Quel rôle essentiel jouent les reins dans votre corps ?
Où se situent exactement les reins ?
Les reins font partie de vos organes, savez-vous les localiser ? Si vous avez pensé au bas du dos, c’est manqué ! En vérité, les reins sont logés nettement plus haut, dans la partie postérieure de l’abdomen, sous les dernières côtes, de part et d’autre de la colonne vertébrale. Chaque rein, chez un adulte, mesure 12 centimètres de haut sur 6 centimètres de large et 3 centimètres d’épaisseur et pèse 120 à 150 grammes, la grosseur d’un poing.
Quelles sont les fonctions essentielles des reins ?
Ils éliminent les déchets organiques
Les cinq litres de sang de votre corps passent 36 fois par jour dans les reins. Chaque rein comporte plus d’un million de petits vaisseaux sanguins dont la paroi sert de filtre, on les appelle les glomérules. L’artère rénale transporte le sang dans le rein pour le filtrer par leur biais, il en ressort ensuite épuré par la veine rénale. Les résidus organiques (eau et sel en excès, urée...) sont ensuite évacués sous forme d’urine via les uretères (tubes reliant les reins à la vessie) et la vessie. Ainsi, les reins évitent l'accumulation de substances toxiques dans votre sang.
Ils régulent les quantités d’eau
Les reins régulent les quantités de sels minéraux (sodium, calcium, potassium…) et d'eau dans l'organisme. En effet, ils réabsorbent l’eau et les minéraux dont les cellules de votre corps ont besoin et les réinjectent dans la circulation sanguine.
Ils produisent des hormones et des vitamines
Les reins fabriquent des hormones qui exercent des fonctions fondamentales dans votre corps.
- Par exemple, l’érythropoïétine (EPO) qui commande à la moelle osseuse la fabrication des globules rouges, eux-mêmes chargés du transport de l’oxygène dans le sang.
- Ils sécrètent également la rénine et l’angiotensine qui sont des hormones impliquées dans la régulation de la pression artérielle.
- Ils jouent aussi un rôle fondamental dans le maintien des os grâce à la transformation de la vitamine D. Une fois active, cette vitamine permet aux os de capter le calcium nécessaire à leur solidité.
Vous l’aurez compris : les reins remplissent toute une série de missions essentielles au bon fonctionnement de l’organisme.
Quels risques si vos reins fonctionnent mal ?
Lorsque les reins souffrent, les dommages dans l’organisme peuvent être importants :
- Une hypertension artérielle ;
- Une augmentation de la pression artérielle ;
- Une anémie (carence en globules rouges) ;
- Une surdose de médicaments ;
- De l’ostéoporose ;
- Des maladies cardiovasculaires : dès que la fonction rénale tombe à 30 % de sa capacité, le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral augmente sérieusement.
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Comment prévenir les problèmes de rein ?
Veillez à avoir une hydratation suffisante
Pour que les reins filtrent bien les toxines, il faut leur apporter les quantités d’eau suffisantes. Or, l’organisme a besoin de 1,5 litre d'eau par jour, en moyenne. En période de forte chaleur, de diarrhée, d’infection urinaire ou de calculs rénaux, il est même recommandé de boire environ 2 litres par jour qu’il s’agisse d’eau, de thé, de café ou tout autre liquide, à condition qu’ils soient sans sel ou sucre ajouté.
N’abusez pas des protéines
La filtration des acides aminés, issus de la digestion des protéines, oblige les reins à produire un effort supplémentaire. Ainsi, pour ne pas surcharger les reins tout en assurant les besoins de l’organisme, il faut absorber au plus chaque jour l’équivalent de 1 g de protéines/kilo de poids idéal (c’est-à-dire le poids que vous devez peser selon les normes de santé). Vous pouvez également opter pour des protéines végétales avec l’association de deux tiers de céréales complètes et d’un tiers de légumineuses.
Attention au sel
En mangeant trop salé, vous risquez de développer une hypertension artérielle et certaines formes de calculs rénaux. Or, de manière générale, les Français ont tendance à manger trop salé, abusant parfois des aliments transformés. Veillez à vous limiter à un maximum de 5 g par jour (une cuillère à café). Les épices (cumin, curcuma, curry, poivre, piment doux, noix de muscade, clou de girofle…) ou les aromates (persil, basilic, romarin, ail, oignons, échalotes…) peuvent être de bonnes alternatives au sel.
Soyez vigilant face au calcium
Le calcium contribue au bon fonctionnement de nos os et à la régulation de notre pression artérielle. Il est donc indispensable pour l’organisme. Les apports recommandés sont de 900 milligrammes, à répartir tout au long de la journée. Un verre (150 ml) de lait demi-écrémé ou 1 yaourt (125 g) représentent 150 mg de calcium, tandis que des fruits et légumes à chaque repas apportent 200 à 300 mg de calcium par jour. Ceux qui en contiennent le plus sont les épinards cuits, le soja, les choux frisés, les haricots blancs et les figues séchées.
Limitez le tabac et l'alcool
Modérez votre consommation d’alcool pour votre santé artérielle et rénale.
De même, si vous êtes fumeur, sachez qu’en endommageant les artères, le tabac met aussi en danger les reins. La cigarette est un risque connu de cancer des cavités rénales.
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Gare à certains médicaments
Vous pouvez abîmer vos reins avec des médicaments présents dans vos armoires à pharmacie : les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, surtout s’ils sont utilisés à forte dose pendant de longues périodes.
Faites attention si vous :
➜Avez une maladie des artères : les reins sont des organes très vascularisés qui ressentent en direct toute hausse de la pression sanguine.
➜Souffrez de diabète : quand la maladie diabétique est mal contrôlée, l’excès de sucre dans le sang encrasse les reins et les oblige à fonctionner au-delà de leurs capacités.
➜Êtes atteint d’obésité : la graisse peut exercer une pression néfaste sur les glomérules (les filtres rénaux).
➜Avez plus de 40 ans : à partir de cet âge, la filtration rénale commence à diminuer d’environ 1% par an, multipliant le risque de développer une maladie rénale.
Comment savoir si vous avez un problème aux reins ?
Quels sont les symptômes ?
Le cas des reins est assez particulier car souvent un trouble rénal léger ou modéré ne provoque aucun symptôme. Toutefois, si des signes deviennent plus préoccupants, vous pourrez observer :
- Un gonflement des paupières, des mains et des pieds ;
- Une pression artérielle élevée ;
- Une fatigue et des essoufflements ;
- Une perte d’appétit, des nausées, des vomissements et donc une perte de poids ;
- Un mauvais goût dans la bouche ;
- Des démangeaisons persistantes et généralisées ;
- Des crampes musculaires ;
- Un jaunissement de la peau ;
- Une urine trouble ou au contraire de couleur foncée.
Les symptômes de souffrance ne surviennent que lorsque la fonction rénale a chuté à moins de 10 % de sa capacité, mis à part en présence d'un calcul dans l'uretère.
Les techniques de détection
Différentes méthodes ont été mises en point pour estimer le fonctionnement rénal. Les comptes-rendus d’analyses présentent souvent deux équations, la CKD-EPI, qui mesure le débit de filtration glomérulaire (DFG), et la formule de Cockcroft-Gault qui mesure la clairance de la créatinine (déchet de l'organisme éliminé dans les urines par filtration au niveau des reins). Pour mesurer la fonction rénale, votre médecin traitant vous prescrira une prise de sang et une analyse d’urine.
Il est conseillé de se faire dépister tous les deux à cinq ans si les résultats d’analyses sont normaux, et si vous ne présentez aucun facteur de risque.
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Que faire en cas d’insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale chronique est une maladie évolutive qui touche un dixième de la population française en 2022 et environ 90 000 patients sont recensés au stade de l’insuffisance rénale chronique terminale.
On utilise ce terme pour décrire des reins qui ne fonctionnent plus correctement et ne remplissent plus leurs missions de filtrage, d’élimination et de production d’hormones.
Malheureusement, on ne peut pas guérir l’insuffisance rénale. En revanche, il existe des outils pour pallier certaines de ses conséquences.
Il s’agit d’une méthode de traitement qui permet de suppléer certaines tâches des reins. Elle devient nécessaire quand la fonction rénale s’est détériorée et fonctionne à moins de 15 % de sa capacité. Il existe deux méthodes de dialyse, les séances peuvent se dérouler à l’hôpital (au moins trois fois par semaine sur environ 4 heures) ou à la maison (chaque nuit de la semaine sur une durée de 8 à 12 heures).
Cette méthode consiste à mettre en place chirurgicalement le rein sain d’un donneur compatible. Les êtres humains étant capable de vivre avec un seul rein la greffe permet de rétablir une fonction rénale presque normale. C’est le meilleur moyen de traiter un patient atteint d’insuffisance rénale terminale.
