Maladie de Parkinson : lancement d’un dispositif audacieux d’aide à la marche
Au-delà d’une simple application, Beatmove est une solution complète de rééducation musicale qui a pour vocation d’améliorer la marche des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Qu’est-ce-que la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson est une affection qui concerne actuellement plus de 200 000 individus en France et qui résulte de la destruction des neurones producteurs de dopamine dans le cerveau.
Elle touche le système nerveux central et entraîne des troubles progressifs tels que des mouvements ralentis, des tremblements, de la rigidité et parfois certains troubles cognitifs. Parmi son lot de symptômes moteurs s’inscrit l’altération significative de la marche.
Perte progressive de la mobilité et difficulté à marcher
En effet, les patients atteints de cette maladie rencontrent des difficultés à bouger* (bradykinésie) et plus particulièrement à marcher, car ils réalisent des petits pas, avancent à une faible vitesse et peuvent parfois s’immobiliser* (akinésie) de façon soudaine. Progressivement, ces difficultés motrices peuvent évoluer jusqu’à occasionner des chutes plus ou moins graves.
*La bradykinésie se définit par une lenteur des mouvements volontaires, pouvant aller jusqu'à l'incapacité totale à réaliser un mouvement que l'on nomme l'akinésie. Ce ralentissement concerne les membres mais aussi la face.
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Quels médicaments prescrit-on aux patients ?
La prise en charge thérapeutique de la maladie de Parkinson est complexe et globale.
Si aucune solution thérapeutique n’est encore capable de freiner l’évolution de la maladie de Parkinson, voire de la guérir, on délivre aux patients des médicaments dont les molécules agissent dans le but de compenser l’insuffisance de dopamine dans le cerveau et d’améliorer les différents symptômes liés.
Ils s’articulent autour de 3 grandes catégories :
Les précurseurs de la dopamine (qui proposent une molécule permettant d'apporter de la dopamine au cerveau) ;
Les agonistes dopaminergiques (qui miment l’action de la dopamine et stimulent directement les récepteurs dopaminergiques du cerveau) ;
Les inhibiteurs (qui réduisent la dégradation de dopamine).
Quelles solutions complémentaires sont proposées ?
Bien que de nouveaux médicaments voient régulièrement le jour, les médecins s’accordent à penser qu’ils ne sont pas suffisants à eux seuls.
L’activité physique adaptée, une précieuse alliée
Dans le parcours de soin global de cette maladie et plus que pour toute autre pathologie chronique, la mise en place voire la reprise d’une activité physique adaptée jouent un rôle déterminant puisqu’elle mobilise l’ensemble du corps.
C’est pourquoi, en complément des traitements thérapeutiques, les neurologues préconisent à leurs patients d’insérer la pratique de celle-ci dans leur routine hebdomadaire en tant que levier efficace et essentiel au ralentissement de l’évolution de la maladie et par conséquent à la perte de mobilité.
Une solution opportune dont la mise en place s’avère cependant difficile pour les malades qui ont tendance à être de moins en moins actifs.
En effet, on identifie plusieurs freins à la pratique modérée ou intensive de l’activité physique :
La perception d’une incompatibilité de la maladie avec le sport ;
Le manque de motivation ;
L’absence d’accompagnement parfois et la méconnaissance des dernières recommandations en la matière.
La musique pour stimuler et encourager
En réponse à la volonté de développer une nouvelle alternative prometteuse, des travaux basés sur des études internationales ont été menés autour des techniques de stimulation rythmique auditive.
Parce que l’écoute de la musique possède de nombreuses et fascinantes vertus, elle permet d’encourager les individus à la pratique de l’exercice physique.
Forte de ce constat et soucieuse de proposer une solution non médicamenteuse pour la rééducation de la marche, l’équipe de neurologie du Dr Valérie Cochen De Cock à la Clinique Beau Soleil, a lancé le projet « BeatMove ».
Curriculum Vitae d’un médecin neurologue engagé
Le Dr Valérie Cochen De Cock
Neurologue, elle est responsable du pôle sommeil et neurologie de la Clinique Beau Soleil (spécialisée dans la prise en charge des troubles du sommeil et de la maladie de Parkinson).
Elle est également chercheuse en neurosciences du mouvement humain, laboratoire Euromov, Montpellier.
Formations/ diplômes/ travaux :
2000 : Diplôme InterUniversitaire « sommeil » (Université Paris VI)
2004 : Diplôme de Docteur en médecine, neurologue (Université Paris VI)
2005 : Diplôme Universitaire « mouvements anormaux » (Université Paris VI)
2007 : PhD (Doctorat en neurosciences) (Université Paris VI)
2013 : Habilitation à Diriger des Recherches (Université de Montpellier)
Expérience des essais cliniques :
Investigatrice principale de l’étude Apomorphee, publiée dans le Lancet neurology en 2022.
Multiples essais sur la maladie de Parkinson, le trouble du comportement en sommeil paradoxal et les troubles du sommeil.
Un dispositif novateur qui aide les patients à marcher
C’est en 2013 que des études préliminaires ont vu le jour. Menées par l’équipe de neurologie de la Clinique Beau Soleil, en étroite collaboration avec le laboratoire de recherche sur le mouvement Euromov (nouveau centre européen de recherche, développement technologique, valorisation et innovation sur le mouvement humain), elles s’inscrivaient alors dans le cadre du projet européen BeatPark (santé par le rythme).
Une première étude aux résultats engageants
Une première étude pilote dont l’objectif était de proposer à des patients atteints de la maladie de Parkinson un programme d'auto-rééducation à la marche utilisant la musique par l'intermédiaire du dispositif BeatMove a publié ses résultats en 2021.
Elle a démontré que le dispositif avait permis aux 45 patients tests de la clinique Beau Soleil de constater une amélioration significative de leur situation générale et qu’il ne présentait aucun danger.
Pendant 30 jours, les patients engagés ont suivi un programme d’entraînement basé sur 30 minutes de marche quotidienne en extérieur couplé à une écoute de la musique avec le système BeatMove.
Les résultats se sont révélés très satisfaisants puisque les chercheurs ont observé de nombreux effets positifs :
Une bonne tolérance des patients à l’entraînement avec une absence de fatigue et une réduction de certaines douleurs musculaires et articulaires ;
Une diminution du nombre de chutes de 50% ;
Une augmentation de la vitesse de marche passant de 4,61km/h à 4,75 km/h ;
Un allongement des pas ;
Et plus généralement une meilleure qualité de vie.
À la demande des patients et portée par la volonté d’une mise à disposition rapide de l’application, cette aventure humaine et médicale dans l’efficacité d’un outil sur mesure a permis le lancement de son prototype : BeatMove.
Des études jusqu’à la mise en place d’un projet innovant
Grâce à ces résultats plus que positifs, ces premiers travaux ont naturellement donné naissance à la reconduite d’une seconde étude de plus grande envergure qui a cette fois-ci impliqué quelque 300 patients répartis sur 16 centres nationaux spécialisés en neurologie.
Les résultats de cette étude sont en cours d’analyse.
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En quoi consiste ce dispositif d’auto-rééducation par le rythme ?
Ce dispositif complet se compose à la fois de capteurs portés par le patient mais également d’une application sur smartphone qui fonctionnent tous deux en parfaite complémentarité : en effet, l’application intelligente réagit aux informations envoyées par les capteurs et synchronise ainsi le tempo de la musique à la cadence des pas des patients. Leur permettant ainsi de stabiliser leur marche et au-delà de la dynamiser.
Comme l’indique le Dr Cochen de Cock, Neurologue à la clinique Beau Soleil de Montpellier : « la particularité de ce dispositif réside dans sa capacité à s’adapter aux personnes touchées par la maladie de Parkinson et plus généralement à d’autres utilisateurs souffrants ou non de pathologie. Le rythme de la musique s’adapte à la personne et répond parfaitement aux objectifs divers et variés portés par la reprise de l’activité physique : qu’il s’agisse de patients touchés par la maladie de Parkinson mais également de personnes souffrant par exemple d’obésité ou d’insuffisance veineuse et pour lesquelles la reprise de la marche s’avèrerait compliquée ».
Puisque Beatmove se cale au rythme de chacun, il accompagne en douceur chaque individu et l’encourage à améliorer ses performances et sa mobilité selon ses capacités.
Un outil innovant à destination d’autres usagers demain
Aujourd’hui, alors que le prototype BeatMove est lancé, l’objectif est de démontrer que dans le cadre de la maladie de Parkinson, il est plus efficace qu’une marche en silence ou qu’une marche avec une musique non alignée au pas.
Toujours selon le Dr Cochen de Cock, « dans le cadre de la maladie de Parkinson, l’écoute « simple » d’une musique peut parfois s’avérer délétère. Trop rapide, elle peut accentuer les problèmes de mobilité du patient qui cherchera à se caler à un tempo non adapté. Trop lente, elle peut être inefficace et engendrer une perte sensible du plaisir à pratiquer une activité physique et de motivation. Sans parler des potentielles chutes qui seraient à redouter ».
À ce jour, plus d’une centaine de patients (parmi les 300 patients tests de la seconde étude touchant les 16 centres participants en France) ont fait le choix de conserver le dispositif qui offre une plus grande amélioration de la marche et augmente d’avantage la qualité de vie que les autres conditions de rééducation.
Parce que l’efficacité de pareil compagnon de marche va bien au-delà de sa raison d’être initiale, il offre aussi à ses utilisateurs un retour au mouvement en douceur et leur permet de retrouver la joie d’être, de bouger et de vivre.
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