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Sages-femmes : un rôle clé dans le parcours santé des femmes

À l'occasion de la Journée internationale des sages-femmes le 5 mai, découvrez les informations clés sur la profession des sages-femmes, encore trop méconnues. Rencontre avec Mathilde Delespine, sage-femme au CHU de Saint-Denis (93).

Le champ d’exercice des sages-femmes reste encore méconnu. Pourtant elles jouent un rôle central, d’autant plus en pleine crise sanitaire. 

Au 1er janvier 2025, le Conseil national de l’Ordre des Sages-femmes recensait en France 24 354 sages-femmes en activité dont 57% sont salariées à l’hôpital public et seulement 8% en exercice dans les centres de Protection maternelle infantile (PMI). Les compétences des sages-femmes sont multiples et dépassent largement le cadre de la grossesse et de l’accouchement. 

Quelles sont les compétences médicales des sages-femmes ? 
Réponses en vidéo avec Mathilde Delespine.

En quoi consiste le métier de sage-femme ?

Le métier de sage-femme est surtout connu sous l’angle accompagnement de la grossesse et de la préparation à l’accouchement. Mathilde revient sur leur champ de compétences, beaucoup plus vaste en réalité.

Zoom sur la profession de sage-femme

Le métier  

  • Assurer le suivi de grossesse jusqu'à l'accouchement  

Le ou la sage-femme assure le suivi médical de la future mère et du fœtus, prépare le couple à l'accouchement et à la parentalité, fait appel, si besoin, à des médecins, des psychologues. À l'hôpital, ou à la maternité, il ou elle pratique 70% des accouchements en autonomie (intervention d'un médecin en cas de césarienne ou de risque pour l'enfant) et contrôle la bonne santé et les réflexes du nouveau-né avec un puériculteur ou une puéricultrice. En centre de protection maternelle et infantile ou de planification familiale, son rôle est informatif et préventif.  

  • Assurer le suivi postnatal  

Durant le mois après la naissance, le ou la sage-femme réalise un suivi complet : examens médicaux, allaitement, conseils d'hygiène et d'éducation à la santé, prescription et pratique de vaccinations, rééducation du périnée.  

  • Assurer le suivi gynécologique  

Le ou la sage-femme peut aussi suivre les jeunes filles et les femmes en bonne santé sur le plan gynécologique (frottis, contraception, avortement médicamenteux, dépistage de cancers ou d'infections, traitements...) et les oriente vers des médecins spécialistes en cas de pathologies.  

Compétences requises  

  • Des savoirs et des savoir-faire étendus  

Les sages-femmes disposent de connaissances et de compétences diverses : fondamentaux médicaux (anatomie, biologie, embryologie, pharmacologie, infectiologie...), savoirs en gynécologie, obstétrique, pédiatrie, santé publique et sciences humaines appliquées à la maternité et à la parentalité, soins généraux des adultes et des enfants, techniques de réanimation, surveillance et prise en charge (partielle en cas de pathologies) des femmes enceintes. En libéral ou à domicile, les interventions exigent une solide expérience.  

  • Sens du relationnel et une grande stabilité émotionnelle  

Les moments partagés avec les patientes et les futurs parents sont forts. Pédagogie et disponibilité sont des qualités nécessaires pour nouer une relation de confiance. Face à des situations difficiles (handicap à annoncer, complications de grossesse, décès...), il faut aussi savoir rassurer, prendre du recul et répondre avec pertinence aux interrogations et aux inquiétudes des parents.  

  • Endurance  

Une grande résistance physique et nerveuse est attendue, notamment à cause des horaires variables (gardes, travail de nuit et le week-end). Il faut pouvoir enchaîner les accouchements malgré la fatigue. Les responsabilités sont importantes.  

Où l'exercer ?  

  • En collaboration avec les médecins  

En général, la journée (ou la nuit) comprend entre 8 et 12 heures de garde, le plus souvent avec un rythme intense en raison de l'affluence de patientes. Le travail se fait en étroite collaboration avec les gynécologues-obstétriciens, les pédiatres et/ou les réanimateurs en cas de complication, de césarienne, de péridurale ou d'anesthésie générale.  

  • Vers plus de responsabilités  

Pour soulager les cabinets débordés des médecins gynécologues, le champ d'activité de la profession s'est élargi avec désormais un vrai rôle de diagnostic, de prévention et de prescription. Avec la quasi généralisation de la péridurale, les sages-femmes participent au maniement de certains outils ou au dosage de médicaments (antalgiques, coagulants...).  

 

Pour devenir sage-femme, il faut désormais compter 6 années d’études après le baccalauréat : un parcours à l’université préparant l’accès aux études de santé, puis 5 années de spécialisation en école. La formation débouche sur le diplôme d’État de docteur en maïeutique, obligatoire pour exercer. 

Prévention et suivi tout au long de la vie des femmes

Le métier de sage-femme est bien-évidemment compris sous l’angle accompagnement de la grossesse et préparation à l’accouchement. En réalité, leur champ de compétences est beaucoup plus vaste : les sages-femmes accompagnent les femmes à toutes les étapes de la vie. Contraception, prévention, sexualité, dépistages, grossesse, accouchement, allaitement, parentalité, IVG, ménopause...  
Elles peuvent assurer le suivi médical et obstétrical des femmes enceintes de façon complètement autonome quand les grossesses sont à bas risque. Et en coopération avec les obstétriciens et obstétriciennes quand un risque est avéré.

Le suivi gynécologique des femmes peut être effectué par les sages-femmes de l’adolescence à la post-ménopause.

Leur rôle est central en matière de prévention et peut se caractériser de différentes manières : 

  • choisir sa méthode de contraception dans des consultations de santé sexuelle
  • expliquer certaines douleurs ou simplement mieux comprendre l’anatomie de la femme et la santé au féminin.
  • organiser et animer des séances de prévention auprès d’adolescents et d’adolescentes dans les établissements scolaires

De la grossesse à l’accompagnement à la parentalité 

Les missions des sages-femmes se présentent aussi sous d’autres aspects. Comme l’accompagnement à la procréation médicalement assistée (PMA), le diagnostic anténatal pour les grossesses à risque (en collaboration avec les obstétriciens) et le suivi de toutes les échographies pendant la grossesse.

Le suivi post-natal peut être plus lointain, notamment pour l’accompagnement à l’allaitement, la rééducation du périnée ou encore le suivi gynécologique de prévention lorsque la grossesse est terminée.
Les cours de préparation à la naissance et à la parentalité pour les femmes enceintes et les couples font aussi parties des prérogatives des sages-femmes.

Quelles idées reçues souhaitez-vous déconstruire ?

En matière de santé, celle du vagin subit particulièrement nombre d'idées reçues ! Mathilde nous explique qu'il faut déconstruire les messages qui poussent les femmes à avoir une toilette intime agressive.

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L’humain au cœur du métier de sage-femme 

Certaines patientes ou certains couples peuvent se trouver dans des situations de grande précarité et vulnérabilité. À la Maison des femmes de l’hôpital de Saint-Denis, Mathilde Delespine explique comment elle accompagne les couples et femmes enceintes.

Avoir de l‘empathie, avoir une estime de soi, apprendre à canaliser ses émotions, cela va permettre au couple de devenir des parents suffisamment bons pour accueillir et s’occuper de leur bébé. ”

Mathilde DELESPINE Sage-femme

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Rédigé par : Équipe éditoriale

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