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Dépression : les solutions pour aller mieux

Enfant, adolescent, adulte, senior… personne n’est à l’abri d’un trouble dépressif. Cette maladie psychique se caractérise principalement par une perturbation de l’humeur. Voici quelques clés pour mieux la comprendre, connaître les solutions de prévention et de prises en charge.

Comment se manifeste le trouble dépressif ?

Un sentiment de vide et de tristesse, une fatigue chronique, un manque de motivation, une diminution de l’estime de soi, une vision pessimiste du monde, des idées noires… 
Si vous, ou l’un de vos proches, ressentez ces symptômes, il est probable que vous souffriez d’un trouble dépressif.

 Il ne faut pas confondre la dépression avec les changements d’humeur ordinaires et les sentiments négatifs que la vie quotidienne peut parfois occasionner.
Le trouble dépressif se manifeste la plupart du temps tout au long de la journée, quotidiennement, et de manière récurrente pendant au moins deux semaines.  

Quelles sont les causes de la dépression ?

Même si quelques vulnérabilités génétiques ont pu être mises en évidence, l’origine du trouble dépressif est la résultante d’interactions entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. 
Vous aurez ainsi un risque accru de souffrir d’une dépression si vous avez vécu une épreuve douloureuse ou stressante du type : chômage, deuil, accident, séparation, faillite… 

La probabilité de développer un trouble dépressif peut être également liée à votre état de santé. L’inactivité physique et l’usage abusif d’alcool sont des facteurs aggravants. Enfin, certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, le cancer ou, encore, le diabète, ont une incidence 1certaine sur le développement de la maladie.  

Une maladie (trop) répandue

Le trouble dépressif est loin d’être une maladie rare puisque trois millions de Français ont souffert d'une dépression caractérisée au cours des douze derniers mois, selon Santé Publique France. En 2021, une autre étude indique que 12,5 % des adultes âgés de 18-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes.

Du côté des plus jeunes, la proportion des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).  

Des conséquences de la dépression pouvant être graves  

La dépression fait porter une lourde charge psychologique et physique aux malades comme à ses proches. Ces derniers peuvent avoir le sentiment que la personne déprimée n’a pas de volonté et ne fait rien pour s’en sortir. 

Dans le même temps, la pathologie va conduire le malade à négliger son état de santé, et parfois à adopter une mauvaise hygiène de vie : inactivité physique, troubles alimentaires, consommation d’alcool, prises de substances psychoactives...). 

Des comportements qui accroissent les risques pour la santé, tels qu’un accident cardiovasculaire, et aussi de décès. Mais la crainte ultime est celle du suicide qui, pour la personne déprimée, est parfois envisagé comme la seule solution face à ses difficultés. 

Avec un passage à l’acte multiplié par 30 lors d’un épisode dépressif, 10 à 20% des personnes souffrant de dépression mettraient fin à leur jour, selon l’Inserm. 

Découvrez l’engagement de la fondation AÉSIO, qui agit pour le bien-être mental des individus tout au long de la vie  

Comment soigner la dépression ?

Pour atténuer les symptômes de la dépression et ses conséquences, mais aussi pour prévenir les éventuelles rechutes, il est décisif que la prise en charge du premier épisode dépressif soit correctement conduite. 

Dans la plupart des cas, il s’agira d’associer un traitement biologique (médicaments antidépresseurs) et un traitement psychothérapique conduit par un professionnel spécialisé en santé mentale (psychiatre, psychologue). 

L’amélioration des symptômes intervient après 4 à 6 semaines de traitement. Il permet de les faire régresser, de diminuer la fréquence des récidives et de conduire à une rémission durable. Ces traitements sont efficaces dans 70% des cas

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Plusieurs outils sont à votre disposition

Créé en 2022, le dispositif « Mon soutien psy » de l’Assurance maladie permet à toute personne angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance maladie. Les étudiants bénéficient d’un programme spécifique.

La plateforme « ComPaRe » de l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) regroupe, quant à elle, une communauté de 50 000 patients souffrant de maladies chroniques. 4 700 d’entre eux participent plus particulièrement à la cohorte2 dédiée à la dépression. En la rejoignant pour partager votre vécu, vous contribuerez, vous aussi, à promouvoir la recherche dans ce domaine. https://compare.aphp.fr/depression/

Interview d'Astrid Chevance – Investigatrice principale de ComPaRe Dépression

Qui êtes-vous Astrid Chevance ?

Je suis cheffe de clinique en santé publique au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (CRESS). J'enseigne également l'épidémiologie clinique à l'Université de Paris et j’ai initié la e-cohorte ComPaRe Dépression il y a un an. 

Qu’est-ce qui caractérise ComPaRe Dépression ?

C’est une communauté de recherche collaborative, vivante et active, qui repose sur une e-cohorte. Elle est composée de personnes qui souhaitent partager leur expérience de la dépression en répondant à des questionnaires en lignes. Ces témoignages constituent une matière première unique au monde pour faire avancer la recherche sur les troubles dépressifs et les troubles bipolaires.  

Comment vous est venue l'idée de créer cette cohorte pour la dépression ?

La dépression, quoique fréquente et invalidante, reste méconnue scientifiquement. Je voulais donc créer une grande communauté participative qui fédère les patients, les chercheurs et les cliniciens pour faire avancer concrètement les soins, mais aussi qui fait parler de la dépression dans notre société.  

Quels sont les objectifs de ComPaRe Dépression ?

Encadrée par un comité scientifique et éthique, la plateforme vise trois objectifs :

  • Mieux comprendre la vie avec la dépression. Outre le recueil de données dans le temps, la plateforme est ouverte à la conduite d’études thématiques, observationnelles ou interventionnelles portées par des chercheur.es de toutes les disciplines,
  • Faire émerger les outils cliniques, diagnostics, pronostics, thérapeutiques de demain, 
  •  Éclairer les politiques publiques de prévention et de soins.

Vous aurez compris que nous n’avons pas vocation à traiter la dépression. Nous ne sommes pas une plateforme de soins.

 Est-ce facile de participer à la e-cohorte ?

C’est très simple, tout se déroule en ligne. Il suffit de s’inscrire sur la plateforme et de répondre à des questionnaires dans votre espace personnel. Nous encourageons toutes les personnes concernées, même guéries, à participer à cette cohorte.

Prévaésio

Le service de prévention santé

Parce que la prévention s’apprend, Prévaésio, le service prévention d'AÉSIO mutuelle, permet à ses adhérents, particuliers et professionnels, de devenir acteurs de leur santé. Un encouragement à vivre mieux, longtemps.