Brown-out au travail : de quoi s’agit-il et comment l’éviter ?
Qu’est-ce que le Brown-out ?
Comment continuer à travailler, lorsqu’on ne sait plus pourquoi on le fait ? Si vous vous posez cette question au quotidien, vous êtes peut-être dans une situation de brown-out. Ce terme anglais fait référence à une baisse de tension électrique, volontaire ou non, pour éviter la surchauffe d’un circuit. En 2013, l’anthropologue américain David Graeber l’a repris pour théoriser la baisse de motivation et d’engagement conséquente à une perte de sens au travail.
Le brown-out se distingue ainsi du burn-out, l’épuisement professionnel lié à une grande charge de travail, et du bore-out, l’ennui dû à une charge de travail jugée insuffisante ou dérisoire. Dans le cas du brown-out, la perte de sens peut être provoquée par plusieurs facteurs, comme l’explique Nathalie Wienin, psychologue du travail :
Il peut s’agir d’un bouleversement dans notre vie personnelle qui modifie nos valeurs, ou une évolution de nos missions, qui fait que l’on ne se retrouve plus dans son métier. ”
En France, 55 % des salariés estiment de manière générale que le sens au travail s’est dégradé, selon une étude du cabinet Deloitte, publiée en 2017.
Des impacts à court et long terme
Bien que les symptômes varient selon chaque personne, le brown-out se manifeste le plus souvent par une grande fatigue, mais aussi par une perte d’envie et d’intérêt, précise Nathalie Wienin : « On n’attend plus rien de sa journée et aller au travail devient pesant, pénible. »
Ce qui peut se traduire par :
- des retards ;
- des absences répétées ;
- ou encore par un repli sur soi et des difficultés à interagir avec ses collègues.
Cette perte d’envie ressentie dans le cadre professionnel peut aussi rapidement investir la sphère privée, et on n’a alors « plus envie de rien, dans tous les aspects de sa vie ».
Le brown-out peut de même modifier l’humeur et exacerber les émotions.
On peut se sentir apathique ou au contraire très irritable. Il y a aussi une perte d’estime de soi importante, avec l’impression de ne plus être compétent dans son travail, de ne plus avoir de valeur, d’être en décalage avec la société ”
Avec pour conséquence, parfois, de ne pas se sentir suffisamment à la hauteur pour quitter son emploi et en chercher un autre.
Sans prise en charge adaptée, le brown-out peut avoir des impacts conséquents sur la santé mentale : développement de conduites addictives, troubles du sommeil, dépression, anxiété généralisée... Alors, lorsque les premiers symptômes apparaissent, ou s’ils perdurent et s’intensifient, il ne faut pas hésiter en premier lieu à consulter un professionnel de santé.
C’est important de mettre des mots sur ce que l’on ressent, sur sa souffrance. Parfois, un arrêt de travail est nécessaire, notamment lorsqu’on arrive à un point de rupture. Mais c’est une pause qui peut ensuite permettre de recommencer à construire son futur ”
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Les solutions pour faire face au brown-out
Au sein de l’entreprise, des mesures peuvent être mises en place pour prévenir les risques de brown-out. « Collectivement, des temps d’échange peuvent être instaurés pour permettre à chacun de donner sa vision d’un travail de qualité, qui a du sens. L’objectif est de créer ensemble un cadre qui tient compte des aspirations des salariés et des besoins de l’entreprise », indique la psychologue du travail.
Dans le cas d’un collaborateur dont les valeurs personnelles auraient changé, même sans lien avec l’entreprise, là encore, l’accompagnement reste la clef, pour « discuter avec lui de ses attentes et de ses possibilités d’évolution ».
Prévenir les risques de brown-out
En quoi consiste la prévention des risques professionnels ?
En 2021, les caisses primaires d’assurance maladie ont traité près de 1,5 million de sinistres professionnels (accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles). Inscrite dans le Code du travail, la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs est une obligation légale pour l’employeur. En quoi consiste la prévention des risques professionnels ? Comment promouvoir le bien-être et la qualité de vie au travail ?
Individuellement, il est aussi possible d’avoir recours à un bilan de compétences, ajoute Nathalie Wienin :
« C’est un outil précieux pour faire le point, non pas uniquement sur ses compétences comme on pourrait le penser, mais sur soi, sa situation professionnelle, ses motivations et envies. C’est un bon moyen de redonner de la valeur à la personne que l’on est. »
Au-delà de trouver des solutions dans son emploi actuel, la reconversion peut aussi s’avérer un parfait remède au brown-out car, elle apporte un nouveau sens à une carrière professionnelle.
