Comprendre les fibromes utérins
Qu’est-ce qu’un fibrome utérin ?
Les fibromes utérins sont des tumeurs musculaires bénignes qui se développent sur la paroi de l’utérus. Ils se distinguent en fonction de leur localisation :
Fibromes interstitiels (ou intramuraux), développés dans l’épaisseur du muscle utérin ou myomètre ;
Fibromes sous-séreux, saillants à la surface de l’utérus et se développant dans la cavité pelvienne ;
Fibromes sous-muqueux, développés sous l’endomètre (muqueuse tapissant l'intérieur de l'utérus).
Les fibromes présentent deux types d’implantation :
Sessiles lorsqu’ils forment une masse au sein même du muscle ;
Pédiculés lorsqu’ils sont attachés à l’utérus par un pédicule (fine tige de tissu).
Leur taille varie fortement, de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Certaines femmes présentent un fibrome isolé, tandis que d’autres présentent des fibromes multiples.
Pourquoi des fibromes utérins apparaissent chez certaines femmes ?
Les fibromes utérins concerneraient aujourd’hui 1 femme sur 3 en France. Les raisons exactes de leur apparition ne sont pas encore déterminées avec exactitude. Nous savons cependant que la production d’œstrogènes joue un rôle dans le développement des fibromes.
Ces tumeurs bénignes apparaissent essentiellement entre 30 et 50 ans, et peuvent croître ou se résorber au cours de la vie :
Des fibromes préexistants peuvent augmenter de volume pendant une grossesse, lorsque la concentration en œstrogènes dans le sang est la plus élevée.
Les fibromes tendent à régresser après la ménopause, quand le niveau sanguin des œstrogènes est en diminution. Cela n’est pas systématique et ils peuvent encore évoluer pendant cette période, notamment si un traitement hormonal substitutif (THS) est administré.
Certaines femmes présentent statistiquement une probabilité plus élevée de développer des fibromes utérins : vous êtes concernée si vous êtes en surpoids, si vous n’avez jamais eu d’enfants, ou si vous êtes originaire d’Afrique ou des Caraïbes.
Quels sont les symptômes des fibromes utérins ?
Les fibromes utérins sont parfois asymptomatiques. Ils sont alors habituellement détectés à l’occasion d’un examen gynécologique de routine.
Dans certains cas, notamment en présence de fibromes volumineux, plusieurs symptômes peuvent être constatés :
Pertes de sang abondantes durant les règles (ménorragies) ;
Saignements importants entre les règles (métrorragies) ;
Douleur ou sensation de poids dans le petit bassin ;
Perception d’une masse au bas du ventre ;
Envies fréquentes d’uriner (pollakiurie) ;
Constipation ;
Hémorroïdes ;
Douleurs pendant les rapports sexuels.
Ces symptômes ne sont pas systématiques et sont pour certains associés à des types, des localisations ou des volumes particuliers de fibromes. Nous vous invitons à consulter votre médecin traitant ou votre gynécologue si vous observez un ou plusieurs de ces symptômes.
Quelles sont les complications et les risques possibles ?
Les fibromes asymptomatiques ne nécessitent souvent pas de traitement. Cependant, des complications plus ou moins graves sont parfois observées :
Des saignements importants ou réguliers, qui peuvent déclencher une anémie par carence en fer ;
Des compressions, qui peuvent entraîner des dysfonctionnements qui diffèrent selon la zone touchée : vessie (mictions fréquentes ou rétention d’urine), rectum (constipation), région pelvienne (hémorroïdes), pelvis (douleurs) ;
Une infertilité ;
Une fausse couche ou un accouchement prématuré en cas de grossesse.
Des douleurs brutales et intenses peuvent également survenir dans la zone pelvienne en cas de torsion d’un fibrome ou de destruction partielle du fibrome provoquée par un déficit d’irrigation sanguine.
Ces différentes complications possibles justifient un suivi médical approprié.
Comment diagnostiquer et traiter les fibromes utérins ?
Un examen gynécologique de routine permet quelquefois d'identifier la présence de fibromes utérins. En cas de suspicion, une échographie abdomino-pelvienne couplée au doppler est le plus souvent recommandée. Une hystéroscopie, examen permettant la visualisation de la cavité utérine grâce à une sonde munie d’une caméra, est parfois prescrite. L’IRM est indiquée en cas de doute de diagnostic ou pour planifier une intervention chirurgicale complexe, mais elle n’est pas systématique.
AÉSIO Mutuelle
Quels remboursements pour des examens radiologiques ?
Quels remboursements pour vos examens radiologiques ? Découvrez nos solutions pour alléger vos frais et optimiser vos remboursements avec AÉSIO Mutuelle.
Plusieurs traitements sont proposés en fonction de différents facteurs :
Le type, la taille et le nombre de fibromes (nombre, volume, localisation) ;
L’âge et les projets ou désirs de grossesse ;
L’importance des symptômes ;
L’existence de complications.
Une simple surveillance est généralement privilégiée en l’absence de symptômes. Une surveillance médicale est alors mise en place pour contrôler l’évolution des fibromes jusqu’à leur régression, habituellement après la ménopause.
Les traitements médicamenteux des fibromes utérins visent principalement à soulager les symptômes tels que les saignements abondants ou les douleurs pelviennes, mais ils n’agissent généralement pas sur la réduction significative du volume des fibromes :
Les progestatifs sont utilisés pour diminuer les pertes de sang abondantes liées aux fibromes. Administrés sous forme de dispositifs intra-utérins ou de traitements oraux, ils sont habituellement prescrits pour des symptômes modérés et permettent parfois de retarder une intervention chirurgicale.
Les analogues de la gonadolibérine (GnRH), comme la triptoréline ou le leuproréline, bloquent temporairement la production des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone), provoquant une diminution transitoire de la taille des fibromes et des saignements. Cependant, leur utilisation est limitée dans le temps en raison des effets secondaires potentiels, notamment des bouffées de chaleur et une perte osseuse.
Les modulateurs sélectifs des récepteurs de la progestérone (SPRMs), comme l’ulipristal acétate, agissent directement sur les récepteurs de la progestérone pour réduire les saignements et, dans certains cas, diminuer légèrement la taille des fibromes. Leur utilisation nécessite un suivi médical rigoureux.
Les antifibrinolytiques, dont l’acide tranexamique, limitent la dégradation des caillots sanguins et contribuent à la réduction des pertes de sang. Ils n’ont aucun effet sur la taille des fibromes et sont pris de façon ponctuelle, généralement pendant les règles.
Des antalgiques comme le paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits en cas de douleurs pelviennes ou menstruelles liées aux fibromes.
Ces traitements sont souvent temporaires et visent à améliorer la qualité de vie des patientes en attendant une régression naturelle (comme après la ménopause) ou une intervention chirurgicale si les symptômes persistent ou s’aggravent. Un suivi médical régulier est essentiel pour ajuster la prise en charge en fonction de l’évolution des fibromes et des besoins de la patiente.
Une intervention chirurgicale est également possible. Plusieurs options sont proposées par le médecin en fonction des désirs de grossesse de la patiente, de la nature, du type, du volume et du nombre de fibromes :
L’hystérectomie consiste à enlever la totalité ou une partie de l’utérus. Elle peut être subtotale (le col de l’utérus est conservé) ou totale, et s’accompagner alors d’une salpingectomie (retrait des trompes) ou d’une annexectomie (retrait des trompes et ovaires). Elle revêt dans tous les cas un caractère radical : il sera impossible d’enfanter après ce type d’opération.
La myomectomie consiste à retirer le ou les fibromes en conservant l’utérus. Cette opération ne remet pas en cause la possibilité d’une grossesse, mais présente un risque de récidive dans environ 20 % des cas .
Moins invasive, l’endométrectomie vise la destruction de l’endomètre par thermodestruction ou par résection (ablation).
Alternative aux traitements médicamenteux et chirurgicaux, l’embolisation artérielle consiste à obstruer les artères utérines vascularisant le fibrome. Celui-ci n’est pas vascularisé et diminue progressivement de volume. Cette procédure médicale est très peu invasive, mais peut impacter la fertilité.
Quelle prise en charge pour le diagnostic et le traitement des fibromes utérins ?
La consultation chez le médecin traitant ou le gynécologue, les examens de dépistage, les traitements médicamenteux et les interventions chirurgicales sont remboursés par l’Assurance maladie obligatoire. Le reste à charge (ticket modérateur) peut être couvert par la complémentaire santé de l’assurée.
Connaître les remboursements de votre consultation chez le médecin traitant et chez le gynécologue.
Vous devez respecter le parcours de soins coordonnés pour bénéficier d’un remboursement au taux maximal. Des dépassements d’honoraires peuvent par ailleurs être appliqués par les professionnels de santé exerçant en secteur 2 ou non conventionnés. Selon les garanties figurant à votre contrat, ces dépassements d’honoraires peuvent être remboursés en partie ou en totalité par votre complémentaire santé. Parlez-en à votre conseiller !
Prévaésio
Le service de prévention santé
Parce que la prévention s’apprend, Prévaésio, le service prévention d'AÉSIO mutuelle, permet à ses adhérents, particuliers et professionnels, de devenir acteurs de leur santé. Un encouragement à vivre mieux, longtemps.