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Épilepsie : comment prévenir les risques et agir en cas de crise ?

En France, on considère qu’environ 600 000 personnes souffrent d’épilepsie. Près de la moitié d’entre elles sont âgées de moins de 20 ans. Que faire en cas de crise ? Comment réagir ? Et si vous êtes vous-même épileptique, quel est le traitement observé ?

Le ruban mauve sensibilise chacun aux journées de l’épilepsie, mais aussi aux journées de la maladie d’Alzheimer, de la fibrose kystique, du lupus, des cancers du pancréas et de la glande thyroïde. 

Qu’est-ce que l’épilepsie ? 

Une maladie neurologique chronique 

L’épilepsie est une maladie chronique d’origine cérébrale qui associe :

  1. La répétition de crises de type épileptique : ces crises peuvent se traduire sous la forme de convulsions parfois impressionnantes .
  2. La présence d'une prédisposition cérébrale à générer ces crises d'épilepsie (lésions du cerveau) .
  3. Des troubles associés variables (troubles cognitifs, psychologiques, sociaux...). 

Un dérèglement soudain de l’activité électrique du cerveau 

Notre cerveau est constitué d’innombrables neurones qui communiquent entre eux grâce à des signaux chimiques et électriques. En cas de crise d’épilepsie, un groupe de neurones est soudainement l’objet d’une activité électrique excessive et déréglée qui va rapidement se propager dans les autres zones de notre cerveau, pour parfois l’envahir entièrement.

Selon le niveau de propagation, les symptômes peuvent être différents.

En cas d’épilepsie dite « partielle » ou « focale », l’hyperactivité électrique ne touche qu’une zone localisée du cerveau ; dans ce cas, la personne reste consciente.

S’il s’agit d’une épilepsie dite « généralisée » (l’ensemble du cerveau est l’objet de cette activité électrique excessive) : la crise intéressera le corps entier.
Le cerveau cesse alors de fonctionner dans une sorte de « court-circuit » généralisé. Au bout de quelques minutes, le système redémarre et la crise cesse.

Bien que ces crises puissent paraître impressionnantes, l'épilepsie est une maladie peu sévère pour environ les trois-quarts des personnes qui en souffrent.

Les causes de l’épilepsie 

1. La crise isolée 

Saviez-vous qu’il est possible de faire une crise d’épilepsie sans pourtant être catégorisé épileptique ? Il est possible qu’une crise survienne une seule fois et ne se reproduise jamais. Cela peut être dû à un problème de métabolisme (hypocalcémie, hypoglycémie…) ou encore à la prise de médicaments en trop grande quantité : notamment les vasoconstricteurs décongestionnants (utilisés pour le nez bouché), le tramadol (contre la douleur), le bupropion (sevrage tabagique) ou les terpènes (substances aromatiques d’origine végétale). 

Cela peut également être dû à la prise excessive d’alcool ou, au contraire dans le cadre d’un sevrage alcoolique, ou encore à une intoxication : à la cocaïne, au plomb, aux amphétamines, au monoxyde de carbone, etc…

2. Une maladie plurifactorielle 

Vous êtes épileptique et vous vous en demandez les raisons ? Elles peuvent être extrêmement variées. Elles peuvent provenir d’un facteur génétique, d’une maladie infectieuse du système nerveux (méningite, encéphalite…), de lésions du cerveau (tumeurs, hématome cérébral, accident vasculaire cérébral…), d’un traumatisme crânien, d’un alcoolisme chronique ou bien d’une anomalie du développement de certaines zones du cortex cérébral.

Il arrive parfois qu’aucune cause ne soit trouvée, l’épilepsie est alors dite idiopathique. 

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Comment prévenir une crise d’épilepsie ?

Identifiez les facteurs de risques 

Si vous êtes épileptique, il y a de fortes raisons que vous éprouviez des difficultés à identifier les facteurs qui déclenchent vos crises.
Toutefois, certains facteurs semblent en augmenter les risques. Si vous vous savez vulnérable, plusieurs dispositions sont à prendre. Essayez notamment d’éviter le manque de sommeil, les sources de stress, les efforts physiques intenses, l’exposition à une source de chaleur trop importante, la musique à trop fort volume, l’exposition à des lumières clignotantes (jeux vidéo, écrans, boîtes de nuit, conduite automobile sur une route bordée d’arbres…), la consommation excessive de drogues, d’alcool ou de boissons caféinées qui excitent le système nerveux.

Reconnaissez les symptômes 

Pour pouvoir réagir efficacement en cas de crise d’épilepsie, il est important d’en connaître les symptômes.
Parmi les plus fréquents, on trouvera une perte de connaissance avec le plus souvent une chute, des convulsions, l’apparition de salive au bord des lèvres, parfois des vomissements, une perte d’urine ou de selles et un bref arrêt de la respiration.
Dans certains cas, les crises peuvent être moins imposantes. Dès lors les symptômes s’apparentent plus à des hallucinations, des gestes répétitifs et incohérents, un regard fixe, des contractions musculaires et des fourmillements.

Comment réagir face à une crise d’épilepsie ? 

Les choses à faire 

  • Restez auprès de la personne jusqu’à la fin de la crise et pendant sa récupération ; 
  • Placez la personne en position latérale de sécurité dans un espace dégagé. En cas de convulsions importantes, cela évitera à la personne de se cogner et de risquer de se blesser ; 
  • Desserrez les vêtements de la personne, et enlevez-lui tout ce qui serait susceptible de la gêner ou de lui faire mal, comme ses lunettes par exemple ou un objet trop pointu ou trop dur dans une poche ;
  • Notez si possible la durée de la crise ;
  • Appelez les secours si la crise dure plus de 5 minutes, si une deuxième crise survient, ou bien si la personne en crise est blessée. 

Les choses à ne pas faire 

  • Essayez de ne pas paniquer et gardez à l’esprit que dans la grande majorité des cas, une crise ne dure pas plus de quelques minutes et s’arrête d’elle-même ;
  • Ne tentez pas de faire cesser la crise, une fois que cette dernière a débuté il est impossible de l’arrêter ;
  • Ne transportez pas la personne, sauf si elle est dans un endroit où elle risque de se blesser ;
  • Ne cherchez pas à lui donner des médicaments ou à lui faire boire quelque chose pendant la crise ;
  • Ne tentez pas de pratiquer du bouche à bouche ou de lui faire un massage cardiaque, de manière générale et même si ces derniers sont désordonnés, n’essayez pas d’entraver ses mouvements ;
  • Ne tentez pas de lui mettre vos doigts dans la bouche, contrairement aux idées reçues la personne ne risque pas d’avaler sa langue et de s’étouffer. 

Comment traiter l’épilepsie ? 

Si vous êtes diagnostiqué épileptique, sachez que le traitement de l'épilepsie a fait des progrès considérables. Aujourd’hui, vous pouvez très bien mener une vie normale, réussir vos études et au travail, avoir une vie de famille et mener une vie active.

Généralement, le traitement repose sur la prise d’un seul médicament (carbamazépine ou acide valproïque) dont la dose est progressivement augmentée par paliers de sept à quinze jours jusqu’à la dose minimale efficace la mieux tolérée. Il se peut également que votre médecin vous conseille une association de deux médicaments, si votre épilepsie le nécessite.  

Dans tous les cas, il n’existe pas un traitement unique pour l’épilepsie. Ce dernier doit être adapté à chaque personne, d’où la nécessité de consulter impérativement et le plus rapidement possible votre médecin dès la première crise. 

Dans tous les cas, il n’existe pas un traitement unique pour l’épilepsie. Ce dernier doit être adapté à chaque personne, d’où la nécessité de consulter impérativement et le plus rapidement possible votre médecin dès la première crise. 

Rédigé par : Clotilde CHEVALIER