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Auto-prélèvement HPV : comment ça marche ?

L'auto-prélèvement vaginal HPV permet d’accroître le dépistage du cancer du col de l'utérus. Il met aussi en évidence la présence éventuelle du papillomavirus dont il est le corollaire. Il est une solution supplémentaire au dépistage réalisé par votre gynécologue…
Femme dessinant un cœur avec ses mains sur son ventre

Petit rappel sur le cancer du col de l’utérus

Il s’agit d’un cancer qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus. En France, 3 159 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2023. Généralement, son développement est dû à un virus sexuellement transmissible : le papillomavirus humain ou HPV. Le HPV est une infection fréquente et qui guérit bien. Pourtant, dans 10% des cas, le virus persiste et des lésions précancéreuses peuvent se développer.

L’importance de vous faire dépister

Entre l’âge de 25 à 65 ans, il est important que vous participiez à un dépistage tous les 3 à 5 ans selon votre âge de ces éventuelles lésions sous la forme de ce que l’on appelle un frottis vaginal (prélèvement cervico-utérin). Ce prélèvement simple et non douloureux est ensuite analysé par un laboratoire spécialisé. Il peut être réalisé par votre gynécologue, votre médecin traitant ou une sage-femme. 

Le test HPV permet de mettre en évidence la présence du papillomavirus ou d’autres anomalies des cellules du col de l’utérus et donc de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Cette pratique garantit également le diagnostic des cancers à un stade précoce, ce qui accroît les chances de guérison.

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Quel est l’intérêt de l’auto-prélèvement HPV ?

Plusieurs études démontrent que vous êtes 40% à ne pas faire de dépistage. Les raisons sont multiples : manque d’accès aux soins, de temps, crainte d’aller chez un médecin… Une situation dommageable car elle augmente le risque de ne pas mettre en évidence une infection au papillomavirus ! C’est dans ce contexte qu’a été développé le kit d’auto-prélèvement HPV. Il a été validé en 2022 par l’Institut national du cancer (Inca) et la Haute Autorité de Santé (HAS).

Il ne doit pas se substituer à une visite chez votre gynécologue, mais plutôt représenter un palliatif temporaire.

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Quels remboursements chez le gynécologue ?

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Comment vous procurer un kit d’auto-prélèvement HPV ?

L’utilisation d’un kit d’auto-prélèvement est recommandée aux femmes de plus de 30 ans. La HAS préconise en effet qu’avant cet âge il est préférable de pratiquer un bilan complet auprès d’un professionnel de santé. Munie d’une ordonnance, vous pouvez vous procurer gratuitement ce kit auprès d’un laboratoire d’analyses médicales. Ce dépistage est alors pris en charge par l’Assurance maladie et le tiers payant est pratiqué lorsque vous avez une mutuelle. Le kit comprend plusieurs éléments : un écouvillon, une notice explicative, une fiche d’information et un sachet de protection du test.

Un autotest à réaliser soi-même

Après avoir pris les précautions d’usage précisées ci-dessus et indiquées sur la notice, vous allez récupérer quelques cellules de l’utérus en frottant légèrement un grand coton-tige (écouvillon) sur les parois de votre vagin. Vous déposez l’écouvillon dans le sachet protecteur que vous devez confier au laboratoire sous 48 heures (prenez soin de le conserver au réfrigérateur durant ce délai). Vous recevrez ensuite une notification par mail ou SMS de la mise à disposition de vos résultats. En cas de positivité, il vous faudra accomplir un frottis pratiqué par un professionnel de santé pour une analyse approfondie cellulaire.

La HAS recommande de réaliser un dépistage tous les 3 à 5 ans jusqu’à l’âge de 65 ans, même si le résultat est négatif à chaque fois.

Quelques précautions à respecter

Au cours des 3 jours précédents l’auto-prélèvement, vous ne devez pas utiliser des ovules vaginaux, des crèmes ou nettoyants intimes, ainsi que des contraceptifs locaux ou préservatifs. 48 heures avant le prélèvement, il est également préférable de ne pas avoir de rapports sexuels, ni d’effectuer un examen gynécologique ou une échographie.

Attention : ne vous testez pas durant votre période de menstruations, ou si vous avez une infection vaginale (mycose ou IST), un traitement par voie vaginale, des antécédents de frottis cervico-vaginal anormaux, des antécédents de lésions cancéreuses et précancéreuses de l’utérus. L’auto-prélèvement est également contre indiqué si vous êtes enceinte.

En savoir plus

Comment choisir sa contraception ?

La diversification de l’offre fait qu’aujourd’hui chaque femme, homme, ou couple, a la possibilité de choisir la contraception qui lui convient. Tour d’horizon des différentes possibilités.

#Changer de regard

Messieurs, vous êtes également concernés !

Parce que les hommes sont également porteurs du papillomavirus, vous pouvez agir pour limiter sa propagation. La vaccination, désormais recommandée depuis le 1er janvier 2021, prévient à la fois le développement de lésions précancéreuses au niveau de l’anus, du pénis, de la bouche et de la gorge notamment, et l’apparition de condylomes (verrues génitales externes). Elle protège aussi votre partenaire sexuel.

Interviews

Docteure Agathe Hovine
Gynécologue obstétricienne, Clinique Mutualiste de Saint-Etienne.

Tout ce qui peut accroître le dépistage du cancer du col de l’utérus me semble une bonne chose ! Je suis donc favorable à ce test, même s’il est toujours préférable que les femmes se rendent en consultation pour réaliser un bilan plus complet. Certes, certaines des patientes que je reçois viennent en consultation après avoir réalisé un auto-prélèvement du papillomavirus (HPV) qui s’est avéré positif. Hélas, certaines peuvent aussi ne pas consulter après ce prélèvement... même si elles se doutent que c’est dommageable pour leur santé. Les raisons pour lesquelles elles peuvent ne pas vouloir consulter sont nombreuses, par exemple du fait de la crainte de l’examen gynécologique ou par difficulté à affronter une potentielle réalité !

Plus généralement, et quel que soit le test, le principal frein au dépistage relève d’une méconnaissance du risque d’HPV. Par exemple, certaines femmes pourraient s’imaginer qu’elles n’ont qu’un faible risque d’attraper le papillomavirus car elles n’ont qu’un seul partenaire sexuel. Mais leur compagnon ou leur compagne peut également être porteur ou porteuse sans le savoir !

Ainsi, le principal enjeu des années à venir sera de lever ces barrières au dépistage par une meilleure connaissance des risques et des campagnes de promotion de la santé. Sur ces défis de communication, les médecins généralistes et les sage-femmes ont un rôle important à jouer.

Nous avons la chance, en France, de pouvoir accéder à la vaccination contre le HPV dès l’âge de 11 ans, que ce soit pour les filles comme pour les garçons. Cette vaccination reste le meilleur moyen de se prémunir contre le cancer du col de l’utérus.

Cependant, le taux de vaccination en France n’est que 40 %, alors qu’il est proche de 100 % en Australie, un pays dans lequel le cancer du col de l’utérus est quasiment inexistant.

Docteur Didier Constant
Gynécologue bénévole de l’association Imagyn

L’auto-prélèvement HPV est une très bonne chose car il doit nous permettre d’aller chercher les 40% de femmes qui, aujourd’hui, ne réalisent pas de frottis. Hélas, je regrette que cet auto-test, très fiable au demeurant, ne soit disponible que dans les grands laboratoires, et non en pharmacie. De même, il avait été imaginé d’inciter les femmes à se procurer l’auto-prélèvement par l’envoi d’une invitation à domicile. Envoi déclenché par l’absence de prélèvement du col depuis au moins 3 ans. Sans réponse à cette première invitation, l’auto-prélèvement aurait été envoyé directement au domicile. Hélas, ce dispositif n’est toujours pas en place ! 

Il reste également de gros progrès à effectuer en France en ce qui concerne la vaccination contre le papillomavirus. Cette dernière est la meilleure barrière contre le virus et, pourtant, seulement 49% des jeunes filles sont vaccinées, contre 11,4% des garçons. Imaginez qu’en Suède et aux Pays-Bas le taux de couverture est supérieur à 80% ! 

Enfin, je souhaite insister sur l’importance du résultat obtenu avec l’auto-prélèvement HPV. S’il est positif, vous n’avez pas nécessairement un cancer du col de l’utérus mais, en revanche, il faut absolument réaliser un frottis réflexe, suivi d’une colposcopie* selon le résultat. C’est cette dernière qui permettra de mettre en évidence l’éventuelle présence de cellules précancéreuses qui, d’ailleurs, peuvent être traitées avec succès. Avec l’auto-prélèvement HPV, nous avons donc un outil de dépistage vraiment efficace, mais encore faut-il aller jusqu’au bout de la démarche !

*Examen du vagin et du col de l'utérus pour repérer d'éventuelles lésions et procéder à un prélèvement

AÉSIO s’engage pour le dépistage