Dites adieu aux sacs plastiques ?
Ce n’est plus un scoop, hier symboles de la société de consommation, les sacs plastiques, et pour être plus juste, les emballages en plastique en général ne sont plus les bienvenus.
Avant leur interdiction en 2016 aux caisses des magasins, les Français utilisaient chaque année, 17 milliards de sacs plastiques à usage unique dont au moins 10 % se retrouvaient dans la nature.
Au regard des siècles nécessaires à leur destruction, nul doute qu’ils ont rejoint les autres sacs jetés par le reste du monde, brassés par les vents et charriés par les océans, affectant gravement la faune et la flore.
Du plastique dans les poissons et les oiseaux
Selon le Ministère de la Transition Ecologique :
- Plus de 700 espèces d'animaux marins ont déjà ingéré du plastique ou ont été piégés dedans ;
- 94 % des estomacs d’oiseaux de la mer du Nord, contiendraient du plastique.
Même brûlés, les sacs dégagent des émissions polluantes voire toxiques.
Pourtant, la prise de conscience existe :
70 % des consommateurs européens déclarent agir activement pour réduire leur utilisation d’emballages en plastique.
Comment faut-il concrètement procéder pour ne pas alourdir notre impact environnemental ?
Mieux acheter et mieux consommer
A l’échelle de la vie quotidienne, de nombreuses astuces permettent d’éviter l’utilisation des sacs plastiques :
- Acheter en vrac, muni de boîtes, de sacs en toile ou toile de jute, réutilisables et lavables ;
- Privilégier les produits emballés dans du carton ou des matières en papier ;
- Mettre ses fruits et légumes dans des sachets kraft ;
- Tendre sa boîte de conservation aux vendeurs des services à la coupe (fromages, charcuteries, etc..) ;
- Avoir en sa possession un sac réutilisable ou apporter son cabas à roulettes pour faire les courses.
La liste est encore longue, régulièrement enrichie par des blogueurs à la fibre écologique.
Les bons comportements à la maison comme ailleurs
Positionner la Journée mondiale sans sacs plastiques, le 3 juillet, n’est pas un hasard.
Les vacances d’été annoncent des migrations qui ne sont pas sans conséquences sur la planète. Malheureusement les bons comportements ne suivent pas toujours la route des vacanciers. Il n’est pas rare de trouver des plastiques abandonnés sur les plages ou le long des chemins de randonnées, en campagne comme à la montagne.
Quelques bons réflexes nous aident à rester conscients : avant de s’installer sur le sable, repérez la poubelle la plus proche. En balade, réservez un ou deux sacs selon le type de déchets que vous déposerez ensuite dans les bons contenants. Quant aux couverts jetables, pourquoi ne pas essayer ceux en bois ou en bambou ?
Biosourcés, biodégradables, compostables, …mais encore ?
Les sacs plastiques biosourcés contiennent de la matière biologique renouvelable (ressources végétales ou animales, déchets organiques…). Pourtant, ils ne sont pas tous biodégradables. Des conditions de température, d’humidité et d’oxygénation adéquates doivent être réunies, ce qui n’est pas toujours le cas dans la nature.
Par ailleurs, biodégradable ne veut pas dire compostable.
Pour l’être, le sac plastique biosourcé doit se décomposer au même rythme que les végétaux, soit se dégrader à 90 % en moins de six mois. Là aussi, des paramètres précis sont nécessaires pour favoriser leur dissolution.
Pour se repérer, une de ces trois normes doit figurer sur le sac :
- NF EN 13432 et NF EN 14995 pour l’aptitude à la biodégradation en conditions de compostage industriel,
- NF T51-800 pour l’aptitude à la biodégradation en conditions de compostage domestique.
- Des labels comme OK Compost, Seedling/Plantule et OK Compost Home certifient également que les plastiques sont à la fois biodégradables et compostables
Les emballages du futur
Face à la mort annoncée des emballages plastiques, industriels comme startupers se sont projetés dans le futur afin d’identifier les innovations porteuses.
3 tendances se distinguent :
- Des emballages intelligents grâce aux avancées technologiques : étiquettes connectées, puces intégrées…qui faciliteront leur traitement sur toute la chaîne de production et de consommation. Des étudiants du Massachusetts Institute of Technology (MIT), prestigieuse université américaine, ont développé un emballage capable de détecter l’état de fraîcheur du produit ;
- Des emballages éco-conçus qui intègrent des matières durables et facilement recyclables. La start-up israélienne TIPA commercialise un matériau identique au plastique souple, mais qui n’a aucun de ses désavantages environnementaux. Après des années de recherche, TIPA a conçu une nouvelle génération de polymères – structures moléculaires- multicouches entièrement compostables offrant les mêmes propriétés que les plastiques conventionnels ;
- Des emballages ergonomiques plus faciles à utiliser, qui perdent en poids et en taille et sont personnalisés aux produits qu’ils contiennent. La marque Perrier teste avec la société FLEXIKEG une "écollaboration" permettant de fournir des boissons dans un fût innovant, flexible et réutilisable.
Mais à l’aube de l’entrée en vigueur de nouvelles interdictions impulsées par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, le futur n’est plus qu’une question de jour.
En France, que dit la réglementation ?
Depuis le 1er juillet 2016, les sacs plastiques à usage unique sont interdits en caisses des magasins.
Seuls des sacs plastique réutilisables (c’est-à-dire d’une épaisseur de plus de 50 microns) ou en d’autres matières que le plastique (tissu, papier, etc.) peuvent être remis aux clients.
Depuis le 1 er janvier 2017, les sacs plastiques à usage unique hors caisse (comme les sacs de fruits et légumes) sont interdits.
Seuls les sacs biosourcés (avec une teneur minimale exigée en matière végétale) et compostables en compostage domestique peuvent être utilisés.
Les sacs oxo-fragmentables sont tous interdits.
Il s’agit de sacs en plastique dégradables mais non assimilables par les micro-organismes et non compostables conformément aux normes en vigueur applicables.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020 prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040.
Avec comme objectifs intermédiaires :
- 20 % de réduction des emballages plastiques à usage unique d'ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue par recours au réemploi et à la réutilisation ;
- Réduction de 100% des emballages en plastique à usage unique « inutiles », tels que les blisters plastiques autour des piles et des ampoules, d’ici fin 2025 ;
- 100 % de recyclage des emballages en plastique à usage unique d'ici le 1 er janvier 2025.
Depuis le 1 er janvier 2021, la distribution gratuite des bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public ou dans les locaux professionnels est interdite.
Au 1er janvier 2022, les jouets en plastique, proposés gratuitement aux enfants dans le cadre de menus, seront également interdits.