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Les réalités économiques et sectorielles du secteur d'activité de l’ESS

La place et le rôle de l’ESS dans l’économie ne sont plus à démontrer. Créatrice d’emplois, résiliente face aux crises, innovante et solidaire de tous, l’ESS affiche un dynamisme quasi imperturbable et fait face à des freins.
Les experts AÉSIO vous dressent un état des lieux.
Homme qui plante des graines en terre

© photo Jed Owen, on Unsplash

L’économie sociale et solidaire connaît une forte expansion. Même durant la Covid-19, qui a révélé certaines de ses fragilités, elle est apparue comme une réponse pertinente à la crise aux yeux du grand public.

L’ESS : un pilier de la croissance économique

L’ESS ouvre à de nombreuses perspectives de création d’emploi par les secteurs où elle est présente et en conquiert chaque jour davantage grâce à ses approches innovantes. Une explication : les entreprises sociales se distinguent de l’économie traditionnelle par leurs modes de fonctionnement interne et leur orientation vers l’intérêt général.

Ces aspects singuliers participent à la bonne santé du secteur et favorisent sa résilience face aux crises. Les acteurs en font peu la publicité, mais selon le ministère de l’Economie, l’ESS pèse pour 10% du PIB de la France.

L’ESS et l’emploi

L’économie solidaire est présente dans presque tous les secteurs d’activité. Elle fait partie du quotidien de tous les Français :

  • action sociale,
  • activités financières,
  • assurance,
  • enseignement,
  • sports et loisirs,
  • arts et spectacles…
  • distribution et commerce (comme par exemple l’épicerie sociale et solidaire)

Aujourd’hui, l’ESS regroupe plus de 222.000 établissements employant 2,4 millions de salariés principalement dans le secteur tertiaire. Elle représente ainsi :

  • 10,5% de l’emploi français
  • 14% de l’emploi privé

Depuis la crise financière de 2008 qui a fortement impacté le marché du travail, l’ESS a continué d’être créatrice d’emplois.

Dans quels secteurs l'ESS crée-t-elle de l'emploi ?

L’ESS et la Covid-19

La crise sanitaire et ses effets secondaires n’a épargné aucun secteur d’activité économique, y compris l’économie sociale. 52.000 emplois liés à l'ESS ont été perdus entre 2019 et 2020. Les associations ont été le plus durement affecté avec la disparition ou la mise en sommeil de près de 11 000 établissements (7,3%). Les structures dans les domaines de la restauration, du sport, des arts et du commerce ont tout particulièrement été touchées. Dans le même temps, le nombre de fondations a progressé de 3%.

Toutefois, fin 2020, l’ESS démontrait sa résilience en enregistrant une baisse de seulement 0,9% du nombre d’emplois. À titre de comparaison, le secteur privé lucratif subissait quant à lui une perte de 2%.

Une confiance en l’avenir de l’économie solidaire

La crise n’a pas entaché le moral des entrepreneurs sociaux et leur confiance en l’avenir. Au contraire, d’après une enquête Opinion Way menée en 2021 !

Comment identifier les entreprises sociales et solidaires ?

Cette confiance en l’avenir pourrait ne pas totalement être identifiée. Aujourd’hui, il est difficile de mesurer efficacement l’impact réel de l’ESS sur l’économie française et ses différents publics. Pourquoi ? Il n’existe aucun référencement INSEE adéquat pour identifier clairement une entreprise de l’ESS des autres entités.

-  Pour cette raison, AÉSIO soutient le « Panorama sur les ressources des entreprises de l’ESS ». En collaboration avec ESS France, INSEE et Crédit Coopératif, ce projet vise à mieux caractériser les modèles économiques et les profils financiers des entreprises de l’ESS. Avec ce panorama, l’Administration publique pourra évaluer précisément les besoins et les leviers de croissance.

-  Toujours dans cette volonté de mieux connaître le ressort de l’économie sociale, AÉSIO accompagne ESS France dans la réalisation de 4 monographies sectorielles. Ces dernières sont destinées à apporter une analyse prospective d’une ESSisation de l’économie, dans des secteurs où l’ESS est peu, ou pas présente.

De nouveaux secteurs à conquérir

Si les secteurs historiques de l’action sociale et de la santé continuent leur progression, il est de plus en plus compliqué d’y entreprendre. La concurrence est toujours plus féroce et la forte sensibilité des projets au prix expliquent ces difficultés.

En 2017, ESS France a établi une classification des grandes familles d’activités de l’ESS selon leur capacité à se développer et les freins présents sur les marchés dans lesquels elles évoluent.

  • La banque de détail, les transports et l’industrie révélaient un faible potentiel de développement.
  • L’agriculture, la communication et l’insertion par l’activité économique (IAE) étaient les secteurs considérés comme les plus porteurs.

Classification des familles de l'ESS (ESS France)

La santé numérique pour tous

Parmi les secteurs en vogue, la santé numérique montre un très fort dynamisme.

Elle met à contribution l’intelligence artificielle pour développer la télémédecine. Ce nouveau mode de consultation de praticien met en lumière les innovations et les solutions concrètes portées par l’ESS pour améliorer l’accès aux soins de qualité, y compris pour les publics qui subissent leur illectronisme (19% de la population française).

L'empreinte carbone du secteur automobile

L’automobile est également riche en exemples prometteurs. De plus en plus d’entreprises de l’ESS collaborent avec de grandes marques automobiles pour réduire leur empreinte carbone.

Leur impact est largement perceptible :

  • Elles repensent les processus industriels de fabrication en amont :
    • conseil et/ou gestion de nouveaux modes d’extraction des ressources naturelles pour supprimer les terres rares des véhicules
    • recyclage des matériaux et chimie du végétal
    • matières premières transformées grâce à l’énergie verte
    • construction de petites centrales hydroélectriques…
  • Elles contribuent à préserver l’environnement tout en fournissant des services en phase avec de nouveaux besoins du grand public.
  • Leurs innovations permettent la création de nouveaux métiers à l’échelle nationale et européenne notamment dans le démantèlement des voitures et le recyclage des pièces et composants pour les réutiliser.

On agit pour la mobilité durable chez AÉSIO mutuelle !

Bouger plus vert ? On commence maintenant ? Nos collaborateurs bénéficient désormais d’un forfait mobilité durable annuel de 150 euros, via la carte Worklife, pour des dépenses permettant des déplacements domicile/travail plus écolos 💚 : location de deux-roues ou trottinettes en ville, BlaBlaCar, achat de tickets de transport en commun, réparation ou achat de vélo, etc… 

Christel BABUT, directrice des relations sociales et de la QVT chez AÉSIO mutuelle, explique ce qui a motivé ce choix.

En conclusion

Entreprendre dans l’ESS, c’est impulser un nouvel élan social et faire évoluer la société dans son ensemble dans une optique de développement durable. Pour réussir, les porteurs de projets doivent s’armer de compétences professionnelles appropriées. Ils doivent également choisir la bonne structure juridique afin de placer l’efficacité économique au service de l’humain et de l’environnement.

Pour les aider, de nombreux incubateurs ESS, pépinières, couveuses, CAE (coopératives d’activité et d’emploi) ont été mis en place au niveau des territoires. Epiceas, La Workerie, Antropia, SenseCube, L’Arsenal… Autant de tiers lieux qui favorisent l’émergence et la concrétisation de projets ESS innovants autour de l’entraide et du partage d’expériences.