Variole du singe : que savons-nous de ce virus ?
Qu’est-ce que la variole du singe ?
En 2022 déjà, nous entendions beaucoup parler d’une maladie qui frappait l’Afrique et dont de nombreux foyers apparaissent en Europe : la variole du singe, appelée aussi virus Monkeypox en anglais. Cette infection virale, transmise par contact direct ou indirect avec une personne atteinte, a pour principale manifestation physique une éruption cutanée étendue.
Etat des lieux de son évolution
L'agence de santé de l'Union africaine a déclaré mardi 13 août 2024 une "urgence de santé publique" face à l'épidémie croissante de Mpox sur le continent.
Un total de 38 465 cas de cette maladie ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022 avec une augmentation de 160 % des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon les données publiées par l'agence de santé Africa CDC.
Le 15 août, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alerté que nous devions connaître plus de cas en Europe, notamment après la survenue du variant Mpox en Suède.
Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, la France a enregistré 4 272 cas de personnes contaminées depuis l’épidémie de 2022. Aussi il a demandé aux pays de renforcer la surveillance des voyageurs revenant de zones particulièrement impactées. Toutefois il considère le risque d’infection faible pour la population européenne.
A savoir
Il s’agit d’un virus qui mute. Deux souches circulent, le Clade 1 et le Clade 2. Or l’épidémie de 2024 est provoquée par le Clade 1 qui est beaucoup plus dangereux que le II.
Comment pouvez-vous attraper le virus ?
La variole du singe peut se transmettre de l’animal à l’homme, de l’homme à l’animal, mais aussi d’un homme à un autre.
Vous pouvez attraper la variole du singe suite à :
- Un contact direct avec les lésions cutanées, les fluides ou les muqueuses d’une personne touchée par la maladie.
- Un contact direct avec des objets contaminés par la personne atteinte.
- Un contact indirect mais prolongé avec la personne contaminée : à moins de 2 mètres de cette personne, pendant 3 h ou plus.
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Quel remboursement pour le dermatologue ?
Le dermatologue est un médecin spécialiste. À ce titre, vous pouvez lui être adressé par votre médecin traitant dans le cadre du parcours de soins coordonnés. Vous serez alors pris en charge par l’Assurance Maladie Obligatoire à un taux et à des conditions particulières. Si vous le consultez en direct, cette prise en charge sera plus faible et il vous faudra compter sur votre complémentaire santé pour être mieux remboursé.
Quels sont les symptômes de la variole du singe ?
La maladie évolue en plusieurs phases.
Les premiers symptômes sont une grosse fatigue, des douleurs musculaires, une fièvre supérieure à 38° C et l’apparition de nombreux ganglions. Une éruption précoce au niveau de la bouche et de la langue et des maux de tête sont également possibles. Les ganglions lymphatiques peuvent aussi être enflés et douloureux, notamment sous la mâchoire et au niveau du cou.
1 à 3 jours plus tard, une éruption cutanée étendue apparait sur le visage. 24 heures après, elle s’étend à l’ensemble du corps, y compris dans les muqueuses. Les lésions vont ensuite évoluer dans les jours qui suivent :
- Elles sont d’abord sous la forme de macules (lésions à base plate).
- Elles se transforment ensuite en papules (lésions douloureuses fermes et surélevées).
- Puis elles évoluent en vésicules (lésions remplies de liquide).
- Pour continuer en pustules (lésions pointues et fermes remplies de pus).
- Enfin, elles terminent sous la forme de croûtes qui vont sécher puis tomber.
A savoir
Le variant Clade 1 du virus entraîne des symptômes plus graves, tels que des éruptions cutanées sur l’ensemble du corps et un risque de mortalité plus élevés, notamment chez les enfants.
Comment savoir si vous avez attrapé la variole du singe ?
Les facteurs de risque
Pour détecter la variole du singe, il vous faut bien considérer les symptômes mais aussi les endroits où vous avez été susceptible de l’attraper. Ainsi, vous devez vous montrer plus prudent et attentif si, au cours des 3 semaines précédentes, vous… :
- Êtes revenu d’une zone d'endémie en Afrique centrale et occidentale (Nigéria, Bassin Congo-RDC).
- Avez été à proximité d'un foyer ou cluster européen.
- Avez été en contact direct ou indirect avec une personne infectée.
Les populations à risque
Nous pouvons distinguer plusieurs types de populations à risque. Parmi elles :
3 catégories de personnes qui sont les plus susceptibles d’attraper la variole du singe :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
- Les personnes trans multipartenaires.
- Les personnes exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
3 catégories de personnes qui sont particulièrement à risque de développer une forme grave de la maladie :
- Les personnes immunodéprimées (système immunitaire déficient).
- Les enfants.
- Les femmes enceintes, qui risquent de transmettre la maladie à leur enfant.
Si vous faites partie d’une de ces trois catégories, faites preuve de vigilance et rendez-vous directement aux urgences à l’apparition du moindre symptôme.
Le diagnostic
Si vous avez un doute ou que vous avez besoin d’informations rapidement , la plateforme téléphonique d’information « Monkeypox Info service » pourra vous renseigner. Elle est accessible gratuitement, 7j/7 de 8h à 23h, au numéro vert 0801 90 80 69 (appel anonyme et confidentiel).
SERVICE AÉSIO
ÉSIO mutuelle et deuxiemeavis.fr, s’associent pour vous proposer un service de deuxième avis médical. Ainsi, avant une décision médicale importante, prenez l’avis d’un médecin spécialisé dans votre pathologie en moins de 7 jours !
Sinon, consultez votre médecin traitant le plus rapidement possible afin que celui-ci puisse poser le diagnostic. En effet, la variole du singe est loin d’être la seule maladie à provoquer des éruptions cutanées : varicelle, rougeole, zona, syphilis, allergies… La présence de ces éruptions n’indique donc pas systématiquement celle de la maladie.
Le médecin confirme les résultats grâce à un test d'amplification des acides nucléiques sur un à deux prélèvements.
Le prélèvement de préférence est le prélèvement cutané (biopsie ou écouvillon en frottant plusieurs vésicules ou pustules à l’aide d’un coton-tige) et/ou bien nasopharyngé (à partir de l’insertion d’un écouvillon dans le nez).
Dans les deux cas, les tests de détection sont pris en charge par l'assurance maladie.
Une fois le diagnostic confirmé, il vous faut déclarer la maladie auprès de l’agence régionale de santé de votre région. Cette déclaration permettra d’assurer un suivi régulier sur le nombre de cas et d’avoir plus d’informations sur la maladie.
Comment évolue la maladie ?
La maladie ne se manifeste pas immédiatement, ainsi, si vous êtes entré en contact avec une personne contaminée, sachez que la période d’incubation peut varier de 5 à 21 jours.
Vous devenez contagieux dès que les premiers symptômes apparaissent et le restez jusqu’à la disparition des lésions, ce qui peut prendre entre 2 à 4 semaines. Malheureusement, dans certains cas, il peut y avoir des complications.
Les complications éventuelles
- Une éruption majeure (plus de 100 vésicules) : si vous avez énormément de lésions, cela multiplie le risque de surinfection.
- Des problèmes digestifs ou ORL.
- Des complications neurologiques avec méningo-encéphalite.
- Des formes graves au niveau pulmonaire (pneumopathie).
Un risque de décès ?
Peut-on mourir de la variole du singe ? Si des complications surviennent dans 1 à 10 % des cas, le risque de décès reste faible en ce qui concerne la souche responsable des cas récents européens et américains (1 %). Cependant, avec d’autre souches, le risque de décès peut aller jusqu'à 10 %, d’où la nécessité de contacter rapidement votre médecin traitant en cas de doute.
Vous avez la variole du singe : comment agir ?
L’isolement
Si vous êtes touché par la variole du singe, il est impératif de vous isoler afin de ne pas propager la maladie autour de vous. Vous pouvez vous isoler à votre domicile, pour une durée de 2 à 4 semaines à partir de la date de début des symptômes, et ce jusqu'à la chute des croûtes.
Limitez au maximum les contacts avec les autres personnes présentes dans votre domicile : portez un masque chirurgical et veillez à rester à plus de 2 mètres d’elles ; ne partagez pas de vêtements, de literie ou de vaisselle ; évitez les rapports sexuels jusqu’à 21 jours après le début des symptômes.
De même, il vaut mieux bannir les contacts avec vos animaux de compagnie pendant toute la durée de l’isolement. Si cela est impossible, portez un masque et des gants et lavez-vous les mains avant et après vous en être occupé.
Une fois l’isolement terminé, faites un nettoyage sérieux de votre domicile et de toutes les choses que vous avez utilisées lorsque vous étiez malade.
Bien sûr, ces recommandations concernent les personnes qui n’ont pas de forme grave de la maladie et qui ne font pas partie des catégories de personnes à risque.
Les traitements
Une fois diagnostiqué, et si vous n’êtes pas atteint d’une forme grave, vous pouvez atténuer les symptômes de la maladie grâce à un traitement symptomatique. Ce dernier vous permettra de stopper votre fièvre et de calmer les démangeaisons. Le paracétamol, notamment, est recommandé.
En revanche, il est fortement déconseillé d’opter pour des anti-inflammatoires non stéroïdiens sous peine de graves complications infectieuses cutanées, pulmonaires et même neurologiques.
Pour éviter la surinfection des lésions cutanées, il vaut mieux les couvrir pour vous empêcher de les gratter. Des antihistaminiques peuvent aussi être prescrits.
Si vous faites partie des populations à risque ou développez une forme grave de la maladie, un traitement antiviral ou par immunoglobulines pourra être mis en place par les professionnels de santé.
Existe-t-il un vaccin ?
Depuis l’avis de la Haute Autorité de santé du 8 juillet 2022, une vaccination préventive avec un vaccin de 3e génération peut vous être proposé si vous faites partie des personnes les plus exposées à la variole du singe.
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/variole-singe-monkeypox/symptomes-et-diagnostic-de-la-variole-du-singe
- https://www.iledefrance.ars.sante.fr/variole-du-singe-conseils-et-prise-en-charge-en-ile-de-france
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/variole-singe-monkeypox/traitement-de-la-variole-du-singe