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La schizophrénie, une maladie complexe

À l’occasion des Journées mondiales de la Schizophrénie, qui se déroulent du 19 mars au 26 mars 2022, AÉSIO mutuelle s’interroge sur cette maladie chronique, qui reste l’une des maladies les plus mystérieuses de la psychiatrie.

Qu’est-ce que la schizophrénie ?

La schizophrénie est une maladie du cerveau qui affecte la pensée, les sentiments et les émotions, tout comme les perceptions et les comportements des personnes qui en sont atteintes. Toutes ces fonctions ne sont cependant pas perturbées au même moment et dans la même mesure.
D’où vient le mot « schizophrénie » ? Donné par le psychiatre suisse Eugen Bleuler en 1911, ce mot signifie « maladie de la scission de l’esprit »

Les différents symptômes  

3 types de symptômes peuvent se manifester de façon chronique ou de façon épisodique :

—  Les symptômes positifs

Ce sont les plus impressionnants, ils se manifestent par la perception de quelque chose ou de quelqu’un qui n’existe pas.

  • Les hallucinations : elles peuvent être auditives (on entend des voix), visuelles, olfactives, tactiles, gustatives…
  • Les délires : sentiment paranoïaque (on se sent persécuté ou victime d’un complot), mégalomanie (désir de puissance, « folie des grandeurs »), idées délirantes invraisemblables…

—  Les symptômes négatifs

Ils induisent un appauvrissement affectif et émotionnel.

  • L’isolement familial, amical et social : éloignement de ses proches, famille, amis, collègues
  • La réduction des émotions ou de leur manifestation
  • L’incapacité à se motiver, la perte d’intérêt et de volonté

Ces symptômes sont difficiles à rattacher à la schizophrénie car ils peuvent être associés à une dépression ou encore à des traits de personnalité introvertie ou timide. 

—  Les symptômes dissociatifs

Ils correspondent à une désorganisation de la pensée, des paroles, des émotions et des comportements corporels. 
Le patient est moins attentif, présente des difficultés à se concentrer, mémoriser, comprendre ou se faire comprendre. Il peut avoir des difficultés à planifier des tâches simples comme faire son travail ou des courses, ce qui peut être source d’un handicap majeur dans la vie quotidienne.

Ces symptômes sont très variables d’un patient à un autre : l’un peut avoir plus de symptômes positifs, l’autre plus de symptômes négatifs, ou encore ne pas avoir les symptômes de désorganisation… Cela peut évoluer ou même complètement s’inverser au cours de sa vie. Le diagnostic de la schizophrénie se pose sur la base d’au moins 2 syndromes symptômes sur une période de plus d’un mois.

Quelques chiffres sur la schizophrénie

Sources : Inserm

Quelles sont les causes de la schizophrénie ? 

La schizophrénie est une maladie dont l’origine est plurifactorielle. Son développement résulterait d’une interaction entre gènes et environnement.

  • La première cause de la schizophrénie est le facteur génétique. La vulnérabilité génétique serait précipitée par des facteurs environnementaux.

Le risque de développer la maladie peut être également accru si l’un des membres de la famille est atteint.  Mais ce risque est modéré, selon l’Inserm : 7 personnes, dont un parent est malade, sur 100 pourraient en être affectées. Chez les vrais jumeaux, le risque est de 50% : être porteur du gène n’implique donc pas automatiquement de développer la maladie. L’incompatibilité de rhésus sanguin est également mise en cause.

  • La seconde cause est liée à notre environnement. Le stress serait l’un des facteurs favorisant le déclenchement des troubles. Le second facteur observé correspond à la consommation de cannabis ou de substances psychogènes.

Des études récentes ont affirmé qu’une prise régulière contribuait à l’apparition de la schizophrénie par les effets nombreux au niveau des zones du cerveau impliquées dans les pathologies psychiatriques.

La prise de cannabis doublerait les risques de schizophrénie. 

D’autres aspects liés à l’hygiène de vie joueraient aussi un rôle significatif. La qualité de notre sommeil et de notre alimentation reste donc particulièrement importante.

Quand la maladie se déclare-t-elle ? Et comment vivre avec ?

La schizophrénie apparaît généralement suite à une première manifestation psychotique, sans que celle-ci ne soit identifiée. Elle survient le plus souvent entre 15 et 25 ans, voire plus tôt de manière moins forte. 

Le patient devra vivre la maladie tout au long de sa vie. Elle aura une évolution fluctuante selon les personnes. 

Si vous êtes un proche d’une personne atteinte de schizophrénie, il est important de l’écouter, la soutenir, prendre soin d’elle et surtout de la faire accompagner par des professionnels de santé. Ayez à l’esprit que cette maladie nécessite un repérage précoce pour une meilleure prise en charge du patient et la qualité du soutien psychosocial.

Vous vivez vous-même avec cette maladie ?
Il est essentiel d’en comprendre les différentes phases. Apprenez également à gérer surtension et stress, pratiquez la méditation, le yoga et toute forme d’activités physiques. Trouvez la discipline qui vous convient. Privilégiez, par ailleurs, les activités calmes ou artistiques comme le dessin, la peinture, le chant…

AESIO MUTUELLE

Complémentaire santé et médecines douces

Il existe de nombreuses médecines douces potentiellement remboursées comme l’acupuncture, la psychologie etc.

Y a-t-il un traitement à cette maladie ?

Comme nous l’avons évoqué, les symptômes de cette maladie restent assez communs, ce qui pourrait expliquer le retard des diagnostics.

Une fois identifiée, la schizophrénie est traitée essentiellement par des neuroleptiques, qui sont des médicaments permettant de contrôler les symptômes. Il existe également les thérapies cognitivo-comportementales, qui sont quant à elle très utiles pour lutter contre les déficits cognitifs et les risques de désocialisation dont le patient peut être victime. Elles permettent ainsi de stabiliser la personne dans sa vie quotidienne.