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Quand et comment agir pour prévenir le suicide ?

Dimanche 10 septembre se tient la Journée nationale de prévention du suicide. L’occasion d’aborder ce geste violent et douloureux pour l’entourage. Peut-on prévenir le suicide ? Voici quelques pistes pour déceler des signaux d’alerte, pour pouvoir agir pour soi ou son entourage.

L’acte suicidaire est souvent précédé de différentes étapes :

Tout d'abord, une idée suicidaire : ce sont les premières pensées noires. Puis vient la crise suicidaire, caractérisée par l'obsession pour le projet de passage à l’acte, l'impression qu’il n’y a plus d’issue. Enfin vient l'étape du passage à l’acte et la tentative de suicide, suivie du décès ou non.

Quels sont les signaux d’alerte ?

Avant qu’une personne passe à l’acte suicidaire, plusieurs signes dans le comportement peuvent vous alerter.

Des signes verbaux, exprimés de manière directe (je vais en finir, je vais me tuer, je préfèrerais mourir…) ou indirecte (je n’en peux plus, je vais tout laisser tomber, j’ai tout raté dans la vie, je n’y arrive plus…).
Si ces mots (ou ces pensées) reviennent souvent, soyez particulièrement vigilant !

Des manifestations physiques telles que la perte d’appétit, une grande fatigue, des troubles du sommeils ou alimentaires, des douleurs inhabituelles et injustifiées.

Des changements de comportement :  
- tristesse, agressivité, apathie, anxiété, tendance à se dévaloriser…
- sous investissement ou sur investissement dans le travail, burn-out, arrêts de travail répétés, etc.
- tendance à l’isolement social...

Il faut agir vite pour accompagner la personne qui manifeste ces comportements : incapacité à réagir dans un épisode dépressif ; attitude particulièrement apaisée et distante ; isolement très marqué ou accomplissement de formalités administratives (souscription soudaine comme une assurance-vie, testament…).

Parler du suicide peut tout changer

Le tabou qui entoure la souffrance psychique peut enfermer les personnes concernées dans un silence qui ne fait que les isoler davantage et peut entraîner une aggravation de leur mal-être.

L’information, la sensibilisation, la libération de la parole semblent être des clés pouvant permettre de lever ces tabous et de lutter contre les stigmatisations des personnes concernées par la souffrance psychique.

La Fondation AÉSIO soutient le projet « En parler peut tout changer » de Dites Je Suis Là, dans le cadre de son appel à projets « Bien-être mental, et si on en parlait… vraiment ? »

Parler du suicide peut tout changer, c’est la conviction de Dites Je Suis Là, une association qui œuvre dans le champ de la prévention du suicide. Pour cela, elle crée des campagnes de communication nationales sur la prévention du suicide. Certaines sont générales et s’adressent au grand public, d’autres s’intéressent plus particulièrement à certaines populations à risque.

Ouvrir la voix avec Dites Je Suis Là

Comment aider un proche ?

Si vous observez ces signaux chez une personne de votre entourage, vous pouvez tenter de l’aider. Quelques conseils pour savoir comment agir :

  • Maintenez le lien avec elle, veillez à ce qu’elle ne reste pas isolée ;
  • Soyez à son écoute, aidez-la à s’ouvrir à vous, à parler, montrez-lui que vous la comprenez ;
  • Formalisez votre inquiétude ;
  • Tentez d’identifier si la personne a déjà un plan précis en tête ;
  • Encouragez la personne à trouver de l’aide auprès de professionnels ;
  • Faites-vous également accompagner pour obtenir des conseils ;
  • Ne culpabilisez pas, vous pouvez apporter votre aide dans la mesure de vos possibilités. Ne vous mettez pas en danger psychologiquement.

Vous pouvez vous considérer comme le "maillon" d’une chaîne d’alerte.
Si vous vous sentez dépassé et/ou ne savez que faire, n’hésitez pas à contacter un professionnel (psychologue, associations…) !

Que faire si vous êtes vous-même concerné ?

Si ces signaux vous concernent personnellement, vous pouvez tenter d’en parler à un proche. Dans tous les cas, ne vous isolez pas.

Rapprochez-vous de votre médecin traitant. Il pourra vous orienter vers une spécialise (psychologue, psychiatre, centre médico-psychologique…). Ou bien adressez-vous à une des associations spécialisées listée ci-dessous.

Associations spécialisées autour du suicide

-  SOS Amitié https://www.sos-amitie.org/

-  Suicide Ecoute https://www.suicide-ecoute.fr/

-  SOS Suicide Phénix https://sos-suicide-phenix.org/

-  Fil Santé Jeunes https://www.filsantejeunes.com/

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Quand consulter un psychologue ?

Si vous ressentez des difficultés passagères, du stress ou de l’anxiété, si vous traversez une période de mal-être, un suivi psychologique peut être utile ou nécessaire.

Les signaux de détresse chez les jeunes 

Particulièrement vulnérables, les jeunes manifestent des signes spécifiques :

  • Douleurs, troubles alimentaires (anorexie, boulimie), scarification… 
  • Comportements excessifs, alcoolisation, consommation de drogues, vitesse au volant…
  • Baisse des résultats scolaires, repli sur soi, fugue…

Des facteurs peuvent aggraver le risque de passage à l’acte, tels qu'une rupture, des problématiques d’autorité, un isolement social ou affectif.

Agissez rapidement en vous rapprochant de professionnels de santé pour l’accompagner !


Le gouvernement crée un numéro dédié

Depuis le 1er octobre dernier, le gouvernement a mis en place le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Destiné aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire, ce service est gratuit, accessible 7j /7 et 24h /24.

Des professionnels de la psychiatrie et professionnels de santé vous répondent directement.
Formés, mobilisé, ils peuvent ainsi répondre à vos besoins immédiats en cas d’urgence, vous écouter et vous indiquer quoi faire, vers qui vous diriger selon vos problématiques.