L’épicerie sociale et solidaire : le commerce de proximité au service de l’aide alimentaire et de l’insertion
Les experts d’Aésio vous détaillent cette action de solidarité exemplaire.
C’est à Nevers, dans la Nièvre, que la première épicerie solidaire a ouvert ses portes. C’était en 1996.
25 ans plus tard, elle a fait beaucoup d’émules avec quelques 700 lieux référencés sur le territoire.
Epicerie solidaire : un enjeu social
Les épiceries sociales et solidaires illustrent bien les projets collectifs ancrés dans un territoire. Chaque jour, elles permettent à des milliers de familles dans le besoin d’avoir accès à des produits de première nécessité :
- familles monoparentales
- étudiants
- personnes âgées
- population immigrée
- bénéficiaires des minima sociaux.
Pour mener à bien cette mission de développement local, chaque épicerie sociale reçoit l’appui logistique et financier de partenaires locaux et de collectivités territoriales tels que la commune, le centre communal d’action sociale (CCAS), la Banque alimentaire et des financements de particuliers à travers des dons.
Grâce à ces ressources et actions de solidarité, les épiceries sociales et solidaires forment un maillon essentiel de l’ESS en contribuant à aider les populations fragilisées à se nourrir sans les marginaliser.
Le fonctionnement d’une épicerie sociale et solidaire
Concrètement, l’épicerie sociale propose à ces personnes en situation de précarité des denrées alimentaires (fruits et légumes frais ou conserves) ainsi que des produits d’hygiène. Comme pour tout commerce de proximité, les personnes font leur achat librement parmi les denrées disponibles.
Néanmoins, aucune denrée n’est gratuite comme cela peut être le cas dans une distribution alimentaire. Une participation financière est demandée, équivalente à 10 et à 30% du prix habituel des produits mis en vente.
L’épicerie solidaire accompagne aussi ces personnes en difficultés dans leur insertion sociale avec des ateliers thématiques :
- les bases d’une alimentation équilibrée
- le lien entre la santé et les repas pris
- des conseils pour gérer son budget.
Ces deux missions sont menées grâce à la participation active de bénévoles. Ces derniers contribuent à la gestion du commerce, et surtout orientent les bénéficiaires dans leur choix de vie. Ils co-construisent avec eux les bases d'un projet personnel.
Quel statut pour une épicerie sociale et solidaire ?
Les épiceries sociales et solidaires se développent dans un format qui dépend du statut de son gestionnaire :
- le CIAS (Centre Intercommunal d'Action Sociale) ou le CCAS (Centre Communal d'Action Sociale, des structures qui dépendent des collectivités locales dont elles dépendent ;
- une association loi 1901.
Dans les deux cas, une convention de partenariat est nécessaire.
Elle lie les différentes parties prenantes : le gestionnaire ; les acteurs sociaux en proximité ; la banque alimentaire ; les producteurs locaux ; les supermarchés en proximité et les autres acteurs privés.
Pourquoi entreprendre dans l'économie sociale et solidaire ?
Comment être pris en charge par une épicerie sociale ?
Pour bénéficier des services d'une épicerie solidaire, il faut d’abord prendre rendez-vous avec un travailleur social (service social de la ville, CCAS, CAF…) pour un entretien d’évaluation. Si la personne remplit les critères économiques requis, elle obtient l’accès à son épicerie sociale de proximité. Ces critères définissent aussi la durée de l’aide et le montant hebdomadaire des courses accordé.
Toutefois, chaque épicerie sociale peut appliquer des critères moins restrictifs pour accueillir plus de bénéficiaires, si elle le peut, voire n’appliquer aucun critère pour assurer une plus grande mixité. Dans ce cas, chaque personne ne bénéficie pas du même tarif. Seules les personnes dans le besoin paient un tarif réduit.
Notre mutuelle au cœur d’un maillage de partenaires solidaires
En 2019 déjà, AÉSIO mutuelle organisait 3 concerts et une tournée solidaire au profit des Epiceries Solidaires.
Ce soutien illustre la volonté d'AÉSIO de porter, partout sur le territoire, les valeurs de solidarité.
Quelles sont les conditions de la réussite d'une épicerie solidaire ?
La réussite de ce type de projet est conditionnée à 3 ingrédients majeurs :
1/ Une bonne coordination entre les associations, les partenaires locaux et les collectivités
Un projet d'ESSIsation abouti dès l'instant où toutes les parties prenantes sont alignées sur les objectifs et la manière de procéder. Il s’agit notamment de s'entendre sur les conditions d'accès au commerce solidaire. Cette cohésion doit être maintenue tout au long de la vie du projet, lui assurant une plus grande crédibilité vis-à-vis des financeurs.
2/ La satisfaction des bénéficiaires
L’enjeu pour l'épicerie est de proposer une variété et une qualité suffisante dans les produits disponibles. Un magasin mal achalandé, avec un manque de choix ou des produits incompatibles avec les habitudes alimentaires des bénéficiaires, sera moins fréquenté. Pour éviter cet écueil, il convient d’avoir un bon relationnel avec le réseau de producteurs locaux et chercher de nouveaux partenaires pour améliorer les étals.
3/ Les bénévoles
L'investissement des bénévoles est crucial tant pour la gestion de l'établissement que pour le bien-être des clients. Si les bénévoles se montrent à l'écoute, ils contribuent à créer une atmosphère de confiance. Ce faisant, ils incitent les publics accueillis à s’investir dans leur projet personnel et à participer aux différents ateliers. Les résultats de l’accompagnement sont décuplés. Certaines épiceries mettent donc en place des animations ponctuelles pour créer de nouvelles dynamiques.
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