Obsèques écologiques : une nouvelle tendance ?

Avec le réchauffement climatique, nous devons trouver de plus en plus de solutions pour réduire l’empreinte carbone. Le secteur funéraire n’y échappe pas. Tour d’horizon de cette tendance qui prend de l’ampleur.

L’enterrement et la crémation dégagent une empreinte carbone non négligeable.

Même si la crémation, présente dans de nombreuses villes françaises, répond à un gain de place, elle dégage effectivement une quantité importante de CO2 dans l’atmosphère. L’incinération émet 1.35 tonne de CO2, qui est pratiquement en totalité rejeté dans l’air. L’enterrement quant à lui rejette moins de CO2 à court terme, mais à long terme, il en émet 10 % de plus à cause des produits chimiques présents dans le corps du défunt (embaumement), sur le cercueil (vernis, colle) et le béton pour la tombe.

Toutefois, les cimetières, les cercueils et l’inhumation nous offrent de plus en plus de solutions qui peuvent contribuer à la préservation de notre planète. Le point sur les différents types de cercueils, d’inhumations et les cimetières écologiques.

Les cimetières naturels : qu’est-ce que c’est ?

Avez-vous déjà entendu parler des « cimetières écologiques », également appelés « cimetières naturels » ou « cimetières verts » ?
Ils nous viennent des pays anglo-saxons, USA et Angleterre. Ils ont été conçus pour nous permettre de minimiser l’impact environnemental. Contrairement aux cimetières traditionnels, ils n’utilisent pas de produits chimiques toxiques pour l’embaumement ou l’entretien des corps. Au lieu de cela, nos défunts sont enterrés dans des cercueils biodégradables ou simplement enveloppés dans des draps en fibres naturelles. Les tombes sont souvent marquées par des arbres, des fleurs sauvages ou pierres naturelles, créant un endroit paisible et naturel.

Pourquoi des cimetières écologiques ?

Les avantages sont nombreux. :

Ils préservent la biodiversité en permettant aux plantes et aux animaux de prospérer dans leur habitat naturel.
Ils réduisent la pollution de l’eau et des sols en évitant l’utilisation de produits chimiques nocifs. Ils encouragent la régénération de l’écosystème en permettant aux nutriments de retourner rapidement au sol.
Enfin, ils nous offrent ainsi qu’aux familles endeuillées un lieu de recueillement serein et respectueux de l’environnement.

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Les cercueils écologiques : quels sont leurs caractéristiques ?

Contrairement aux cercueils traditionnels, qui sont souvent fabriqués à partir de bois traité avec des produits chimiques toxiques, les cercueils écologiques sont faits à partir de matériaux durables et naturels. Il en existe plusieurs types.

Le cercueil en carton est de plus en plus populaire en raison de son faible impact environnemental. Fabriqués à partir de matériaux recyclés et biodégradables, ces derniers se décomposent rapidement dans le sol, permettant aux nutriments de retourner à la terre.

Les cercueils en osier, en bambou ou en lin sont également renouvelables et se dégradent naturellement. De plus, ils offrent une alternative esthétique aux cercueils traditionnels.

Les cercueils en cellulose sont constitués de déchets de bois recyclés. On ne coupe donc pas d’arbre pour les fabriquer et on utilise de la colle d’amidon et de pomme de terre sans solvant.

Les avantages de ces cercueils, c’est qu’ils réduisent l’utilisation de ressources naturelles et minimisent l’impact des produits chimiques toxiques, tels que les produits de conservation du bois, qui peuvent contaminer le sol et les eaux souterraines.

Les différents types d’inhumations écologiques

Contrairement aux méthodes traditionnelles d’inhumation, qui impliquent souvent l’utilisation de produits chimiques et de matériaux non biodégradables, l’inhumation écologique, également connue sous le nom d’inhumation « verte » ou « naturelle », se concentre sur des pratiques respectueuses de l’environnement.

Les différentes méthodes d’inhumation et leurs avantages.

L’inhumation naturelle est la plus simple et la plus respectueuse de la planète. Elle consiste à enterrer le corps, enveloppé dans un linceul biodégradable, directement dans le sol, sans cercueil ni autre contenant.

Cette pratique permet au corps de retourner à la terre. Elle est souvent réalisée dans des cimetières spécialement aménagés pour cette pratique, où les tombes sont marquées par des arbres ou des plantes indigènes plutôt que par des pierres tombales.

Cette pratique réduit la consommation de ressources naturelles et évite l’utilisation de produits chimiques toxiques, tels que les fluides d’embaumement. Elle préserve la biodiversité des sols et favorise la régénération des écosystèmes.

L’inhumation en cercueil biodégradable utilise des matériaux naturels et renouvelables tel que le bambou, le carton, la fibre de cellulose ou le lin. Ils se décomposent rapidement dans le sol. Elle présente les mêmes avantages que l’inhumation naturelle.

L’inhumation en mer est souvent choisie par ceux qui ont une connexion particulière avec l’océan ou qui souhaitent retourner à la mer après leur décès. Elle peut être effectuée de manière différente, par la dispersion des cendres ou l’immersion d’une urne biodégradable dans l’eau. Cependant, les lois et les réglementations concernant ce type d’inhumations peuvent varier d’un pays à l’autre.

L’inhumation en forêt est une pratique relativement nouvelle qui gagne en popularité dans de nombreux pays. Elle consiste à enterrer le corps dans une forêt aménagée à cet effet.

Ces forêts funéraires sont gérées de manière durable et offrent un environnement paisible et naturel pour la disposition finale des corps.

Cette inhumation permet aux familles de se sentir plus connectées à la nature et offre un lieu de souvenir permanent pour les générations futures.
Elle contribue à la préservation des espaces naturels, à la restauration des forêts et à la création d’habitats pour la faune et la flore locales.

N’oubliez pas que la mort fait partie intégrante de la vie, et choisir une approche respectueuse de l’environnement pour notre dernier voyage est un moyen de laisser une empreinte positive, même après notre départ.

Les cimetières écologiques arrivent en France

Bien que les cimetières naturels offrent de nombreux avantages, ils ne sont pas encore très répandus en France. Certains défis doivent être surmontés, tels que la règlementation et la sensibilisation du public. Pourtant certains ont vu le jour ces dernières années en France.

Le cimetière végétal d’Ivry dans le Val-de-Marne a ouvert en 2019 est une parcelle écologique de 1560 m2. Les cercueils écologiques (sans peinture, sans vernis, parfois en carton…) y sont enterrés directement en pleine terre. Pour avoir son emplacement, il faut signer une charte qui engage à ne pas poser de chape en béton, de stèle en granit et de ne pas planter de grands arbres, seulement des petites plantes afin de préserver la biodiversité.
Le cimetière paysager du Mont valérien, construit en 1979, est un cimetière parc où les concessions ne possèdent pas de pierres tombales. Les dalles sont posées directement sur la pelouse.
Le cimetière paysager de la Vallée de la Dame à Verrières-le-Buisson est construit sur un site naturel protégé. Dans ce lieu, c’est la dispersion des cendres qui est privilégiée.
Le cimetière écologique de Stan-Bihan en Bretagne a été labellisé en 2021 espace végétal écologique (EVE). Il englobe une démarche de gestion et de développement durable (zéro-phyto, économies d’eaux, gestion des sols, des végétaux et des déchets). Il a aussi pour vocation d’être un lieu de promenade et de recueillement.