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AÉSIO agit pour l’ESSisation : un mode d'entreprendre performant

L'ESSisation expliquée par les grands acteurs de l'ESS : à condition d’accélérer sa propre mutation sans pour autant renier ses valeurs, l’économie sociale et solidaire (ESS) peut étendre son influence à de nombreux secteurs. Tout en jouant un rôle bénéfique dans la transition numérique.
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"ESSisation : pour une économie durable et performante"

ESSiser l’économie, c’est inviter les entreprises lucratives à se tourner vers l’ESS, grâce à l’agrément ESUS, bien  plus souple que le statut d’entreprise à mission. L’économie de l’ESS, c’est l’économie du sens.

L'ESSisation, qu'est-ce que c'est ?

Depuis 1789, les évolutions structurelles de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont toujours répondu à un besoin de la société ou aux problématiques d’une crise.

Aujourd’hui, au niveau européen, l’ESS représente environ 10% du PIB et emploie 19,1 millions de personnes (70% dans des emplois rémunérés et 30% dans des emplois bénévoles), soit près de 9% de la population active de l’Union Européenne¹.
L’ESS, en plus de manifester une certaine forme de résistance aux variations conjoncturelles négatives, peut également se targuer d’être un secteur jouant un rôle d’amortisseur économique et social, utile en cas de crise structurelle. 

Cette résilience observée en 2008, s’est reproduite lors de la crise de 2020 en France. Durant le confinement qui a assigné des millions de Français à domicile, le secteur non marchand (dont l’ESS est une composante) a été le secteur, derrière l’agriculture, qui a le moins été impacté². Une sensibilité moindre aux variations cycliques de l’économie qui permet une nouvelle fois de présenter cette manière, ce "mode d'entreprendre" qu'est l'ESS, comme un potentiel amortisseur de l’activité économique française.

¹ Recent evolutions of the social economy in the EU – rapport du Conseil Economique et Social Européen 2017
²  Point de conjoncture du 26 mars 2020 - INSEE, mars 2020

Nous sommes convaincus que les acteurs de l’ESS ont un rôle à jouer pour ouvrir de nouveaux horizons et faire évoluer notre modèle de société. Une réalité d’autant plus prégnante face à la crise sanitaire, économique mais aussi sociale que nous traversons.
Voyons dans cette période une opportunité d’agir collectivement pour porter les valeurs de l’économie sociale et solidaire. ”

Patrick BROTHIER Président d'AÉSIO mutuelle

Lire la tribune signée par les acteurs du monde de l'ESS :

Tribune - « Plus d'ESSisation, moins d'Uberisation ! »

8 bonnes raisons d’ESSiser

  1. Parce qu’une activité d'économie plurielle est plus performante et plus durable. La coexistence d’acteurs privés / publics / lucratifs / non lucratifs favorise la régulation du marché, l’élargissement de l’offre et l’inclusion de tous les publics.
  2. Parce que les chaînes de valeur de certains secteurs sont déséquilibrées ou non soutenables et nécessitent un partage plus démocratique de la décision et de la valeur inspiré de l’ESS.
  3. Parce que l’ESS n’est pas assujettie aux logiques de marché court-termistes et a démontré ses capacités de résilience au cours des dernières crises économiques.
  4. Parce que l’hyper-digitalisation de la société et la robotisation de certains métiers vont rendre encore plus précieuses les valeurs de lien, d’empathie et de coopération – valeurs non “algorithmisables” – au cœur de l’ESS.
  5. Parce que l’ESS doit renouer avec son ambition originelle de transformation sociale et encourager l’innovation au moment même où un “monde d’après” se cherche confusément.
  6. Parce que la transformation effective de l’économie se joue d’abord dans les territoires, là où l’ESS naît et accompagne le développement durable et local.
  7. Parce que la loi sur l'ESS est pionnière d’une approche de la performance économique au service de l’utilité sociale et environnementale, et que l’économie a besoin d’indicateurs complémentaires.
  8. Parce que l’ESS a défriché de nouveaux secteurs en partant des besoins réels des personnes, et a été pionnière de secteurs d'activité qui se sont largement développés depuis (économie circulaire, tourisme social, etc.).

L’ESSisation constitue le stade d’évolution naturelle - ou tout du moins souhaitable - de l’ubérisation. Si cette dernière est profitable aux consommateurs, elle ne l’est pas pour la plupart des actifs et des entreprises concernés.

Reconnue par la Loi du 31 juillet 2014, l'Économie sociale et solidaire (ESS) regroupe un ensemble de structures qui cherchent à concilier utilité sociale, performance économique et gouvernance démocratique, avec pour ambition de créer des emplois et de développer une plus grande cohésion sociale

(source Avise.org)

L’Observatoire des Innovations ESS pour la Santé, créé par AÉSIO mutuelle et ESSEC Impact Initiative, vous livre la première restitution de ses travaux ! 
Retrouvez dans notre carnet des initiatives inspirantes et des leviers : de quoi trouver la bonne manière de développer et soutenir le changement d’échelle de solutions socialement innovantes en santé.

Carnet d'inspiration ESS 1.6 Mo - PDF

 

Découvrez les initiatives de l'ESSisation

—  Label Emmaüs : site de e-commerce solidaire et apprenant

Le Label Emmaüs est un marketplace de vente d’objets (livres, mode, meubles, high-tech, électroménager, décoration) issus du réemploi ou du commerce équitable. Structures Emmaüs, ressourceries, Envie, Bibliothèques pour tous, Croix-Rouge… tous les vendeurs appartiennent au champ de l’ESS.

Créé pour accroître la visibilité d’Emmaüs grâce au Web et permettre à ses points de collecte d’écouler leurs produits, le site a aussi une vocation d’insertion sociale des publics accueillis et accompagnés par Emmaüs.

Depuis sa création, le Label Emmaüs a formé 400 personnes à gérer une boutique en ligne de A à Z, dont un grand nombre travaille aujourd’hui dans les structures partenaires. En 2019, le site a créé Label École, sa propre école de formation de niveau Bac +2 aux métiers du e-commerce dédiée aux personnes éloignées de l’emploi. Le Label École compte 110 apprenants en 2020.

Même si le capitalisme devient plus green et plus humain, il ne parviendra pas à relever les défis climatiques et sociaux dans les temps qui nous sont impartis. À l’inverse, l’ESS, à travers ses modèles comme le nôtre et ceux de nombreux acteurs qui existent depuis plus de 30 ans, prouve que l’on peut créer de la valeur et des bénéfices autrement en les répartissant de façon juste entre les parties prenantes.

—  Railcoop : réinventer le transport ferroviaire au plus près des territoires

Railcoop, première entreprise coopérative dans le domaine du rail, veut saisir l’opportunité de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire pour apporter de nouvelles réponses aux besoins de mobilité durable des territoires ruraux.  

De grandes lignes transversales s’arrêtant dans des villes moyennes, des dessertes locales de territoires ruraux pour les voyageurs ou les marchandises, des trains de nuit… Railcoop souhaite faire rouler des trains, là où la SNCF et les autres grands acteurs du secteur concentrés sur le transport de masse et la grande vitesse, ne veulent pas s’aventurer.

Railcoop embarque les parties prenantes dans la co-construction de l’entreprise et ne se limite pas à les consulter. Citoyens, entreprises locales, collectivités territoriales, associations, urbanistes, cheminots… en tant que sociétaires, tous deviennent "copropriétaires" de la coopérative et peuvent s’engager dans des "cercles de travail", comme la conception du service, la sécurité ou la réinvention des trains.

En s’appuyant sur une création et une redistribution de la richesse équilibrées au bénéfice des parties prenantes, l’ESS est une économie durable par excellence. En faisant des salariés des sociétaires directement impliqués dans le développement de leur entreprise, elle crée un autre rapport à la production de richesses et au travail, qui en fait aussi une économie de l’émancipation au service de la justice sociale. C'est le principe même de la dynamique d'ESSisation.

—  DNDi : un nouveau modèle d’innovation pour lutter contre les maladies tropicales négligées

Depuis plus de 15 ans, DNDi (Drugs for Neglected Diseases Initiative) développe des traitements contre les maladies tropicales négligées par l’industrie pharmaceutique. En s’appuyant sur un réseau international de chercheurs, laboratoires et partenaires basés dans les pays touchés par ces maladies, DNDi déploie un modèle alternatif et collaboratif de R&D piloté par les besoins des patients plutôt que par le profit.

En agissant en faveur des plus démunis et en déployant un modèle d’innovation sans but lucratif pour combler le faible intérêt des grands laboratoires pharmaceutiques pour des maladies non-rentables, DNDi est un acteur emblématique de l’ESS internationale dans le domaine de la santé. Pour autant, DNDi, s’appuie aussi sur des partenariats avec l’industrie privée. Elle travaille ainsi avec des groupes mondiaux pour qui s’investir dans l’initiative représente un engagement au titre de leur stratégie de responsabilité sociale.

vidéo DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) 🎬

Même si le repli national est le nouvel ordre du jour, rares sont les économistes qui y voient une solution pérenne à la problématique socio-économique mondiale. Il est clair que les 17 objectifs du développement durable, codifiés dans l’agenda 2030, restent les enjeux majeurs de notre génération et qu’il est urgent de penser le développement différemment.

L’ESS est l’une des rares forces de transformation. Les pays qui sauront mobiliser cette énergie et soutenir l’ESSisation de leur économie seront les leaders de demain.

—  Acta Vista : restaurer le patrimoine historique pour se bâtir un avenir

Acta Vista accompagne des personnes, le plus souvent sans diplôme ni qualification, à retrouver le chemin de l’emploi au travers de chantiers de formation et d’insertion professionnelles exclusivement sur des sites patrimoniaux emblématiques.
Les salariés en insertion bénéficient de formations débouchant sur des titres ou des qualifications (maçon du bâti ancien, menuisier d’agencement, couvreur-zingueur, ferronnier métallier…) et d’un accompagnement complet pour les aider à se réinsérer socialement et construire un projet professionnel

En moins de 20 ans, Acta Vista a réussi à s’imposer dans l’écosystème fermé de la conservation du patrimoine historique en péril et à devenir un acteur reconnu de l’inclusion sociale au sein de l’ESS. Cela, en démontrant d’abord sa capacité à intervenir dans les règles de l’art sur des sites d’exception comme le Fort Saint-Nicolas à Marseille, ou le Domaine de Chambord, avec des personnes en difficulté dont l’image ne colle pas forcément à la noblesse des métiers de la restauration de monuments classés. Mais aussi en ayant déjà permis de remettre sur le chemin de l’emploi 5.000 salariés en insertion et de leur offrir des leviers de confiance et fierté.

Dans les périodes de fragilité sociale telles qu’on les traverse actuellement, on se rend compte que le modèle économique de ces dernières années a lui aussi des points de fragilité. L’ESS est un élément d’équilibre qui, à l’intérieur de ce modèle, permet de développer une société plus inclusive et d’éviter de laisser trop d’individus à l’écart.

Par sa capacité à parler avec le monde économique traditionnel et à accompagner les acteurs sociétaux qui n’en font pas partie, elle a une grande place à tenir dans les années qui viennent. L’ESSisation passera aussi par la formation et l’insertion professionnelle.

—  Enercoop : l’énergie 100% verte et citoyenne

Premier fournisseur alternatif historique d’électricité, Enercoop défend un modèle énergétique unique sur le marché.

Alors que la majorité de l’énergie vendue en France est d’origine nucléaire, 100% de l’électricité que fournit Enercoop à ses clients est renouvelable (hydraulique, éolien, biomasse, photovoltaïque) et produite par des producteurs indépendants locaux. S’appuyant sur un réseau de 11 coopératives, elle souhaite redonner le pouvoir aux citoyens en matière de choix et de transition énergétiques.

Recherche du profit au détriment du financement des services publics, délocalisation des productions, destruction de la biodiversité… La crise actuelle souligne les errements du système économique dominant et la nécessité de donner davantage de place aux questions de démocratie, de propriété collective, d’intérêt général et de lucrativité limitée.

Pour cela, les entreprises de l’ESS comme Enercoop doivent s’inscrire dans une dimension politique, avec une vision et un projet de transformation de la société et de l’économie.


Parole aux experts

Entreprendre ESS est une garantie de plus de durabilité, de résilience, de participation, de proximité. Tout ce que le "monde d’après" appelle de ses vœux. ”

Jérôme
www.avise.org

Les entreprises de l’ESS créent des modèles durables, où la valeur et la gouvernance sont partagées. Souvent, leurs solutions sont co-construites avec une multitude de parties prenantes.
ESSiser la société, tout au contraire, c’est valoriser la prise d’initiative individuelle pour répondre à des besoins sociaux qui ne sont pas suffisamment pris en compte. Tous les secteurs ont besoin de plus d’ESS : la mobilité, l’accès au soin, le système carcéral, le lien social… ”

Lena
www.ronalpia.fr

Avec l’appui des collectivités territoriales, les plateformes coopératives peuvent être un outil puissant pour organiser l’ESSisation des territoires face à l’ubérisation ! ”

Bastien

Innovantes, capables de répondre aux aspirations d’une jeunesse plus que jamais engagée, trait d’union entre l’échelle globale et l’échelle locale, les entreprises du secteur non-lucratif doivent continuer à oser et à influencer leur secteur pour l’"ESSiser" ! ”

Nicolas
inco-group.co

Lire le communiqué de presse

Vers une ESSisation de l'économie avec le Groupe AÉSIO et 30 acteurs de l'ESS 279.5 Ko - PDF