Stress et maladies : existe-t-il un lien ?

Le stress : un mécanisme de protection naturel et physiologique 

À quoi correspond le stress ?

Il existe quatre types de stress.

Le premier, le stress aigu, qui est la forme la plus commune de stress, résultant d'une réaction ponctuelle à un défi ou une pression spécifique : il est, par exemple, provoqué par des situations qui peuvent se présenter au quotidien telles qu'une deadline serrée, un désaccord avec un ami, ou même une frayeur au volant. 

Le second, le stress aigu épisodique, où l’on se retrouve souvent dans un état de tension ou d'irritation constant, anticipant toujours le prochain stress : cela peut être dû à un emploi du temps surchargé, une propension à s'inquiéter excessivement.

Le troisième, le stress chronique, qui résulte d'une exposition prolongée à des situations stressantes, sans répit ou relaxation entre les épisodes : il peut être dû à un problème persistant, comme des difficultés financières, des relations familiales tendues, ou un travail insatisfaisant.

Enfin, l’eustress, qui est une forme de stress positif qui a un effet bénéfique sur notre bien-être : par exemple, si vous êtes confrontés à des défis excitants ou motivants, comme apprendre une nouvelle compétence, réaliser un projet personnel, ou préparer un événement important.

On perçoit les trois premiers types de stress comme une émotion nocive. C’est un mécanisme de protection, maintenant le corps en état d’alerte pour le protéger contre un potentiel danger. 

Les 3 mécanismes du stress

Face à une situation de stress, l’organisme réagit en 3 phases :

1. La phase d’alarme

Une fois la menace détectée, le rythme cardiaque s’accélère, la pression artérielle et le niveau de vigilance augmentent, tout comme la température corporelle. Ces modifications préparent l’organisme à réagir, notamment pour approvisionner en oxygène les organes qui vont être sur-sollicités.

2. La phase de résistance

Peu de temps après la phase d’alarme, le taux de sucre augmente dans l’organisme pour apporter l’énergie indispensable aux muscles, au cœur et au cerveau qui répondent à la menace. L’organisme anticipe la dépense énergétique importante provoquée par la situation de stress.

3. La phase d’épuisement

Si la situation stressante dure dans le temps ou s’intensifie, l’organisme passe en phase d’épuisement car ses capacités sont débordées et la dépense énergétique est trop élevée. C’est cette phase qui s’apparente au stress chronique, pouvant entraîner des conséquences physiques, psychologiques et comportementales sur l’organisme. 

Les conséquences du stress chronique sur l’organisme 

Sur le plan physique

Le stress chronique peut impacter physiquement l’organisme et engendrer des pathologies, comme :

• Des maladies digestives : en état de stress, vous pouvez ressentir des ballonnements, des nausées, des inflammations de l’estomac, des diarrhées…

• Des maladies cardiovasculaires : selon la Fédération Française de Cardiologie, il existe bien une corrélation entre le stress et les maladies cardiovasculaires. Il peut, par exemple, entraîner de l’hypertension artérielle, des crises d’angor (manque d’oxygène dans les artères du cœur), des accidents vasculaires cérébraux ou encore un infarctus du myocarde.

• De l'hyperthyroïdie : la glande thyroïde produit une quantité excessive d'hormones thyroïdiennes, pouvant entraîner une accélération du métabolisme et des perturbations dans le fonctionnement du corps.

• Un système immunitaire affaibli : du fait du bouleversement durable de l’organisme causé par le stress, vous pouvez souffrir plus souvent d'infections virales (rhumes chroniques, angines, ou encore infections urinaires et vaginales). De plus, un système immunitaire affaibli est moins capable de détecter et de détruire les cellules cancéreuses, augmentant ainsi le risque de développer certains types de cancer comme ceux de l'œsophage, du pancréas, du sein ou de l'endomètre.

• Des infections cutanées : des démangeaisons, une perte de cheveux, des rougeurs, des boutons, mais aussi de l’eczéma, de l’urticaire, de l’herpès et du psoriasis surviennent souvent chez des personnes souffrant de stress chronique. 

• Des troubles gynécologiques : le stress peut dérégler le système hormonal et engendrer des règles douloureuses ou des cycles irréguliers, une perturbation dans l’ovulation, des fausses couches ou encore des accouchements prématurés.

• Des troubles du tonus musculaire : c’est l’une des maladies psychosomatiques les plus courantes en cas de stress chronique. Il s’agit de douleurs musculaires et articulaires dans certaines régions du corps, notamment au niveau dorsal ou cervical.

Sur le plan psychologique

Le stress chronique peut aussi influencer votre bien-être psychologique et émotionnel, notamment en entraînant des troubles de la mémoire, une baisse de la concentration, une perte d’intérêt pour votre quotidien, pouvant aller jusqu’à la dépression. Il peut aussi vous rendre plus sensible, nerveux et entraîner de l’angoisse, des crises de larmes, de la tristesse et une excitation permanente.

Sur le plan comportemental

Le stress est souvent à l’origine de troubles comportementaux malsains : consommation excessive d’alcool, de tabac ou encore de stimulants (café, boissons énergisantes…), troubles du sommeil, difficultés à s'endormir, ou insomnies. Ces mauvaises habitudes de vie, induites par le stress chronique, augmentent considérablement les risques de développer des maladies graves comme le cancer, les accidents vasculaires cérébraux ou les troubles alimentaires.

La bonne nouvelle, c’est que le stress n’est pas une fatalité, loin de là ! Il existe des moyens de lutter contre.