#À vos côtésMis à jour le :

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Bien-être au travail et qualité de vie au travail : est-ce la même chose ?

Qu’est-ce qui me donne envie d’aller au travail ? Qu’est-ce qui donne du sens à mon travail ? Le sens que je mets dans mon travail est-il partagé par mes collègues ?
Le point commun de ces interrogations est d'être toutes focalisées sur notre rapport individuel au travail. Et c’est une erreur courante : en réalité, la Qualité de Vie au Travail (QVT) désigne les conditions collectives du bien-être au travail. Vous le saviez ?
Jeune homme et femme qui rient au travail. Ordinateur jaune

© photo by Leon on Unsplash

La QVT, c'est tellement plus que le sens que l'on donne à son seul travail

La QVT et la question du bien-être au travail sont deux notions souvent confondues !

Au travail, l'OMS définit le bien-être comme « un état d'esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d'un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et de l'autre les contraintes et les possibilités du milieu du travail… ».

Qu’est-ce que le bien-être au travail ?

Le site Cadremploi.fr distingue :

- Le bien-être physique au travail, qui concerne le confort du collaborateur dans les locaux de l’entreprise et à son poste de travail (luminosité, tranquillité, optimisation des équipements, chauffage, etc.).
- Le bien-être psychologique au travail, caractérisé par une ambiance de travail agréable (salarié en adéquation avec ses fonctions, bonne entente entre collaborateurs, management bienveillant, valeurs d’entreprise positives, etc.

La QVT désigne l'ensemble des conditions dans lesquelles les employés travaillent au quotidien

Quelle est la définition initiale de la QVT ?

En 2013, l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé par les partenaires sociaux, dessine une première définition de la qualité de vie au travail, en proposant un cadre, ainsi que des éléments de définition et des indicateurs.

La QVT doit tendre « vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle » comme un « sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail en entreprise effectué ». ”

ANI, Définition de la QVT

QVCT : lorsque la notion de QVT évolue

Avec le Plan Santé au Travail 3, puis l’ANI de 2020, l’approche de la QVT devient plus globale, ancrée sur les situations de travail réelles. Sa définition évolue en un « facteur de santé et de réalisation personnelle pour les salariés » qui constitue « l’une des conditions de la performance de l’entreprise ».

L’ANI introduit la notion de “Qualité de vie et des conditions de travail” (QVCT), soulignant que la QVT est d’abord une affaire d’organisation et de situations concrètes de travail. La démarche QVCT s’impose dans le 4ème Plan Santé au travail (2021-2025 - lien) pour promouvoir des conditions de réalisation du travail favorables à la santé.

Chez AÉSIO mutuelle, comment la QVCT est-elle définie ?

« La satisfaction de chaque collaborateur à bien faire son travail, dans un cadre satisfaisant et enrichissant, donner du sens au travail afin d'inscrire durablement l'action individuelle dans l'action collective et développer ensemble la performance globale de l'entreprise » est la définition retenue par AÉSIO mutuelle pour définir sa démarche "Être bien au travail".

Favoriser la qualité de vie et des conditions de travail, en particulier sur le plan organisationnel

Au-delà de ce cadre, c’est à chaque entreprise de s’approprier ces éléments et de les adapter à son contexte organisationnel.

Chacune peut donc construire sa propre définition de la QVCT, à condition d’en garder les principes fondateurs (selon le site Les ateliers durables) :

  • Le lien indissociable entre QVT et performance
  • L’équilibre entre l’aspect à la fois objectif des conditions de travail et subjectif de la QVT (le sentiment de bien-être au travail collectif et individuel)
  • Les 3 piliers qui ancrent le concept de QVT : les conditions d’emploi et de travail, la capacité à s’exprimer et agir, le contenu du travail
Schéma ANACT - Perception de la QVT

source © ANACT

Quels facteurs favorisent le bien-être au travail ?

Est-ce que le travail procure du bien-être aux collaborateurs ? Idéalement, oui !
Autant la question du bonheur au bureau est un idéal vers lequel tendre, autant réduire la QVT au fait d’être “heureux” au travail d’un point de vue individuel, est restrictif et faux, comme nous l’avons vu.

Améliorer le travail est bien l’affaire de tous : managers, collègues, ressources humaines, direction générale… 

Voici quelques idées pour améliorer le travail et être acteur de la qualité de vie en milieu pro que vous pouvez mettre en place, en conciliant santé physique et mentale des collaborateurs : 

  • Organiser le cadre et les valeurs de l’entreprise : encadrer des règles de fonctionnement interne, impliquer, sensibiliser et former les managers à la gestion de leur pratique managériale
  • Améliorer l’organisation des temps de travail : mise en place du télétravail pour les fonctions éligibles, réfléchir sur la flexibilité des horaires pour les collaborateurs, faciliter la conciliation des temps de vie en travaillant sur l’accompagnement à la parentalité (service de garde d’enfant, accompagnement à la scolarité, proche aidant, etc.)
  • Promouvoir des actions en lien avec l’activité physique : pratique de sport au travail et d’activités physique pour les collaborateurs sédentaires (séance de yoga sur poste de travail, séance de sports, exercices de respiration), accès à une salle de sport, conférences, ateliers, etc.
  • Aménager les lieux et conditions de travail de bureau : organiser les espaces de travail (flex-office, espace pour se concentrer, salle de créativité, salle de visioconférence, etc.), qualité de l’air des locaux, qualité de la lumière naturelle et artificielle, mobilier accessible à tous (réglable en hauteur), verdir les locaux, etc.
  • Favoriser la santé : conseils diététiques, alimentation, sommeil, lutte contre le stress
     

La qualité de vie au travail vue comme un levier de performance pour l’entreprise

Des salariés heureux sont donc des salariés plus performants. Soit. Mais comment mesurer cet indice qui conjugue travail et bonheur ?

Les impacts de la QVCT en entreprise

La QVCT influence la motivation, la fidélité des collaborateurs ainsi que la performance de l’entreprise.

Ces 3 leviers agissent sur : le sentiment d’équité et d’appartenance à une entreprise, la cohésion d’équipe au sein de l’entreprise et également sur la santé mentale et physique des collaborateurs.

La - ou plutôt les - définitions de la QVT sont souvent limitées à caractériser un "champ" avec des éléments supposés être du ressort de la politique de qualité de vie au travail.

Plusieurs approches sont donc possibles, lorsqu’on parle d’améliorer la qualité de vie au travail en entreprise. Pour la mesurer, il existe des indicateurs concrets sur lesquels s’appuyer, comme le Taux de Fréquence (estimation du nombre d’accidents en entreprise) et le Taux de Gravité (journées perdues en raison des incapacités temporaires de travail), le turn-over (le mouvement de personnel d’une entreprise, suite aux départs et arrivées successives), etc.
Ces indicateurs sont à mettre en œuvre en fonction des leviers à favoriser.

—  Les enjeux du marché du travail

Comme nous avons pu le voir plus haut, l’employeur a tout intérêt à se saisir des enjeux relatifs au bien-être au travail, puisque celà fidélise et favorise l’investissement professionnel à long terme des salariés, facilite le recrutement de nouveaux talents. 
Inscrire la QVCT dans son projet de société envoie un message positif : celà démontre que la culture de performance dans l’environnement professionnel n’est pas un enjeu incompatible avec le bien-être des salariés !

Le bien-être au travail des salariés les encourage à être plus impliqués, plus créatifs : ces leviers d'engagement au travail sont vraiment importants pour leur donner des clés pour solutionner un problème ou réfléchir à un nouveau projet pour l’équipe.
En bref, un bon climat d’entreprise est un levier de performance qui fédère les énergies et permet de gagner en productivité : c’est aussi ça, améliorer l’efficacité au travail et les résultats !

Sur le même sujet

Burn-out : en France, avoir l’air heureux au travail, est-ce suspect ?

Surcharge de travail, relations tendues entre collègues ou avec son manager, sensation de perte de sens, difficultés liées à l’environnement de travail ou au télétravail… autant de facteurs de stress qui ont été renforcés par le contexte de crise sanitaire.
Comment les réduire ? Et essayer d’être "heureux au travail", surtout sans y laisser sa santé ?

#À vos côtés

—  Les enjeux sociétaux

Depuis la crise sanitaire de la Covid-19, les Français considèrent que la question du sens et l’épanouissement personnel dans leur travail sont des valeurs essentielles.
De nombreuses entreprises voient leurs salariés démissionner afin d’aligner leur valeur de vie liée aux enjeux de société (écologique, humaniste, familiales, etc.) avec leur vie professionnelle.

La motivation personnelle s’en ressent, et le salarié se désengage de son travail qui ne le satisfait plus. "Se sentir accompli", avoir le sentiment d’être heureux au travail a pris une place prépondérante dans notre façon d’appréhender nos métiers et impacte le temps de travail, rééquilibrant la vie professionnelle / vie personnelle. Finie la période du présentéisme : le recours massif au télétravail en France a permis de redéfinir la valeur temps !

—  Les enjeux de santé au travail

Pour répondre à ces enjeux concernant la santé des travailleurs, il est nécessaire, d’après les conseils pour améliorer conditions de travail donnés par l’INRS de « développer une posture d’écoute des salariés sur les facteurs organisationnels reconnus comme ayant un impact en matière de RPS (risques psychosociaux) : la définition des tâches, le sens du travail, la répartition de la charge de travail, les relations entre les collègues et avec la hiérarchie... ».

Avoir une approche "bien-être" proactive de la santé permet de lutter contre les risques de maladie professionnelle et la gestion du stress au travail. Un salarié qui se sent bien, a en effet moins de chance de développer de l’anxiété ! Ces mesures influeront positivement sur l’engagement au travail des collaborateurs et participeront à faire baisser le taux d’absentéisme.

Quels risques l’entreprise doit-elle identifier ?

Chez AÉSIO mutuelle, le volet relatif à la santé au travail recouvre différents leviers pour favoriser la prise en compte des risques, comme : 

  • Prise en compte de la santé au travail, par exemple par la présence d’une équipe dédiée à la santé des collaborateurs composé de 2 infirmiers de santé au travail et de 3 assistantes, d’un panel de dispositifs (longue maladie, handicap, enfant malade, hospitalisation, proche aidant, etc.)
  • La mise à jour régulière du Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP)
  • L’accompagnement par l’organisation du temps de travail et/ou du lieu de travail au cas par cas : aménagement spécifique du poste de travail en accord avec le médecin du travail, aménagement des temps de travail avec la mise en place d’un temps partiel ou d’un télétravail exceptionnel adapté au besoin du collaborateur, etc.
  • L’optimisation des déplacements professionnels
  • Une politique de prévention et des actions de sensibilisation aux risques psycho-sociaux (ou RPS)
     

Plus d'informations sur le sujet de la QVCT

  • Besoin d'un accompagnement pour réussir votre projet QVT ?
    La plateforme web ReflexQVT du réseau Aract-Aract vous aide à trouver le consultant adapté [lien ]
     
  • Mettre en place une démarche QVT - Playlist vidéos ANACT Comme un Lundi

Selon le rapport Gollac-Bodier – la référence littéraire sur laquelle s’appuient les politiques de prévention – il y a 6 facteurs de risque :

- l’intensité et le temps de travail ;
- les exigences émotionnelles ;
- le manque d’autonomie ;
- les rapports sociaux au travail dégradés ;
- et les conflits de valeur et l’insécurité de la situation de travail.