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Déforestation : des conséquences bien réelles sur notre santé

La déforestation présente des conséquences environnementales majeures avec des impacts sur le climat et les écosystèmes. L’exploitation intensive de vastes zones boisées entraîne également des risques directs et indirects sur la santé humaine.

L’émergence de maladies infectieuses et d’épidémies

La majorité des maladies émergentes à l’origine d'épidémies sont des zoonoses, des pathologies d’origine animale. Selon le Global Virome Project, près de 1,7 million de virus encore inconnus affecteraient les mammifères et les oiseaux. Or, sous certaines conditions, les infections provoquées par ces agents pathogènes peuvent être transmises à l’homme.

Une déforestation massive détruit l’habitat naturel de nombreuses espèces qui sont contraintes de se rapprocher des zones habitées. Les interactions plus étroites avec les populations locales augmentent les risques d’émergence d’une maladie nouvelle pour laquelle notre système immunitaire n’est pas préparé.

La transformation des zones forestières en terres agricoles aggrave la situation. Les cultures offrent une source de nourriture abondante et facilement accessible à des espèces déboussolées par la disparition des proies ou des végétaux qui composent habituellement leur alimentation. Les animaux d’élevage peuvent être infectés par des espèces sauvages, et transmettent la maladie aux êtres humains avec lesquels ils sont en contact étroit et prolongé.

De nombreux chercheurs attirent notre attention sur l’existence d’un lien entre la déforestation et l'émergence d’épidémies. Un article publié en 2021 dans la prestigieuse revue Nature par des chercheurs des universités de São Paulo et de Sydney met par exemple en lumière la relation entre déforestation et transmission du paludisme. Jean-François Guégan, directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), évoque quant à lui dans une interview de 2014 pour RFI les risques liés à la perturbation des habitats naturels des chauves-souris en Afrique avec pour effet l’apparition de nouvelles épidémies d’Ebola : les chiroptères porteuses du virus se rapprochent des villages pour se nourrir dans les vergers de manguiers, et multiplient les contacts avec les hommes.

La perte irrémédiable de molécules pharmaceutiques

La déforestation entraîne la perte irrémédiable d’espèces rares et encore non répertoriées, qui auraient pu receler des molécules à l’intérêt pharmacologique majeur.

Par exemple, la morphine, un antalgique incontournable pour traiter les douleurs les plus intenses, est issue d’une plante, le pavot. La pénicilline, l’un des premiers antibiotiques modernes, est synthétisée par certaines espèces de moisissures. La biosphère est une source d’inspiration irremplaçable pour les chercheurs qui y découvrent chaque jour de nouveaux composés pharmaceutiques !

Les forêts abritent une faune et une flore d’une grande diversité avec une grande densité d’êtres vivants. La compétition féroce entre espèces a donné naissance à des composés biologiques actifs destinés à se protéger des maladies et des prédateurs. La pervenche de Madagascar secrète par exemple de la vinblastine, un puissant alcaloïde utilisé dans le traitement de certains cancers. Plus insolite, le venin de l’araignée-banane possède une molécule aux vertus érectiles qui pourrait bien concurrencer la célèbre pilule bleue !

Les forêts tropicales sont connues pour leur biodiversité, mais les forêts tempérées et boréales recèlent aussi des molécules d’une grande valeur. Les espèces recensées ne représentent qu’une infime partie de la richesse génétique à la disposition du monde scientifique.

Des plantes médicinales indispensables aux populations locales

Les médicaments produits par l’industrie pharmaceutique ne sont pas accessibles à toutes, et les populations autochtones s’appuient souvent sur des pratiques traditionnelles pour soulager différents maux. Les plantes locales jouent un rôle essentiel pour faire face à un large éventail de troubles, d’affections ou de pathologies. Selon l’organisation non gouvernementale all4trees, 80 % des habitants des pays en développement dépendent des médicaments traditionnels pour se soigner. Or, la moitié de ces traitements sont directement issus de la forêt.

La déforestation a des conséquences directes sur l’accès aux plantes médicinales et aux animaux présentant des vertus thérapeutiques.

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Une santé et des conditions de vie dégradées par la déforestation

Une déforestation massive engendre des dérèglements climatiques aux conséquences bien réelles pour la santé. Un recul des zones forestières entraîne par exemple une réduction des précipitations et une augmentation des températures.

Les perturbations du cycle de l’eau et l’aggravation des vagues de chaleur peuvent réduire les rendements agricoles et mener à une pénurie alimentaire ou une paupérisation. La malnutrition impacte la croissance des enfants et affaiblit le système immunitaire, avec un risque accru de maladie.

L’exploitation intensive de la forêt dégrade aussi la qualité de l’air. Les vastes zones boisées laissent la place à des terres poussiéreuses, et les vents transportent ces particules irritantes sur de grandes distances. L’agriculture sur brûlis, qui consiste à défricher des parcelles en les incendiant, émet une importante quantité de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et de particules fines. Les effets sur la santé sont variés, avec des irritations, des infections respiratoires et une diminution de l’espérance de vie dans les zones les plus touchées. 

Prévaésio

Le service de prévention santé

Parce que la prévention s’apprend, Prévaésio, le service prévention d'AÉSIO mutuelle, permet à ses adhérents, particuliers et professionnels, de devenir acteurs de leur santé. Un encouragement à vivre mieux, longtemps.

Protéger nos forêts, une question de santé publique

Lutter contre la déforestation au niveau mondial est un enjeu de santé publique qui nous concerne tous. La protection de nos forêts va bien au-delà, car elles constituent des alliés précieux dans la lutte contre le changement climatique et l’extinction massive des espèces.

Au-delà des campagnes de reboisement, prendre soin des zones boisées existantes permet de préserver des écosystèmes fragiles d’une diversité exceptionnelle. Vous pouvez agir au quotidien en adoptant une consommation plus responsable : 

  • Privilégier des produits alimentaires ou cosmétiques sans huile de palme ou contenant une huile de palme certifiée par la RSPO ;

  • Choisir du papier ou du bois recyclé ou issu de forêts adoptant une gestion durable certifiée FSC ou PEFC ;

  • Réduire sa consommation de viande ;

  • Opter pour des fruits et des légumes locaux et de saison ;

  • Compenser des voyages en avion ou d’autres achats à fort impact environnemental par une participation à des actions de reboisement ;

  • Etc.

Nous pouvons dès maintenant prendre soin ensemble de nos forêts : pensez-y lors de vos prochains achats !

Depuis 2021, AÉSIO mutuelle est partenaire de l’Office national des forêts. La mutuelle soutient l’ONF en finançant le reboisement de 75 hectares de forêts françaises sur six parcelles en Auvergne, dans le Gard, le Tarn, l’Oise et les Hauts-de-France. Des projets aux multiples bénéfices pour l’environnement : préservation de la biodiversité, protection des milieux naturels, développement de puits de carbone.

Les projets de reboisement financés par AÉSIO avec l’ONF permettront de capter plus de 5 000 tonnes de CO2.

En savoir plus

Santé-environnement, au coeur de notre démarche RSE

La santé et l’environnement sont intimement liés : nous ne pouvons pas être en bonne santé sur une planète malade. C’est pour cela qu’AÉSIO mutuelle intègre un volet environnemental fort à sa politique RSE, afin de soutenir son modèle d’entreprise durable, au service de la santé de ses adhérents et de la préservation de la planète.