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Mieux comprendre votre bilan lipidique

Environ 1 personne sur 5, en France, présente un taux de cholestérol trop élevé . Celui-ci est révélé par un bilan lipidique, aussi appelé bilan cholestérol. Décryptage d’un examen de santé indispensable pour identifier les risques d’accidents cardiovasculaires et vivre mieux, plus longtemps !
Avocat, Saumon, Huile d'olive

Le bilan lipidique est un examen sanguin qui mesure le cholestérol et les triglycérides, tous deux des lipides, et leurs systèmes de transport dans l’organisme.

Présent dès la naissance, le cholestérol est une seule et même molécule fabriquée par le foie à près de 70%. Le reste étant fourni par notre alimentation.

Son action est fondamentale pour préserver la membrane de nos cellules, pour fabriquer certaines hormones et les sels biliaires nécessaires à la digestion. Les triglycérides, eux aussi, sont en partie générés par le foie et apportés par l’alimentation (sucres, alcool). Ils permettent le stockage des acides gras et constituent l’une des principales sources d’énergie dans le corps. Ils sont mesurés avec le cholestérol, lors du bilan lipidique.

Pourquoi parle-t-on de bon et de mauvais cholestérol ?

En réalité, le cholestérol est véhiculé dans le sang par deux systèmes de transport : les lipoprotéines de basse densité (Low Density Lipoprotein) et celles de haute densité (High Density Lipoprotein). 

Les LDL ont le défaut de déposer le cholestérol dans nos artères. Comme le calcaire dans les machines à laver, il s’agrippe, alors, aux parois et forme des plaques de graisse qui peuvent obstruer la bonne circulation du sang. C’est le mauvais cholestérol.

A l’inverse, les HDL jouent le rôle salutaire «d’éboueurs».

Ils récupèrent le cholestérol en trop et le rapportent au foie où il est éliminé. On parle alors de bon cholestérol.

Les triglycérides sont, quant à eux, stockés dans les tissus sous l’épiderme (tissu adipeux), là où s’accumulent les cellules graisseuses.

Qui doit faire un bilan lipidique ?

Cet examen est généralement recommandé à partir de 60 ans chez la femme et 50 ans chez l'homme. On le conseille aussi pour les femmes qui envisagent un traitement contraceptif (pilule, patch, anneau contraceptif) . Il est prescrit pour les patients présentant un risque cardiovasculaire, indépendamment de l’âge. 

Le bilan lipidique évalue l’équilibre entre les taux de triglycérides, de cholestérol transporté par les LDL et celui, plus sain, éliminé grâce au HDL. Si la balance est défavorable (cholestérol-LDL et/ou triglycérides élevés), les risques cardiovasculaires augmentent et peuvent se traduire par un risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral.

Pour contrôler votre taux de cholestérol, rendez-vous chez votre médecin traitant qui vous prescrira des analyses en laboratoire pour une prise de sang, à jeun (ne rien manger ni boire -sauf de l’eau- pendant les 12 heures qui précèdent le prélèvement).

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Mieux interpréter en croisant les résultats

Les valeurs normales 2 pour une personne sans risques ni antécédent sont : 

  • Un taux de cholestérol total inférieur à 2 g/l ; 
  • Un taux de LDL (ou mauvais) cholestérol inférieur à 1,6 g/l ;
  • Un taux de HDL (ou bon) cholestérol supérieur à 0,4 g/l ;
  • Un taux de triglycérides inférieur à 1,5 g/l.

Mais la lecture isolée de ces chiffres ne peut suffire. Leur interprétation doit être réalisée par un professionnel de santé qui les comparera, tout en prenant en considération votre état de santé (poids, diabète, insuffisance rénale, sclérose en plaques…), votre consommation de tabac et d’alcool, votre passé cardiaque et vos antécédents familiaux, le facteur génétique jouant un rôle prépondérant. Autre indicateur incontournable : le temps durant lequel le corps a été exposé au mauvais cholestérol. Plus notre « plomberie » interne (vaisseaux, artères etc..) aura accumulé de cholestérol-LDL, plus vite il faudra agir. Un traitement hypolipémiant (pour faire baisser le mauvais cholestérol), un régime alimentaire adapté et une activité physique régulière seront envisagés par le médecin.

Cholestérol, en finir avec les idées reçues !

Il n’y a pas que les personnes en surpoids qui risquent de générer du mauvais cholestérol. Celles qui sont minces aussi, surtout si elles ont des antécédents familiaux. 

La ménopause provoque la chute de la sécrétion des estrogènes par les ovaires qui protègent des risques vasculaires. Vers cinquante ans, quand elle survient, le "mauvais" cholestérol et les triglycérides augmentent tandis que le taux de HDL-cholestérol (dit bon cholestérol) diminue. 

Certains imaginent que l’alcool dissout les graisses. Bien au contraire, une consommation élevée les accumule dans le foie. Afin de réduire le taux de cholestérol, mieux vaut limiter la consommation de certains aliments gras, tels que le beurre, la crème fraîche, la viande rouge et la charcuterie, le fromage, les fritures mais aussi les gâteaux, surtout ultra-transformés.

Les œufs ne sont pas obligatoirement à interdire quand on a du mauvais cholestérol, il suffit d’en limiter la consommation. Le plus important dans un régime alimentaire est la juste proportion entre l’apport de bonnes graisses. Il n’y a aucun aliment miracle. C’est une des raisons pour lesquelles les végétariens sont aussi soumis au risque cardiovasculaire. Tout est question d’équilibre.

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Quel rôle joue l’alimentation dans le contrôle du « mauvais » cholestérol et des triglycérides ?

Le cholestérol est en partie produit par notre corps et pour l’autre partie, apporté par ce que nous mangeons. Pour les triglycérides, c’est plus simple, ils sont uniquement liés à la consommation de sucres et d’alcool. Dans les deux cas, une alimentation équilibrée et durable privilégiant la qualité nutritionnelle est essentielle. Agir sur le cholestérol et les triglycérides ne relève pas d’un ultime régime, mais d’une nouvelle hygiène de vie, d’une autre façon de se nourrir. 

Quels sont les bons aliments et ceux à éviter quand on a trop de cholestérol ?

A l’exception du poisson, il faut veiller à réduire les graisses d’origine animale contenues, par exemple, dans les viandes grasses, la crème fraîche, le beurre et les autres produits à base de lait entier. Pour le fromage, une portion quotidienne suffit (30 g environ), n’excédant pas 45 % de matière grasse sur matière sèche (matière fromagère restant après déshydratation), en préférant les pâtes dures dites jeunes.

Les poissons sortent du lot grâce à leurs bons acides gras qui protègent au niveau cardiovasculaire. Et s’il faut choisir, préférez les petits poissons plutôt que les gros, moins chargés en mercure : sardines, harengs, maquereaux…

Les graisses d’origine végétale sont aussi des alliées contre le cholestérol, sauf l’huile de palme. Consommer des margarines avec des stérols végétaux (c’est indiqué sur l’étiquette du produit), varier les huiles d’assaisonnement et de cuisson (noix, sésame, huile d’olive, tournesol...) et manger des oléagineux (noix, amandes, noisettes...) font partie des habitudes à prendre, sans en abuser bien sûr.

Et pour finir, c’est très important, mettez en valeur les fibres dans votre assiette : pains complets, céréales complètes, légumes, fruits, légumineuses... Elles enrobent le cholestérol qui est, ensuite, éliminé par les selles. 

Est-ce qu’il y a un aliment plus performant que les autres pour réduire le mauvais cholestérol ?

Plutôt qu’un aliment en particulier, ce sont les excès qu’il faut éviter et se méfier de certaines modes alimentaires comme celle de l’huile de coco. Elle est sûrement intéressante pour la santé des cheveux et de la peau mais beaucoup moins dans le domaine alimentaire. En général, les huiles solides à température ambiante contiennent des acides gras trans (acides gras insaturés) qui augmentent le risque cardiovasculaire.

En revanche, l’œuf souffre injustement d’une mauvaise réputation. C’est la meilleure des protéines alimentaires animales que l’on puisse trouver. Pour les budgets modestes, l’œuf est aussi une excellente alternative à la viande et au poisson et il possède de nombreux atouts nutritionnels.