diminuer le phénomène de crises allergiques.
Homme qui se mouche, herbes en arrière plan

La météo a une importance capitale dans la production, plus ou moins abondante de pollens, chaque année. On sait que des températures douces en hiver, des pluies fortes et un peu de soleil sont des conditions qui favorisent la production de pollen.

Quels sont les pollens les plus allergisants ?

Dès les premières floraisons, éternuements en série, larmoiements et irritations des yeux entachent le retour des beaux jours pour les personnes allergiques. En cause ? Les pollens printaniers qui causent souvent des rhinites allergiques (appelées également "rhume des foins").

Les pollens sont des grains microscopiques libérés par les plantes à fleurs et les arbres, qui vont leur permettre de se reproduire. La plupart sont issus de milliers d’espèces de graminées, ces plantes à fleurs rassemblées en épis (chiendent, céréales...). Il est difficile d’y échapper. Très légers, ces pollens volent partout.

En général, on compte 3 grandes saisons des pollens :

-  de février à mars circule un des pollen le plus allergisant en France (le plus allergène) avec les pollens d'arbres : celui de l'aulne et du frêne ;

-  en mars-avril ce sont à nouveau des pollens d'arbres : ceux du bouleau et du cyprès ;

-  puis d'avril à mai les pollens du chêne et du platane, ainsi que les pollens des graminées (c'est à dire les herbes et les céréales comme l'ambroisie) et des herbacées.

Mais cette année par exemple, les pollens d'été sont particulièrement présents et durables.

Le calendrier de circulation des pollens en été

  • Avril - Mai : attention au platane et au cyprès (risque fort), ainsi qu'au bouleau, au saule, au hêtre et au charme (risques moyens)
  • Mai - Juin : attention à l'olivier (risque moyen)
  • Mai - Août : attention aux graminées (risque élevé à très élevé)
  • Août - Septembre : attention à l'ambroisie

Vous avez les les yeux qui piquent ou le nez qui coule ? La gorge qui gratte, des crises d'éternuement, voire de l’asthme, de l’eczéma ou de l’urticaire ?

Vous êtes probablement sensible, voire allergique aux pollens.

Quelles précautions prendre si vous êtes sensible aux pollens ? 

  • Luttez contre l’humidité, qui est un capteur de pollens ;
  • Favorisez l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil, car l’émission des pollens dans l’air débute dès le lever du soleil ;
  • Fermez les fenêtres en fin d’après-midi : c’est le moment où la densité pollinique est la plus forte ;
  • Si vous vous douchez le soir, rincez-vous (et séchez-vous) les cheveux pour ne pas véhiculer les pollens dans votre chambre. Brossez vos cheveux pour ne pas déposer les pollens sur votre oreiller. Ne sortez pas les cheveux mouillés, cela attire les pollens ;
  • Évitez les activités qui entraînent une surexposition aux pollens (entretien du jardin, activités physiques ou sportives). Privilégiez la fin de journée et le port de lunettes de protection et de masque ;
  • Évitez de faire sécher votre linge à l’extérieur, car les pollens se déposent sur le linge humide ;
  • En voiture, roulez vitres fermées ;
  • Après une promenade, nettoyez-vous le nez et les yeux au sérum physiologique pour évacuer les pollens qui pourraient s’y loger ;
  • Portez des lunettes de soleil, pour protéger vos yeux.

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Quand consulter un allergologue ?

L'allergologue déterminera si vous souffrez ou non d’une allergie, il pourra isoler le ou les allergènes en cause, et si c’est le cas, proposer un traitement ou une éviction.

Les conditions anticycloniques favorisent la pollinisation des arbres et des herbacées. En clair, il faut d’autant plus se protéger par beau temps si l’on en est sensible ! ”

Nora SOULI médecin généraliste

Renseignez-vous avec les bulletins polliniques

Avant de sortir de chez vous, vous pouvez vous informer précisément grâce aux bulletins polliniques hebdomadaires du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).

Ces bulletins météo adaptés aux allergies, font souvent apparaître une France coupée en deux, avec au Nord d’une ligne Bordeaux-Lyon, les bouleaux qui sont la hantise des personnes allergiques. Au Sud, ce sont les platanes qui entraînent un risque d’allergies. Mais parfois, comme avec cette carte des pollens datée du 1er juin 2022, il n'y a pas de jaloux : grâce aux graminées, la France entière est soumise à un risque allergique élevé !

N'hésitez pas à télécharger l'application dédiée Pollens.fr pour être informé des alertes en temps réel et savoir quel pollen le plus allergisant circule en ce moment.

© RNSA

Pollens et pollution, quel lien ?

L’interaction des pollens avec la pollution de l’air est une cause d’allergie avérée. Leur action conjuguée a effectivement des effets sur les muqueuses respiratoires et modifie notre sensibilité immunologique aux grains de pollens. Le réchauffement climatique augmente également la quantité des pollens, renforce leurs propriétés allergisantes et prolonge la période de pollinisation.

Vous pouvez, chez vous, adopter des gestes simples :

  • Évitez l’exposition à la poussière
  • Retirez moquettes, tapis et peluches
  • Passez régulièrement l’aspirateur. Attention aux aspirateurs sans sacs : au moment de vider l’appareil, des particules de poussières se volatilisent et pénètrent dans les voies respiratoires et les bronches
  • Veillez à ce que la température de votre chambre n’excède pas 19°C
  • Aérez tôt le matin, ou tard le soir. Répétez l’opération tous les jours

Pas d’amélioration : que faire ?

Vous pouvez effectuer des tests rapides (15 minutes maximum) pour évaluer votre sensibilité, que vous pourrez compléter d’une prise de sang. Pour vous renseigner, et en cas de symptômes persistants ou perturbant votre quotidien, consultez votre médecin traitant et signalez-lui d’éventuels cas similaires dans la famille. La prédisposition génétique peut jouer un rôle.

Ou tout simplement, votre allergie ne vient pas des pollens, mais d'un autre facteur, comme les acariens (responsables de 65 à 90% des asthmes de l'enfant) ou les moisissures (5 à 10% de la population y est allergique), un aliment (gluten, lactose..), les animaux domestiques, les cosmétiques, etc.
Si vous êtes sensible au bouleau, par exemple, vous souffrez probablement aussi d'allergies croisées, avec des aliments comme les pommes, noisettes, amandes, fruits d'été à noyau...

Avez-vous exploré ces pistes ?

20 à 25% des Français souffrent d’allergies respiratoires, et près de 300.000 patients sont traités pour une désensibilisation aux allergènes responsables, parlez-en à votre médecin traitant ! ”

Nora SOULI médecin généraliste

Rédigé par : Julie CAPDENAT